Créateur du concept des musées vivants dont le plus emblématique est le musée vivant du cheval. Sa devise : « Oser faire ce que les autres n’osent pas et ne pas faire ce que les autres font ».
Comment êtes-vous venus à la chasse ?
Yves Bienaimé : Enfant, j’ai été baigné dans l’univers de la chasse à tir. Mon premier souvenir à courre remonte en 1948 au Pique Avant Nivernais. Ensuite, lors de ma formation d’élève officier des Haras, la chasse faisait partie à cette époque de l’éducation et de la culture de l’homme de cheval.
Quel lien entre la chasse et votre parcours ?
Yves Bienaimé : Bouton du Pique Avant Nivernais dès 1966, l’attachement à la tradition a été mon moteur. La synthèse étant la reprise des Grandes Ecuries qui ont été créées pour la vènerie. J’ai donc consacré ma vie à la sauvegarde d’un bâtiment au nom de la tradition : 4 millions de visiteurs en 25 ans, en créant un musée privé et sans subvention !
À quoi ressemble le cheval idéal ?
Yves Bienaimé : Le choix du cheval est primordial et voici quelques qualités qui me semblent indispensables : un cheval bien dans sa tête qui n’ait peur de rien, un cheval bien équilibré donc qui ne tire pas, avec un pas allant et méjugeant. Mais aussi qu’il soit confortable, qu’il ne bouge pas au montoir, qu’il soit élégant et enfin, qu’il ait trois allures avec un bon équilibre entre le trot et le galop. Peut être qu’a 78 ans et chassant encore deux à trois fois par semaine, ces qualités là sont davantage mises en avant.
Qu’est-ce que la chasse a apporté à vos chevaux de dressage ?
Yves Bienaimé : La décompression : ouvrir les vannes ! Il faut sentir les choses et comprendre son cheval dans un contexte extérieur : très utile pour qui sait observer. En plus, c’est une très bonne préparation pour les spectacles équestres, la trompe, l’agitation et les chiens sont excellents pour la préparation du mental des chevaux.
Quelle transition entre l’homme de cheval et l’art ?
Yves Bienaimé : On ne peut diriger à plusieurs. N’étant donc pas acteur à la chasse, je la vis comme un tableau. J’y retrouve mes peintres préférés. Je n’ai agi toute ma vie d’ailleurs que par inspiration : j’avais le goût du beau. Mon enfance dans des cloîtres, au haras du Pin puis dans les grandes écuries m’ont appris à aimer la pierre avec passion et à rechercher toujours l’âme des lieux. A l’inspiration s’ajoute la tradition. II faut savoir en prendre l’essence sans pour autant s’y enfermer. Mais il est important de garder des repères, la tenue des veneurs donne la rigueur qui est nécessaire. C’est vrai pour l’ensemble des activités équestres, la chasse est aujourd’hui l’une des rares disciplines équestres qui conserve la tradition.
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