Faire de beaux chiots exige que leur mère soit parfaitement nourrie ; avoir de beaux chiens exige que, dans le temps de leur croissance, ils aient reçu une alimentation adaptée.
Après la mise bas, la lactation provoque un accroissement considérable des besoins nutritionnels de la mère du fait qu’elle doit produire un lait de qualité (riche en calcium, énergie et protéines). Aucune alimentation classique (viande, carcasses, déchets ménagers) ne répond à elle seule à ces besoins ; aussi il est vivement conseillé d’utiliser des aliments industriels secs hyper énergétiques, satisfaisant à la fois les besoins d’entretien et de lactation. Il est aussi recommandé de fractionner ces apports en trois repas ou plus.
Si une lice perd environ 10% de son poids pendant cette période, elle doit normalement les récupérer dans le mois qui suit le sevrage des chiots.
Dès leur naissance, les chiots doivent téter le colostrum. Le colostrum, première sécrétion lactée de la chienne, n’a rien à voir avec un simple lait et joue un rôle clé dans la vie des nouveau-nés. Outre un apport énergétique conséquent, sa prise va apporter aux chiots l’essentiel de leurs moyens de protection contre les microbes (virus, bactéries) du milieu dans lequel ils vivent. Sans colostrum, les petits sont plus fragiles et tombent plus facilement malades.
De couleur généralement jaune, il est la première des sécrétions de la glande mammaire après la naissance. Il joue plusieurs rôles. Il fournit tout d’abord de l’énergie et des nutriments sous forme concentrée, ce qui facilite le “démarrage” du chiot nouveau-né ; il exerce un effet laxatif, et favorise l’élimination du méconium ; enfin, il joue un rôle de protection contre l’hypothermie.
Son rôle majeur est cependant d’apporter au chiot son premier système immunitaire. Le chiot nouveau-né est en effet un individu immature, chez lequel ces systèmes ne sont pas encore pleinement opérationnels. Cette immunité, qui est bien évidemment primordiale pour lutter contre les microbes du milieu, est transférée de façon “passive” lors de la prise colostrale. Celui-ci est en effet très riche en immunoglobulines et celles-ci viennent de la mère : elles sont donc spécifiques des agents pathogènes contre lesquels la mère est vaccinée et de ceux qu’elle a rencontrés au cours de sa vie. Il est donc impératif pour un chiot nouveau-né d’avoir accès à la mamelle dans ses 24 h, au mieux dans ses 8 premières heures. Pour avoir un colostrum de bonne qualité, il est indispensable de vacciner régulièrement les mères, afin de permettre un transfert optimal de l’immunité colostrale.
Dès l’âge de 3 semaines, il est possible de donner aux chiots une bouillie dite “de sevrage”, favorisant la transition progressive jusqu’au sevrage effectif vers 6 semaines. Un allaitement au-delà trop prolongé peut entraîner des diarrhées. Il en est de même de l’utilisation du lait de vache.