« L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit » – Aristote
Bien des affirmations sur la chasse à courre sont fondées sur l’ignorance de sa pratique.
Florilège des idées les plus couramment répandues, dont certaines sont exactes, mais pas toutes !
La vènerie chasse des animaux sauvages. La vie sauvage est ainsi faite que des animaux en mangent d’autres pour assurer leur survie : les uns sont prédateurs ; les autres sont proies. Pour assurer la survie de leurs espèces, les proies ont développé des capacités sensorielles – le stress – qui leur permettent d’identifier le danger et des capacités physiques qui leur permettent de le fuir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les animaux chassés à courre échappent à la meute trois fois sur quatre.
Le stress d’un chevreuil ou d’un lièvre dans la nature n’a donc rien à voir avec celui d’un humain ; ce stress est naturel ; il est la condition de leur survie et ne se compare en rien au stress de l’homme occidental du XXIème siècle.
Traque, cruauté, épuisement, stress, souffrance : les opposants à la chasse à courre n’omettent aucun qualificatif pour émouvoir le grand public. La vérité est tout autre. La vènerie n’est pas cruelle ; elle est naturelle.
Ce qui est cruel, c’est de placer un animal dans des conditions que ses capacités physiques et sensorielles ne lui permettent pas d’affronter : un chat enfermé dans une voiture en plein soleil ; un chien abandonné attaché à une chaîne.
L’anthropomorphisme n’est pas la clé de compréhension de la nature.
Selon l’image d’Epinal, la chasse à courre est l’apanage des rois et des princes de France. L’institut CSA Research a publié, en 2023, une enquête sur la sociologie des chasseurs à courre et dresse un portrait-robot du veneur bien éloigné des idées reçues et des poncifs couramment véhiculés par nos opposants. Que dit-elle ?
❖ 62% des veneurs dépensent moins de 1.000 € par an pour leur passion. C’est le montant du budget moyen que les Français consacrent à leurs loisirs.
❖ 53% des veneurs habitent dans une commune de moins de 2000 habitants (vs 22% des Français). La chasse à courre a un ancrage particulièrement fort dans les territoires ruraux et n’est pas du tout le domaine réservé d’urbains aisés.
❖ 41% des membres d’équipage ont moins de 50 ans. La vènerie est pratiquée par les jeunes, qui se se sont d’ailleurs regroupés au sein d’une association très active.
❖ 28% des membres d’équipage sont des femmes.
La chasse à courre est jugée inutile car elle ne contribue que modestement à la régulation des espèces. C’est vrai, mais elle le fait à proportion du nombre de ses pratiquants.
Les veneurs sont une minorité parmi les Français ; mais cette minorité est garante d’un patrimoine culturel, constitué d’une connaissance de la faune sauvage et de la nature sans équivalent. Est-ce parce qu’ils sont peu nombreux qu’on doit dénier aux veneurs le droit d’exister ? Le droit des minorités à vivre leur différence est une revendication forte dans l’opinion au XXIè siècle. Les veneurs doivent pouvoir en bénéficier, comme de très nombreuses autres minorités dans notre pays.
Le trophée n’intéresse pas le veneur. C’est la complexité pour les chiens de déjouer les ruses de l’animal qui fait de la vènerie un mode de chasse naturel et fascinant. Ce sont les chiens qui choisissent l’animal chassé (de préférence le plus faible) peu importe son trophée.
Par ailleurs, les trophées de lapin, lièvre, renard, chevreuil ou sanglier n’existent tout simplement pas ! Quant aux quelques centaines de cerfs chassés par la vènerie, pour la plupart jeunes et au trophée modeste, ils sont à mettre en perspective des 60 000 cervidés prélevés chaque année en France par la chasse à tir pour assurer l’équilibre agro-sylvo-cynégétique.
Les 18 000 journées de vènerie organisées chaque saison par les 350 équipages qui chassent dans 70 départements français se déroulent dans une parfaite sérénité. Les très rares accidents de circulation impliquant la vénerie, on en recense moins de cinq par an et sans aucun dommage physique humain, sont à mettre en perspective des 30 000 collisions annuelles gibier-véhicules identifiées par les compagnies d’assurance.
Quant à la tranquillité des riverains des forêts, elle est garantie par le décret ministériel de février 2019 qui interdit de chasser à courre à proximité des zones urbanisées.
La chasse à courre est pratiquée dans une dizaine de pays à travers le monde dont l’Irlande, le Portugal, les Etats-Unis, le Canada ou encore l’Australie et la Nouvelle-Zélande ; elle n’y a jamais été aussi dynamique.
L’Allemagne a initiée l’interdiction de la vénerie en 1930 en plein régime nazi. Quant au Royaume-Uni, où la vénerie a été abolie en 2005, Tony Blair a reconnu dans ses mémoires que sa principale erreur en tant que premier ministre avait consisté à faire adopter le Hunting Act en 2004.
Les sondages présentés comme caution à l’interdiction de la chasse à courre sont toujours commandités par des associations qui militent contre la chasse à courre ; on peut leur faire confiance pour savoir orienter les questions !
En réalité, la seule statistique qui vaille est celle qui énonce que 99% de nos contemporains n’ont jamais assisté à une chasse à courre et que 95% de ceux qui la découvrent changent de point de vue.
Les veneurs sont, avant tout, fous amoureux de leurs 30.000 chiens. Ils les élèvent (4 000 naissances par an), les soignent, les entraînent et les font chasser avec le souci permanent de leur bien-être, condition essentielle à leur épanouissement à la chasse. Ainsi, lorsque les veneurs ont été interrogés par CSA Research sur leurs motivations pour chasser à courre, ils ont répondu en tout premier lieu (à 87%) « pour voir et entendre chasser les chiens ».
Par ailleurs, les réglementations en vigueur fixent un cadre particulièrement strict à l’élevage de chiens de meute et le respect absolu de ces règles est un élément déterminant lors du renouvellement par les pouvoirs publics de « l’Attestation de meute », obligatoire pour chasser à courre en France.
Enfin, depuis plus de 20 ans, les veneurs se sont formés, grâce à la Société de Vénerie, pour offrir le meilleur à leurs meutes, à travers différentes formations :
66% des veneurs suivent la chasse à pied, à vélo ou en voiture et pas à cheval. Mais, pour le tiers de veneurs restant, le cheval est un véritable partenaire. Ils lui vouent une attention et une affection sans borne car sans lui, point de chasse.
La saison de chasse s’étend du 15 septembre au 31 mars. Les chevaux de chasse sont donc au repos, en pâture, d’avril à août, période à l’issue de laquelle ils sont remis progressivement en condition afin de bien démarrer la saison suivante. Qui veut voyager loin ménage sa monture !
La vènerie est une discipline à part entière, reconnue par la Fédération Française d’Équitation. Un Championnat de France du Cheval de Chasse a d’ailleurs lieu tous les ans sous son égide.
Enfin, particulièrement sensibles au bien-être de leurs montures, les veneurs ont édité leur propre manuel “Guide des bonnes pratiques du cheval de chasse” (cliquez pour télécharger le guide) et organisent chaque année des stages de formation à l’équitation, aux soins, à l’alimentation et à l’éthologie du cheval de chasse.
La représentation répandue de la chasse à courre est celle du veneur à cheval traquant un majestueux cerf. C’est un mythe.
La vènerie la plus répandue est celle du lièvre (34%) qui se pratique à pieds, suivie de celle du chevreuil (24%) puis du sanglier (12%). La chasse à courre du cerf ne représente que 10% des équipages en France.