© Sylvie Mangaud
Il a consacré l’essentiel de sa carrière à la Garde Républicaine et au Cadre Noir en y assumant les responsabilités de Commandant de Régiment de la Garde puis d’Ecuyer en chef du Cadre Noir.
À quelle race avez-vous eu le plus de sensation ?
Loïc: Avec les Anglo-arabes : souples, adroits, intelligents et attentifs.
Quels conseils donneriez-vous pour acheter un cheval de chasse ?
Loïc : Déterminez exactement et honnêtement ce que vous désirez comme remonte. Un cheval de piqueur pour être aux chiens, un cheval de promenade pour vous laver le cerveau des miasmes parisiens, un cheval très porteur si vous êtes un grand gabarit, etc.
N’achetez pas seul. Faites-vous accompagner par un professionnel ou par un amateur éclairé. Les échanges de points de vue vous éviteront de vous enfermer dans des à-priori.
Détaillez le cheval. Est-il porteur avec un dos solide et non carpé ? A-t-il un garrot bien sorti et prolongé en arrière ? A-t-il un regard franc ? Attention à l’œil blanc ! Rappelez-vous ce dicton : « dans 1 mètre d’eau, tous les chevaux sont beaux ». En clair, attention aux aplombs, sachant que les dernières conclusions des grands pontes vétérinaires sanctionnent plus les dissymétries que les défauts d’aplomb en eux-mêmes. Par exemple : le panard d’un antérieur est plus grave que le panard des deux.
Demandez au vendeur qu’il vous permette de l’essayer. Faites-le d’abord monter par le vendeur ou quelqu’un de son entourage. Regardez ses réactions et seulement après cet examen monté, mettez le pied à l’étrier. Dernier conseil pour le choix d’un poney : premièrement, prenez un modèle avec du garrot. Deuxièmement, vérifiez le caractère de l’animal souvent difficile.
Comment êtes-vous venus à la chasse ?
Loïc : Etant né dans une famille de veneurs et avec un père officier des haras, toute ma jeunesse s’est donc construite dans cette ambiance. La chasse était souvent présente dans les conversations, les gravures ou les livres à la maison. Par exemple : la récompense, quand nous, les enfants, avions le bon goût d’apporter un carnet scolaire présentable, était la location d’un cheval pour suivre une chasse. Tous mes frères sont d’ailleurs boutons.
La chasse peut-elle contribuer au bon mental du cheval ?
Loïc : La chasse est en effet un excellent moyen d’entretien, voire de restitution du moral d’un cheval. N’oublions jamais que le cheval est un herbivore de grandes plaines qui, pour échapper aux prédateurs, n’a qu’un moyen de salut : la fuite. Or nous, les humains, nous le mettons dans une boite (box en anglais) pendant 23 heures, et la 24ème nous le faisons tourner en rond dans une boite un peu plus grande, appelée manège ou carrière. Et on s’étonne que certains chevaux n’aiment pas l’équitation !Donc, non seulement cette possibilité de marcher, de courir plus ou moins librement est primordiale pour le moral du cheval, mais les temps d’attentes forcées à un carrefour ou dans une allée pour écouter, ou pendant les « défauts », contribuent au dressage de nos hunters. Les exigences du cavalier sont d’autant mieux comprises et assimilées que les demandes se font dans le mouvement en avant. Par exemple : mon grand oncle, le commandant Xavier Bizard, cavalier international bien connu, mettait ses chevaux de concours à la chasse et à l’attelage.
Enfin, la chasse est aussi très utile aux chevaux car elle leur apprend à gérer leurs efforts, et à économiser leurs forces.
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