© Sylvie Mangaud
Par rapport au temps de nos aînés, les selles ont considérablement évolué. Elles étaient lourdes et longues, elles sont devenues légères et compactes. Aujourd’hui pour la chasse, les selles utilisées sont majoritairement mixtes (extérieur/obstacle). La selle est un élément tellement important pour votre confort et celui de votre monture, qu’y consacrer un peu d’investissement et beaucoup d’entretien ne semble pas un mauvais calcul. Une bonne selle peut se garder longtemps, presque toute une vie, encore faut-il avoir fait un bon achat (qu’elle soit neuve ou d’occasion) et en prendre soin ensuite.
Les couteaux
Il s’agit des deux crochets métalliques qui tiennent vos étrivières. Il est très rare qu’ils cassent mais cela peut arriver.
Les quartiers
Ce sont eux sur lesquels votre jambe vient se poser quand vous êtes à cheval. Certaines selles sont équipées d’une partie du quartier en daim afin de bien caler vos genoux sur la selle.
Les panneaux
Surface matelassée sous la selle. Ils doivent être suffisamment espacés pour s’appuyer uniformément sur les muscles dorsaux sans pour autant pincer la colonne vertébrale sur les côtés.
De plus, il est important que le poids du cavalier se répartisse harmonieusement sur toute la longueur de la matelassure. Les panneaux sont traditionnellement rembourrés avec de la laine, de nos jours, on utilise plutôt de la mousse.
L’arçon
Il est en bois ou en métal. Pour les selles de CSO, on fait appel à de nouveaux matériaux comme le titane. Un arçon trop large et trop plat risque de blesser le haut de la colonne vertébrale de votre cheval et engendrer des coupures ou blessures qui peuvent faire apparaître des poils blancs.
On doit pouvoir passer facilement trois ou quatre doigts entre le haut du garrot du cheval et la selle, et deux ou trois doigts sur les côtés pour une selle correctement positionnée. Un arçon trop étroit et trop haut va au contraire entraîner des pressions sur les côtés du garrot avec, à la longue, une nécrose de la peau souvent accompagnée d’une fonte musculaire. La pression commence toujours par une zone plus ou moins grande de la peau avec les poils qui tombent ou qui deviennent blancs. Cela est plus difficile à remarquer : lors de l’essai de la selle, il faut bien regarder les points de contact avec la peau.
Le troussequin
Partie postérieure de la selle, arquée et légèrement relevée.
Le pommeau
C’est la partie avant de la selle. Il doit être bien dégarroté pour ne pas gêner la locomotion du cheval et l’engagement de son dos.
Les protège sanglons
Ils sont là pour protéger les quartiers de votre selle de la pointe des ardillons de la sangle. Faites passer le sanglon du milieu au-dessus du contre-sanglon. C’est sur celui-là que vous accrocherez votre tapis de selle. Du coup, cela ne gênera pas l’ajustement des contre-sanglons sur la sangle une fois le cheval resanglé.
Les cotnre sanglons
Ils sont aux nombre de trois de chaque côté. Utilisez de préférence les deux premiers pour soulager la pression sur les lombaires et gardez en secours le troisième sanglons.
les faux quartiers
Les faux quartiers sont disposés sous les quartiers. Ils servent à fixer les taquets et à isoler les flancs du cheval des contre-sanglons
Les taquets
Il s’agit des morceaux de rembourage fixés sous les quartiers, en avant et en arrière de la jambe, pour bien la caler. De plus en plus, les taquets sont remplacés par la partie en daim des quartiers.
Il y a une multitude de formes, couleurs et matières pour les tapis. Qu’ils soient à base de laine, de mousse ou de gel, tous peuvent convenir. Une seule chose compte : qu’ils soient propres, sans croutes et qu’ils ne s’apparentent ni de loin ni de près à du papier de verre pour le dos du cheval.
Une bonne pratique : avoir un bon tapis qu’on nettoie après chaque chasse. Si vous êtes un peu lourd et si les matelassures de votre selle commencent à s’user, utilisez en plus de votre tapis un amortisseur en gel. Il est très efficace contre les blessures.
N’ayez pas peur de mettre votre selle bien en avant sur le garrot, de toute façon elle aura tendance à reculer. Les selles, souvent trop en arrière, s’appuient alors sur les lombaires du cheval, ce qui n’est pas bon.
Au moment de l’achat, pensez à choisir une selle bien dégarotée. Même si votre cheval actuel a un garrot rond, vous ne savez pas à l’avance à quoi ressemblera le prochain.
Pour la longévité de votre selle, mettez des contre-sanglons sous les quartiers et descendez-les une fois que vous avez sanglé votre cheval. Cela évitera à la pointe des ardillons de la sangle de perforer vos quartiers de selle. Attention : le tapis ne suffit pas pour empêcher l’acidité de la transpiration du cheval d’attaquer le cuir.
Si vous êtes grand, lorsque vous achetez une selle, pensez à bien vérifier que les quartiers sont suffisamment longs pour ne pas vous blesser.
Canon fin ou gros
Plus un canon est fin, plus le mors est dur, car la pression se fait sur une petite partie, et cela accentue l’action. Imaginez-vous porter 30kg avec une petite barre en fer qui vous cisaille la main au lieu d’une poignée plus large.
Les gros canons avec du caoutchouc ont la faculté de permettre un contact doux et chaud, de préserver la sensibilité des barres, et d’avantager la décontraction de la bouche.
Canon droit
Le mors est sans brisure au milieu. Il est très stable en bouche mais ne favorise pas sa décontraction. De plus, le cheval a souvent tendance à s’appuyer dessus.
Il est plus doux qu’un mors brisé dans la mesure où il ne touche pas le palais et s’appuie seulement sur la langue. L’inconvénient est qu’il est peu précis et qu’il prend de la place dans la bouche.
Canon droit rigide
Il obtient un appui franc. Ce type de canon incite certains chevaux à tirer sur leur mors.
Un droit est plus doux qu’un brisé car il n’appuie que sur la langue.
Canon droit souple
Il permet un contact franc et doux. A utiliser de préférence avec de jeunes chevaux en débourrage ou des chevaux très sensibles dans la bouche.
Canon avec simple brisure
C’est la forme de canon la plus commune avec une séparation des deux parties du canon au milieu du mors. Le mors se plie sur son axe central. L’action sur ce mors peut être désagréable quand on tire dessus. En effet, lorsque le mors se plie, il forme une pointe qui vient s’appuyer sur le palais du cheval. C’est donc très désagréable pour lui.
Canon avec double brisure
Il se plie au niveau des deux brisures sur le canon. Ce mors est plus décontractant qu’une simple brisure. De plus, il est intéressant de l’utiliser pour les chevaux qui ont une petite bouche car il évite l’effet de pointe dans le palais.
Double canon
Il s’agit d’un mors avec deux canons composés de brisures décalées sur chacun. Il est décontractant et prend de la place dans la bouche du cheval.
Canon torsadé
Ce type de canon est très sévère du fait de sa forme. Il empêche la mise en main du cheval. Les plus sévères sont ceux constitués de deux fils de fer enroulés. Ils ne sont utilisés que dans des cas extrêmes.
Canon avec jouets
Les jouets sur la langue permettent de décontracter la bouche du cheval. Ces mors sont interdits en dressage. Ils doivent être surtout utilisés pour décontracter un cheval qui fige sa mâchoire.
Mors à olives
C’est un mors simple très utilisé qui a le même usage que le mors à anneaux. Les anneaux ne coulissent pas et cela évite donc les pincements au niveau des commissures des lèvres. Il existe en plein ou en creux, ce qui permet de l’adapter au cheval selon le besoin.
Mors Verdun
La forme de D permet d’encadrer le cheval. Il est souvent utilisé pour les chevaux qui ne tournent pas bien. Il a également l’avantage d’empêcher le mors de sortir de la bouche grâce à ses anneaux. Il n’y a pas de risque de pincement au niveau des commissures des lèvres avec ce type de mors. Ce mors est très utilisé en CSO mais il faut faire attention à ce que l’articulation des anneaux reste inchangée. Le mors Verdun a une action un peu plus forte que le mors à olives.
Mors à aiguilles
C’est un mors très utilisé pour le dressage des jeunes chevaux et pour le travail en longe. En effet, les aiguilles permettent d’encadrer le cheval lorsqu’on agit sur la rêne d’ouverture. Elles permettent de mieux encadrer la flexion latérale. Ce mors est fortement directif car il agit à la fois sur l’intérieur et sur l’extérieur. Il faut faire attention car le cheval peut s’accrocher dans une grille s’il se frotte, par exemple.
Mors à spatules
Assez proche du mors à aiguilles, il peut être utilisé de deux façons. Les spatules peuvent se positionner vers le bas pour éviter qu’il sorte de la bouche. Si les spatules sont placées vers le haut, c’est pour encadrer le cheval comme un mors à aiguilles.
Mors à quatre anneaux
Il se compose d’un filet avec deux anneaux qui viennent s’insérer librement dans deux autres anneaux auxquels sont fixés les montants du filet. Ce mors est plutôt décontractant car il bouge assez librement dans la bouche. Cependant, il devient sévère si la main se durcit. Il s’utilise aussi très souvent en attelage.
Mors Pessoa
Ce mors permet d’obtenir une action vers le bas selon vos besoins. En effet, plus on fixe les rênes vers le bas, plus l’effet est fort. Il faut noter que lorsque l’on met les rênes à l’anneau le plus gros, ce mors est releveur. Si l’on met les rênes au niveau des petits anneaux du bas, ce mors est abaisseur. On peut aussi utiliser des alliances sur ce mors.
Mors Relever
Ce mors est associé à des montants (appelés montants de releveurs) qui passent à travers les deux anneaux perpendiculairement. Ces montants sont liés au bridon, et ont une action directe sur la têtière. Nous pouvons donc utiliser ce mors à quatre rênes. Les rênes de filet auront un effet abaisseur et les rênes de gogue fixées aux montants spéciaux auront un effet releveur. Il faut savoir que plus l’anneau du mors est grand, plus l’action du mors est sévère. Ce filet favorise l’équilibre du cheval qui a tendance à se mettre sur l’avant-main.
Il est très utilisé dans l’équitation d’extérieur : chasse, polo, complet...
Mors Baucher
Il a un effet légèrement abaisseur de l’encolure par son effet levier. En effet, ce mors releveur a une action directe sur la têtière. Cette action entraîne donc une cession de nuque. De ce fait, relier cette action à celle de releveur au niveau de l’encolure améliore le placer et explique pourquoi ce mors est considéré comme abaisseur. On fixe le montant au petit anneau et les rênes au gros anneau. On peut ajouter une gourmette. Il est intéressant de l’utiliser pour les chevaux qui tirent ou qui se collent à la main.
Il aide à la mise en main grâce à l’effet de levier. Cela redresse les chevaux sur les épaules. Il faut prendre en compte que certains chevaux qui ne posent pas de problèmes peuvent lâcher la main avec ce mors.
Mors Pelham
Ce mors assez dur peut varier selon le point de fixation des rênes. En effet, quand les rênes sont fixées aux gros anneau, l’effet du mors est légèrement releveur. Utilisé sur l’anneau du bas, l’effet du mors est abaisseur. L’action sur le mors devient beaucoup plus puissante et sévère. Il faut donc avoir une main très délicate pour pouvoir monter des chevaux sensibles avec un tel mors. Il a une sévérité accrue et est souvent utilisé avec une gourmette. Pour avoir une alternative entre les deux effets évoqués, il existe des alliances (passants de cuir avec une fixation possible sur les 2 anneaux) qui permettent de varier la puissance de l’action de la main.
Mors Lhotte
Le plus utilisé des mors de bride. C’est un mors très sévère qui demande une très bonne dextérité et une main délicate.
Mors Saumur
Les branches coulissent dans le canon ce qui permet une meilleure décontraction de la bouche contrairement au mors Lhotte. Le canon coulisse sur les branches sur 10 à 15mm. Cette relative indépendance du canon incite le cheval à jouer avec son mors, à mâcher ses embouchures, à mobiliser sa bouche et à décontracter ses mâchoires.
Mors Espagnol Goyo Aga
Ce mors est représenté avec deux encoches dans le « D » de l’anneau.
Il est assez puissant de par son action sur la bouche du cheval car les rênes et les montants sont fixes. Lorsqu’il n’y a pas d’encoches, le mors est moins dur car la rêne peut librement coulisser le long du « D » de l’anneau selon la rotation du mors. Une résistance légère sur la rêne placera celle-ci près du canon avec un effet de levier minimal. Une traction forte fera tourner progressivement le mors et la rêne s’éloignera de plus en plus du canon, rendant le mors de plus en plus sévère. Il a une action moins abaissante que le Pessoa du fait de son levier en forme de demi-lune en accrochant les rênes à l’attache du bas et celle d’au-dessus.
Mors Hackamore
Le cheval n’a pas de mors dans la bouche. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun point de contact. L’hackamore est constitué d’un dessus de muserolle, d’une gourmette et de deux branches plus ou moins longues. La pression se fait dès lors que l’on tire sur les rênes. La muserolle appuie sur les fosses nasales par effet de levier. Son effet dépendra de la nature du dessus de la muserolle, fabriquée en caoutchouc, cuir souple ou rigide. Il permet de ne pas toucher à la bouche du cheval quand celle-ci est dure, ou temporairement quand un cheval a mal aux dents, aux gencives ou encore aux barres. Il est toutefois difficile de faire des rênes d’appui avec ce type de mors.
De plus, il est important de bien savoir placer ce type de mors. Une muserolle placée trop basse risque de gêner la respiration du cheval. Tout comme mettre un hackamore trop bas risque d’endommager les cartilages des naseaux. Le hackamore utilisé par une main trop dure est à éviter.
Mors Chifney
Il s’utilise pour sortir un cheval en main, que l’on soit à pied ou monté sur un autre cheval. Il a une action violente et directe sur les barres. Il ne s’utilise jamais monté. C’est un mors très dur dès lors que l’on fait une action violente sur la longe.
titre de la page