Après avoir été formé à Saumur, puis cavalier de CSO chez François Mathy (double médaille de bronze aux JO de Montréal), Félix Brasseur a été trois fois champion du monde d’attelage à quatre et deux fois vainqueur de la coupe du monde. Il est l’archétype même de l’homme de cheval accompli.
Comment êtes-vous venu à la chasse ?
Felix-Marie : Par le cheval. J’ai fait mes études à l’école d’agronomie en Belgique. Le cheval et la forêt étaient au cœur de mon cursus et de mes moments de récréation. Ensuite, pendant ma formation à Saumur, au milieu des officiers du Cadre, j’ai appris deux choses : obtenir un cheval rond et sonner de la trompe.
Quels conseils donneriez-vous aux veneurs ?
Felix-Marie : Ce n’est pas un conseil qui fait le cavalier mais une multitude de détails qui font qu’au bout, l’homme de cheval apparaît.»
L’alimentation :
toute alimentation est bonne à partir du moment où elle est étudiée et cohérente. Ne pas oublier l’avis de l’homme de cheval qui connait l’effort qu’il demande à ses chevaux.»
L’entraînement :
le cheval a besoin d’un travail régulier. Trop de cavaliers se cachent sous le prétexte du bien-être du cheval et abusent des vertus du pré pendant les intersaisons et les lendemains de chasse.»
Le bon sang :
faire en début de saison une prise de sang pour optimiser l’état du cheval et compléter ce qui lui manque.» Les vermifuges et les vaccins : trois ou quatre fois par an et tous les 2 mois quand le cheval est au pré. Evidemment, il faut les alterner pour qu’ils soient efficaces. Il ne faut pas oublier la rhino et le faire deux fois par an est encore plus prudent.»
Les ferrures :
elles doivent être adaptées au terrain, les fourchettes bien préparées. Pour les soles sensibles, mettez une plaque de cuir ou de silicone mi-mou qui protège des douleurs sur la sole. Par temps de neige, mettez des plaques en cuir ou avec coussins d’air, voire des ferrures suédoises pour empêcher les bottes de neige.»
Les protections :
à la chasse, moins on en met, mieux c’est. Pour les chevaux qui se touchent, privilégiez les protections à coque souple.»
Les enrênements :
une bride confortable, ce qui veut dire des cuirs bien nourris. Favorisez la souplesse des cuirs et les coussinets pour amortir les appuis (têtière - muserolle). La martingale peut éviter quelques coups de tête dans l’équitation d’extérieur. La bricole est beaucoup plus utile que le collier de chasse pour éviter à la selle de reculer. Pour être efficace, le collier de chasse devrait être très serré et du coup gêner le cheval dans son garrot. Idem pour les boucles qui peuvent blesser les mains du cavalier.»
Les mors :
pour l’équitation en extérieur, il vaut mieux une embouchure un peu plus sévère avec une bonne main (sans à-coup), qu’une embouchure tendre sur laquelle le cavalier se cramponne. Privilégiez les alliances, sur un Pelham droit par exemple, et pour un cheval difficile, privilégiez les doubles rênes. Les mors, il ne faut pas en parler mais les essayer ! Les cœurs sensibles pensent que les mors placés bas sont plus gentils pour le cheval, c’est faire preuve d’une profonde ignorance. Le mors ajusté doit provoquer deux plis à la commissure des lèvres et l’important, c’est qu’il soit à la bonne place dans la bouche.»
Les selles :
plus le couteau porte-étrivières est placé en dessous des fesses, plus le siège est placé en avant pour garder la position du cavalier sur une ligne droite : épaule - hanche - cheville. Cette position qui est plus confortable pour le cheval, par opposition à la monte pied en avant cul en arrière. Si au bout de 5 heures de chasse vous essayez de soulager votre dos, ménagez aussi celui de votre monture. Il y a des amortisseurs à mettre entre la selle et le tapis qui permettent de rehausser l’arrière de la selle.»
Les sangles :
l’important est qu’elles soient élargies sous le ventre et rétrécies à la terrasse pour répartir la pression et éviter les « gonfles ». Les 1er et 2ème sanglons sont à privilégier pour, là aussi, soulager l’arrière de la selle.
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