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Le respect de la vérité

Lorsque des points de vue s’opposent, lorsque des sensibilités divergent, une exigence s’impose à ceux qui veulent débattre : le respect de la vérité. En ce domaine, les opposants à la chasse à courre ne progressent guère d’année en année. Leur aveuglement idéologique les conduit à travestir en permanence notre pratique, et à ériger en drames nationaux des anecdotes sans intérêt, quand elles ne sont pas totalement inventées.

Ainsi en est-il du bilan de la saison 2021/2022 publié par le collectif qui entend faire interdire la vènerie. Il recense prétendument 46 incidents, quand leur liste n’en comporte que 43. Afin de vous en épargner la fastidieuse lecture, nous les avons analysés pour vous. Sur 43 « incidents » listés, deux sont réels, l’un d’eux ayant d’ailleurs fait l’objet de poursuites judiciaires ; cela démontre que les veneurs sont des justiciables comme les autres contrairement aux allégations de nos opposants qui voudraient faire croire que nous sommes protégés par « les puissants », mécanique complotiste qui a servi dans tant d’autres circonstances. Six de ces prétendus « incidents » sont des inventions pures et simples : collisions imaginaires, riverains mécontents introuvables, chasse arrêtée qui se poursuit…

Les 35 derniers « incidents » ne motiveraient pas même la presse régionale la moins bien intentionnée à l’égard de la vènerie : circulation ralentie, collision avec des animaux – il s’en compte plus de 20 000 chaque année au total sur les routes de France ; les cinq dont nous créditent nos opposants sont du nombre, soit 0,025%. Des biches sont aperçues dans un pré, des cavaliers empruntent une route, un chien s’est égaré. Aussitôt nos opposants imaginatifs y voient le chaos, l’horreur, la barbarie, la colère.

La chasse à courre, c’est le mouvement et le partage. Mouvement de l’animal chassé, de la meute qui le poursuit et des veneurs qui la suivent. Elle est aussi partage des espaces où elle s’exerce dans le respect de la légalité. Le partage exige une tolérance réciproque des veneurs et des non-veneurs. La propagande insidieuse de nos opposants vise à nous rendre intolérables aux non-veneurs en déformant la vérité, quand ce n’est pas en inventant de toute pièce des situations qui ne sont pas advenues. Le vocabulaire employé pour y parvenir est symptomatique : privilège féodal, arrogance, délinquance, chaos, invasion, panique, etc. C’est tout un lexique dont l’emploi ne prétend qu’à nous faire détester ; notre détestation, une nécessité pour leur existence.

Curieusement, dès lors que la vérité de la vènerie est exposée, dès lors qu’avec un intérêt dénué de préjugés – ou en faisant abstraction – on s’intéresse à sa pratique, la sérénité et la tolérance refont surface. Pas un cas sur cent où l’interlocuteur reparte en campant sur une attitude hostile. La vérité de notre pratique repose sur la relation la plus naturelle et la plus respectueuse de l’homme aux animaux, sauvages et domestiques.

Respect, respect des animaux dans leur vraie nature, des non-veneurs dans leur mode de vie et de la vérité dans son exigence : voilà bien les conditions qui assureront à la vènerie un avenir serein, n’en déplaise aux propagateurs de haine qui s’opposent à nous.

« La vérité, vous le savez, c’est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos. »

Antoine de Saint-Exupéry

Chasse à courre et bien-être animal #3 : la mutation fantasmée du bien-être animal

Dès lors qu’on identifie les animaux aux humains, l’élevage, les zoos et les cirques, la corrida ou la chasse, ne paraissent plus que comme une immense barbarie, sentiment fondé sur le fantasme originel évoqué ci-dessus. On évoque le « bien-être » animal, comme une nécessité absolue, quand le bien-être des humains lui-même s’avère si difficile à satisfaire.

Notons au passage que ces théories nouvelles émergent au sein de populations douillettement installées dans un paisible confort. Pour ces populations, Dieu est mort, Marx est mort, plus de guerre ou de famines (ou si loin), de maladie ou de catastrophe (quoique…) ; dès lors, comme le dit Voltaire dans sa tragédie justement nommée « Le fanatisme » : « Il faut un nouveau culte, il faut de nouveaux fers ; Il faut un nouveau dieu pour l’aveugle univers. » Ce sera l’animalisme.

Pour autant, on ne saurait nier la responsabilité des hommes vis-à-vis du règne animal, qu’il soit domestique ou sauvage, puisque, depuis Descartes, l’Homme tend à se rendre « maître et possesseur de la nature. » Et même si chaque jour démontre que cette maîtrise et cette possession sont loin d’être intégrales, la responsabilité des hommes, pour bien réelle qu’elle soit, n’est pas indifférenciée. Le chien, le rat – désormais nommé « surmulot » (sic) par les animalistes – le crocodile ou le porc ne sont pas tous de la même sorte ; les Hommes n’entretiennent pas le même rapport avec chacun d’eux. L’Homme, « cet être relationnel » comme le définit le Pape François (Parlement européen de Strasbourg – novembre 2014), doit réfléchir à ses connexions aux autres êtres vivants dans leur diversité. Les nécessités de l’alimentation d’une population mondiale dont la croissance galope imposent des règles plus strictes à l’élevage intensif, dans l’objectif premier de garantir notre saine alimentation. La place croissante faite à l’urbanisation nous fait un devoir d’assurer à la faune sauvage des espaces de vie non pas « tranquilles », car la « tranquillité » ne ressort pas de la vie sauvage, mais aussi naturels que possible. Le nombre toujours plus important des animaux de compagnie oblige ceux qui les adoptent à s’engager pour connaître et satisfaire leurs véritables besoins premiers tout le temps de leur vie.

La chasse invite particulièrement à cette réflexion, et la chasse à courre plus encore qui entretient avec les animaux une relation intense. Pour les animaux que chassent les veneurs, leur observation et leur connaissance concourent à la prise et donc à la mort ; c’est l’objectif de la chasse. Pour les chiens, et les chevaux, le soin qui leur est apporté constitue la condition de leur capacité à chasser. L’ambiguïté de ces relations, qui font que la connaissance des uns conduit à leur mort et celle des autres à leur performance, n’est qu’apparente. Car dans cette affaire, l’homme-veneur n’est que le témoin actif d’un phénomène naturel bien antérieur à son existence-même : celui de la prédation.

De l’antispécisme, de la cohabitation des hommes et des animaux, du devoir de préserver la faune sauvage, du bien-être de nos chiens et de nos chevaux, et de la prédation nous reparlerons dans les prochains épisodes de cette chronique.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur ce thème. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Les élèves ostéopathes au chenil du Rallie Touraine

Nos chevaux et nos chiens sont des athlètes au service de la vénerie ; comme tout athlète, ils doivent bénéficier de tous les soins pré et post activité sportive. 

Les 10 et 12 octobre 2022, 36 étudiants et 4 enseignants de Bioproxia – école d’ostéopathie animale – ont été accueillis au Rallie Touraine, afin de tester leurs techniques et pratiques in vivo. Ils ont ainsi pu manipuler, toute la journée, 15 chiens et 12 chevaux, percevoir tous les soins apportés par les veneurs pour respecter leurs partenaires et complices de chasse et de passion, et comprendre les contextes dans lesquels ils pratiquent leur activité. 

Une occasion pour des praticiens et futurs praticiens de mieux comprendre les soins que prodiguent les veneurs à leurs compagnons avec un éclairage différent de celui qu’une certaine idéologie voudrait bien leur donner. 

Cette expérience devrait se répéter tous les ans pour le bien-être de tous.