©Arnaud Fréminet
Bon sens, sagesse, expérience : choisissez le mot qui vous parle mais partez à la brisée au pas.
L’échauffement musculaire va conditionner le reste de la journée. Plus vous habituerez votre cheval à partir au pas, plus il sera calme.
Certains, par manque d’expérience, se trompent : « mon cheval est un peu chaud au début, il se met en travers, je vais aller plein pot pour le détendre, cela ira mieux après ». C’est une profonde erreur ! C’est la porte ouverte à un enchaînement où le cheval commencera à chauffer dès le montoir, puis dès la descente du van, puis dès l’arrivée au rendez-vous et vous remonterez ainsi la chaîne jusqu’au moment où il aura compris qu’il partait à la chasse. Il faut inverser cette spirale dangereuse afin de faire comprendre au cheval qu’il va commencer d’abord par 10 minutes de pas.
Autrefois, mais c’était autrefois, la plupart des chevaux partaient au pas au rendez-vous. Le cavalier a gagné en confort ce que le cheval a perdu en résistance et en mental. Le cheval de relais a lui aussi besoin de partir au pas. Plutôt que de relayer au camion où votre cheval sera froid, il est préférable que l’on vous apporte votre relais. Ainsi, il s’échauffera progressivement. L’idéal étant de relayer au moment d’un défaut.
Bien évidemment, selon la race, une allure conviendra mieux qu’une autre. Au trot, le cheval a plus de stabilité notamment en terrain accidenté, ayant toujours deux pieds sur le sol. C’est une allure qui permet d’économiser son cheval et de garder une cadence. Il faut absolument privilégier le trot dans les côtes. Certains chevaux trouvent un bon rythme au galop. C’est une allure confortable pour eux comme pour leur cavalier, mais à condition que celui-ci se tienne en avant. Il faut absolument éviter d’être au fond de sa selle.
Le galop de chasse est une allure à part entière que tous les cavaliers professionnels utilisent. Il est nécessaire à la chasse d’éviter les accélérations.
l est inutile de démarrer précipitamment dès que les chiens ont passé l’allée. Chaque démarrage est un effort important pour le cheval, la précipitation ne fait que l’accentuer. Quelle que soit l’intensité de la chasse, lors de chaque nouveau démarrage, mettez-vous légèrement en avant pour soulager son arrière-main et atteignez progressivement l’allure souhaitée.
Deux approches, à vous de choisir :
À l’entraînement, les petits trottings sur le macadam sont excellents. Ils affermissent les tendons. Les anglais, à qui nous n’avons pas beaucoup de leçons à donner dans ce domaine, les utilisent régulièrement. En revanche à la chasse, afin de ménager votre cheval, utilisez les bas cotés. Evitez en effet à tout prix les goudrons à plein régime. Votre cheval mérite un meilleur sort. Si cet argument ne suffisait pas, pensez aussi aux risques de glissades, notamment sur les goudrons.
Votre cheval appréciera de boire en cours de chasse. Évitez cependant que l’eau soit trouble et qu’il en boive trop (30 secondes suffisent).
©Manon Brillaud
Canon fin ou gros
Plus un canon est fin, plus le mors est dur, car la pression se fait sur une petite partie, et cela accentue l’action. Imaginez-vous porter 30kg avec une petite barre en fer qui vous cisaille la main au lieu d’une poignée plus large.
Les gros canons avec du caoutchouc ont la faculté de permettre un contact doux et chaud, de préserver la sensibilité des barres, et d’avantager la décontraction de la bouche.
Canon droit
Le mors est sans brisure au milieu. Il est très stable en bouche mais ne favorise pas sa décontraction. De plus, le cheval a souvent tendance à s’appuyer dessus.
Il est plus doux qu’un mors brisé dans la mesure où il ne touche pas le palais et s’appuie seulement sur la langue. L’inconvénient est qu’il est peu précis et qu’il prend de la place dans la bouche.
Canon droit rigide
Il obtient un appui franc. Ce type de canon incite certains chevaux à tirer sur leur mors.
Un droit est plus doux qu’un brisé car il n’appuie que sur la langue.
Canon droit souple
Il permet un contact franc et doux. A utiliser de préférence avec de jeunes chevaux en débourrage ou des chevaux très sensibles dans la bouche.
Canon avec simple brisure
C’est la forme de canon la plus commune avec une séparation des deux parties du canon au milieu du mors. Le mors se plie sur son axe central. L’action sur ce mors peut être désagréable quand on tire dessus. En effet, lorsque le mors se plie, il forme une pointe qui vient s’appuyer sur le palais du cheval. C’est donc très désagréable pour lui.
Canon avec double brisure
Il se plie au niveau des deux brisures sur le canon. Ce mors est plus décontractant qu’une simple brisure. De plus, il est intéressant de l’utiliser pour les chevaux qui ont une petite bouche car il évite l’effet de pointe dans le palais.
Double canon
Il s’agit d’un mors avec deux canons composés de brisures décalées sur chacun. Il est décontractant et prend de la place dans la bouche du cheval.
Canon torsadé
Ce type de canon est très sévère du fait de sa forme. Il empêche la mise en main du cheval. Les plus sévères sont ceux constitués de deux fils de fer enroulés. Ils ne sont utilisés que dans des cas extrêmes.
Canon avec jouets
Les jouets sur la langue permettent de décontracter la bouche du cheval. Ces mors sont interdits en dressage. Ils doivent être surtout utilisés pour décontracter un cheval qui fige sa mâchoire.
Mors à olives
C’est un mors simple très utilisé qui a le même usage que le mors à anneaux. Les anneaux ne coulissent pas et cela évite donc les pincements au niveau des commissures des lèvres. Il existe en plein ou en creux, ce qui permet de l’adapter au cheval selon le besoin.
Mors Verdun
La forme de D permet d’encadrer le cheval. Il est souvent utilisé pour les chevaux qui ne tournent pas bien. Il a également l’avantage d’empêcher le mors de sortir de la bouche grâce à ses anneaux. Il n’y a pas de risque de pincement au niveau des commissures des lèvres avec ce type de mors. Ce mors est très utilisé en CSO mais il faut faire attention à ce que l’articulation des anneaux reste inchangée. Le mors Verdun a une action un peu plus forte que le mors à olives.
Mors à aiguilles
C’est un mors très utilisé pour le dressage des jeunes chevaux et pour le travail en longe. En effet, les aiguilles permettent d’encadrer le cheval lorsqu’on agit sur la rêne d’ouverture. Elles permettent de mieux encadrer la flexion latérale. Ce mors est fortement directif car il agit à la fois sur l’intérieur et sur l’extérieur. Il faut faire attention car le cheval peut s’accrocher dans une grille s’il se frotte, par exemple.
Mors à spatules
Assez proche du mors à aiguilles, il peut être utilisé de deux façons. Les spatules peuvent se positionner vers le bas pour éviter qu’il sorte de la bouche. Si les spatules sont placées vers le haut, c’est pour encadrer le cheval comme un mors à aiguilles.
Mors à quatre anneaux
Il se compose d’un filet avec deux anneaux qui viennent s’insérer librement dans deux autres anneaux auxquels sont fixés les montants du filet. Ce mors est plutôt décontractant car il bouge assez librement dans la bouche. Cependant, il devient sévère si la main se durcit. Il s’utilise aussi très souvent en attelage.
Mors Pessoa
Ce mors permet d’obtenir une action vers le bas selon vos besoins. En effet, plus on fixe les rênes vers le bas, plus l’effet est fort. Il faut noter que lorsque l’on met les rênes à l’anneau le plus gros, ce mors est releveur. Si l’on met les rênes au niveau des petits anneaux du bas, ce mors est abaisseur. On peut aussi utiliser des alliances sur ce mors.
Mors Relever
Ce mors est associé à des montants (appelés montants de releveurs) qui passent à travers les deux anneaux perpendiculairement. Ces montants sont liés au bridon, et ont une action directe sur la têtière. Nous pouvons donc utiliser ce mors à quatre rênes. Les rênes de filet auront un effet abaisseur et les rênes de gogue fixées aux montants spéciaux auront un effet releveur. Il faut savoir que plus l’anneau du mors est grand, plus l’action du mors est sévère. Ce filet favorise l’équilibre du cheval qui a tendance à se mettre sur l’avant-main.
Il est très utilisé dans l’équitation d’extérieur : chasse, polo, complet...
Mors Baucher
Il a un effet légèrement abaisseur de l’encolure par son effet levier. En effet, ce mors releveur a une action directe sur la têtière. Cette action entraîne donc une cession de nuque. De ce fait, relier cette action à celle de releveur au niveau de l’encolure améliore le placer et explique pourquoi ce mors est considéré comme abaisseur. On fixe le montant au petit anneau et les rênes au gros anneau. On peut ajouter une gourmette. Il est intéressant de l’utiliser pour les chevaux qui tirent ou qui se collent à la main.
Il aide à la mise en main grâce à l’effet de levier. Cela redresse les chevaux sur les épaules. Il faut prendre en compte que certains chevaux qui ne posent pas de problèmes peuvent lâcher la main avec ce mors.
Mors Pelham
Ce mors assez dur peut varier selon le point de fixation des rênes. En effet, quand les rênes sont fixées aux gros anneau, l’effet du mors est légèrement releveur. Utilisé sur l’anneau du bas, l’effet du mors est abaisseur. L’action sur le mors devient beaucoup plus puissante et sévère. Il faut donc avoir une main très délicate pour pouvoir monter des chevaux sensibles avec un tel mors. Il a une sévérité accrue et est souvent utilisé avec une gourmette. Pour avoir une alternative entre les deux effets évoqués, il existe des alliances (passants de cuir avec une fixation possible sur les 2 anneaux) qui permettent de varier la puissance de l’action de la main.
Mors Lhotte
Le plus utilisé des mors de bride. C’est un mors très sévère qui demande une très bonne dextérité et une main délicate.
Mors Saumur
Les branches coulissent dans le canon ce qui permet une meilleure décontraction de la bouche contrairement au mors Lhotte. Le canon coulisse sur les branches sur 10 à 15mm. Cette relative indépendance du canon incite le cheval à jouer avec son mors, à mâcher ses embouchures, à mobiliser sa bouche et à décontracter ses mâchoires.
Mors Espagnol Goyo Aga
Ce mors est représenté avec deux encoches dans le « D » de l’anneau.
Il est assez puissant de par son action sur la bouche du cheval car les rênes et les montants sont fixes. Lorsqu’il n’y a pas d’encoches, le mors est moins dur car la rêne peut librement coulisser le long du « D » de l’anneau selon la rotation du mors. Une résistance légère sur la rêne placera celle-ci près du canon avec un effet de levier minimal. Une traction forte fera tourner progressivement le mors et la rêne s’éloignera de plus en plus du canon, rendant le mors de plus en plus sévère. Il a une action moins abaissante que le Pessoa du fait de son levier en forme de demi-lune en accrochant les rênes à l’attache du bas et celle d’au-dessus.
Mors Hackamore
Le cheval n’a pas de mors dans la bouche. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun point de contact. L’hackamore est constitué d’un dessus de muserolle, d’une gourmette et de deux branches plus ou moins longues. La pression se fait dès lors que l’on tire sur les rênes. La muserolle appuie sur les fosses nasales par effet de levier. Son effet dépendra de la nature du dessus de la muserolle, fabriquée en caoutchouc, cuir souple ou rigide. Il permet de ne pas toucher à la bouche du cheval quand celle-ci est dure, ou temporairement quand un cheval a mal aux dents, aux gencives ou encore aux barres. Il est toutefois difficile de faire des rênes d’appui avec ce type de mors.
De plus, il est important de bien savoir placer ce type de mors. Une muserolle placée trop basse risque de gêner la respiration du cheval. Tout comme mettre un hackamore trop bas risque d’endommager les cartilages des naseaux. Le hackamore utilisé par une main trop dure est à éviter.
Mors Chifney
Il s’utilise pour sortir un cheval en main, que l’on soit à pied ou monté sur un autre cheval. Il a une action violente et directe sur les barres. Il ne s’utilise jamais monté. C’est un mors très dur dès lors que l’on fait une action violente sur la longe.
titre de la page