La trompe de chasse puise ses origines et son répertoire dans l’histoire de la vènerie. Chasse à courre et trompe de chasse sont intimement liées et finalement indissociables. C’est le Marquis de Dampierre qui apporte la dimension musicale à la vènerie au XVIIIè siècle, grâce à la trompe de chasse. En 1723, en tant que gentilhomme des Menus-Plaisirs du roi Louis XV, il compose les premières fanfares de chasse, servant à donner des indications sur le déroulé de la chasse à courre. Aujourd’hui et depuis 2020, l’art des sonneurs de trompe est inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.
C’est à la fois un instrument de musique à part entière et l’unique moyen de communiquer du veneur. Répertoriées dans les recueils officiels de la Fédération Internationale des Trompes de France, il existe plus de 3 000 fanfares de chasse dont on distingue les fanfares d’animaux, de circonstances, de lieux et de maîtres. Chaque fanfare a une signification précise et lorsqu’il la sonne, le veneur indique aux autres les péripéties de la chasse dont il est témoin. Le « lancer » annonce que les chiens ont trouvé la voie (l’odeur) d’un animal ; la « vue » sert à prévenir que l’animal de chasse est vu et signale le sens dans lequel il va ; le « bien-aller » indique que les chiens chassent bien leur animal et les encourage.
En règle générale, l’intérêt du veneur réside dans l’art de chasser à courre et celui du sonneur dans l’art de sonner de la trompe de chasse. Ainsi, on peut sonner de la trompe de chasse sans jamais n’avoir chassé à courre Mais sans vènerie, l’instrument n’aurait peut-être jamais vu le jour et perdrait une part importante de son caractère et de son accent propre. Réciproquement, depuis 1723, sans trompe de chasse, on ne chasse pas à courre. Pour cette raison, la Fédération Internationale des Trompes de France introduit dans ses statuts la notion de maintien des traditions, comme celle de sonner en tenue de vènerie par exemple. De nombreux compositeurs ont utilisé la trompe de chasse dans des œuvres symphoniques et de nos jours, elle est encore l’objet de nombreuses créations originales appelées « fantaisies ». Évoqué par Vigny, l’étonnant pouvoir de séduction de la trompe de chasse lui permet de pénétrer les cœurs les plus hermétiques, faire découvrir au public un monde qu’il n’aurait jamais entrevu sans cet instrument.
Promouvoir la trompe à la chasse, mettre en avant le ton de vènerie et partager l’amour de l’instrument entre veneurs et sonneurs, le tout dans une ambiance conviviale, telle est l’ambition de cette journée initiée par la Société de Vènerie et la Fédération Internationale des Trompes de France. Une dizaine de sites répartis sur toute la France reçoivent veneurs et sonneurs autour d’un programme commun : visite de chenil, organisation d’une épreuve inédite et non officielle, mettant l’accent sur le ton de vènerie. Le jury sera pour l’occasion composé de veneurs et de sonneurs. Toutes les trompes quelque soit leur niveau sont invitées à participer ! Les meilleures d’entre elles improviseront un concert comme il est d’usage en fin de chasse.