Tout chasseur, qu’il chasse à courre ou pas, est forcément imprégné des valeurs portées par l’écologie. Forcément. Parce qu’il vit au plus près des territoires, au plus près des forêts, des marais, des bosquets, des champs, des collines, des rus et des rivières.… C’est son environnement. S’il est dégradé ou dénaturé, il ne pourra plus chasser. Il le sait, en est plus que jamais conscient et œuvre régulièrement à la conservation des territoires, l’aménagement des forêts, la propreté de l’environnement. Chaque année, les veneurs et les sympathisants de la chasse à courre organisent des opérations forêt propre. Un sac poubelle à la main, ils collectent les déchets laissés par des individus peu soucieux de la nature et de sa beauté. La densité des parties boisées en France étant la plus importante d’Europe, il y a du travail !
La vènerie est une chasse écologique. Elle se pratique dans de vastes étendues de bois et de plaines, libres et ouvertes, exemptes d’obstacles majeurs. A pied ou à cheval, avec des animaux sauvages. En outre et c’est certainement le plus notable, les animaux prélevés par la chasse à courre, chaque année, représentent 1% des prélèvements d’animaux effectués dans l’hexagone. C’est dire si son impact sur la faune sauvage est faible. La chasse à courre s’appuie essentiellement sur la sélection naturelle. Les chiens choisissent l’animal, le chasse, le mange. Ils contribuent ainsi au maintien de l’équilibre sylvo-cynégétique de nos contrées.
La Société de Vènerie, en partenariat avec les fédérations de chasseurs, l’Office National des Forêts, l’Office Français de la Biodiversité, participe à différentes études comme celles sur les bio-corridors, par exemple.
Tout simplement parce qu’elle est au plus près de la réalité du monde sauvage dans ce qu’il a parfois de plus cruel avec la prédation, elle maintient la faune dans son état originel. La chasse, dans tout ce qu’elle a de plus simple, est l’essence même de la nature. Elle la définit. La vènerie oeuvre pour l’environnement.
Les veneurs ont une connaissance de la nature acquise par une fréquentation assidue des territoires ruraux et forestiers, au contact des animaux et des chiens courants. La Société de Vènerie a organisé en 2011 un colloque sur le thème “Vènerie et écologie” qui a mis en évidence que veneurs et écologistes ont des préoccupations communes en terme de sauvegarde de la biodiversité, de gestion des territoires, d’équilibre entre la faune sauvage et la forêt et qu’ils peuvent donc avoirs des engagements communs sur des sujets sensibles.
A partir de plus de 4 500 compte-rendus de chasse de Charles X à nos jours, l’étude sur les bio-corridors conduite à partir de 2012 a permis d’identifier les bio-corridors impactés au fil des années par les infrastructures nouvelles. Routes, canaux, autoroutes, voies ferrées… l’utilisation de cette étude a permis aux aménageurs et collectivités territoriales de reconstituer ces bio-corridors par des bioponts (giboducs), utiles à la faune et à la flore. Les résultats de ces études permettent de définir avec justesse les emplacements des bio-corridors (ou bioponts) qui permettent aux animaux le franchissement des autoroutes par exemple.
Depuis des siècles, les veneurs accroissent leurs connaissances sur la vie des animaux forestiers. Ainsi, ils sont à même d’apporter un point de vue particulier sur les cohérences internes des espaces naturels où l’activité cynégétique se pratique. Par cela, la prise en compte des parcours d’animaux lors de chasse à courre documentent précisément les axes de déplacement traditionnels de la grande faune dans les territoires des régions concernées.
Opération « forêt propre » : les veneurs mobilisés
L’opération nationale « forêt propre » lancée par l’Office National des Forêts en 2012 invite tous les usagers de la forêt à se rassembler un jour donné pour ramasser les déchets en forêt. Les veneurs ont tout de suite répondu présent et ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. Florence de Lageneste, déléguée régionale de la vènerie en Picardie, explique : « la Futaie des Amis pour la forêt de Compiègne et l’équipage de Rivecourt pour les forêts de Laigue et d’Ourscamp vont ramasser les déchets laissés par ceux qui ne respectent pas nos massifs forestiers, accompagnés d’amis de la vènerie et d’associations de protection des forêts qui se sont joints à nous pour faire œuvre commune d’écologie en agissant d’arrache-pied sur le terrain. L’an dernier, nous avions collecté 150 m3 de déchets de toute sorte : bouteilles d’alcool, papiers et plastiques, mais aussi ordinateurs, pièces automobiles, moquettes, plâtre, et même des éviers et des gravats ». De nombreux équipages participent également à cette opération dans leur région.