Du jour où il est venu à l’esprit de certains précurseurs que l’utilisation du chien courant serait encore plus fascinante si elle était dépouillée de tout recours à des moyens adjuvants (la lance, l’arc, le filet, le piège, mais aussi le lévrier qui chasse à vue, ou le mâtin qui chasse à force) la vènerie proprement dite était née. C’était sur la fin du Moyen-Age et François Ier en devint le père fondateur. Dès lors, les veneurs n’ont jamais cessé d’affiner leur art.
Au XVIe siècle, les équipages royaux se dotent d’effectifs considérables.
Sous François Ier, à Saint-Germain, Chambord, Rambouillet, Villers-Cotterêts, Fontainebleau, les grandes chasses royales réunissent plusieurs dizaines de gentilshommes et de membres du personnel de vènerie, vêtus de rouge, pour autant de chevaux.
Sous Henri II, une cinquantaine de gentilshommes montés et une quinzaine de valets de chiens servent les meutes. Le roi possède également des équipages secondaires bien dotés, pour lesquels chassent une centaine de gentilshommes montés et plusieurs dizaines de valets.
C’est sous Louis XV que la vènerie royale connaîtra sa période la plus fastueuse.
Sous son règne, la vènerie royale a atteint une dimension colossale, à la mesure de Versailles et du goût de Louis XV pour la chasse à courre : Versailles accueillait environ 1 000 chiens et 600 chevaux de chasse.
Louis XVI réduira nettement le train de la vènerie royale pour des raisons financières. Il ne gardera que la vènerie du cerf. Napoléon chassera quelquefois à Versailles surtout après 1809. Avec Louis-Philippe, la grande vènerie d’Etat prend fin.
La vènerie moderne, au XIX ème siècle et au XX ème siècle n’a plus rien à voir avec la vènerie royale de Versailles. Nettement moins de chiens. Beaucoup moins de chevaux. Une vènerie beaucoup plus technique et subtile. Et surtout, avec plus de contraintes environnementales, sociales, d’urbanisme…
A travers les âges, les principes ne varient pas parce que le chien ne change pas. Cependant, les savoir-faire évoluent. La vènerie contemporaine est donc l’héritière d’une culture cynégétique exceptionnellement riche, accumulée au cours des siècles par des générations d’hommes et de femmes qui aimaient passionnément leurs chiens.
Aujourd’hui, l’ambition des veneurs n’est pas d’innover, mais bien de cultiver un savoir-faire unique au monde. Il est peu d’activités où l’homme moderne est confronté à la même problématique, explore les mêmes ressources, accomplisse les mêmes gestes qu’il y a deux, cinq ou huit siècles. Ainsi la valeur fondamentale sur laquelle toutes les autres reposent est-elle la fidélité aux savoirs et aux traditions. Le veneur accomplit les actes de chasse d’une certaine façon, autant parce que c’est la règle que parce que cela est efficace.
La chasse à courre est une activité contemporaine. Elle est pratiquée par des milliers de veneurs respectueux de ses valeurs et de ses savoir-faire, codifiés par des siècles de pratique.
Jamais il n’y a eu autant de territoires ouverts à sa pratiques. Jamais il n’y a eu autant de veneurs et de sympathisants. Pas une fête de la nature et de la chasse qui ne fasse appel à un ou plusieurs équipages locaux. La vènerie participe à la vie et l’animation culturelle des territoires. La chasse à courre est ancrée dans la vie rurale.
Trompe de chasse et chasse à courre sont indissociables !
De tous temps, les veneurs ont communiqué entre eux à l’aide d’un instrument de musique. Ce fut le huchet, la corne puis différentes formes de trompes jusqu’à arrivée de la trompe d’Orléans, toujours utilisée de nos jours. S’interdisant l’usage des moyens électroniques modernes, les veneurs utilisent la trompe pour renseigner sur les circonstances de la chasse, appuyer ou rappeler les chiens ou encore rendre honneur à l’animal de chasse lorsqu’il y a une curée.
La trompe de chasse apparaît vers 1680. D’abord accordée en do et proche de la trompette de cavalerie, elle prend le ton que nous lui connaissons dès 1705 en étant dès lors accordée en ré. La même année, elle acquiert sa longueur actuelle de 4,545 mètres, mais d’abord enroulée sur un tour et demi avec un diamètre de 73 centimètres. Ce modèle est appelé « à la Dampierre » en souvenir du célèbre auteur des fanfares. En 1729, l’instrument est enroulé sur deux tours et demi avec un diamètre de 55 centimètres : ce modèle est dit « à la Dauphine ». La trompe dite « d’Orléans » apparaît vers 1818 et offre les mêmes caractéristiques que les précédentes mais sur 3 tours et demi, son diamètre n’étant plus que de 35 centimètres.
Aujourd’hui, ce sont 4000 sonneurs répartis dans 200 groupes de trompes qui illustrent cet instrument, que ce soit en forêt ou à l’occasion de concours (voir agenda F.I.T.F)