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Tuer, traquer, chasser

Tel maître d’équipage fut un jour interpelé en plein laisser-courre par un mauvais coucheur qui lui demanda s’il allait encore longtemps « traquer » son animal ; il lui répondit : « je ne le traque pas ; je le chasse. » Les mots ont un sens. Employer l’un pour l’autre peut procéder de la méconnaissance, de l’effet de style, ou de la volonté de nuire ; en aucun cas, cela ne contribue à l’expression ou à la compréhension de la vérité.

Qui veut discréditer la chasse qualifie les chasseurs de « barbares » ou de « tueurs. » Le barbare est un arriéré, scorie d’un passé à éliminer ; il est incompatible avec les valeurs de la société contemporaine. Le tueur est, par définition, dans le camp du mal : tuer, c’est supprimer la vie, et les temps modernes entretiennent une grande équivoque sur ce thème, confondant la vie humaine et la vie animale dans une même sacralisation : ça s’appelle l’antispécisme. Les antispécistes utilisent des mots se rapportant aux humains pour qualifier les relations des chasseurs et de leur gibier. Ils identifient les « mamans » et les « bébés » ; des animaux « apeurés et épuisés » qui se « réfugient » pour échapper à leurs « assassins ». Toute cette phraséologie est bien éloignée de la réalité de la faune sauvage et des rapports que les chasseurs entretiennent avec elle ; les veneurs en savent quelque chose.

La vie humaine est sacrée, au sens où l’entend le philosophe Régis Debray : « Le sacré : ce qui légitime le sacrifice et interdit le sacrilège. » La vie des animaux, elle, n’est pas sacrée : le sacrifice des animaux appartient à des époques révolues, et il n’y a rien de sacrilège à ôter la vie à un animal, ce qui ne signifie pas que tout est permis en la matière.

La vie de l’homme est intimement liée au fait qu’il a tué des animaux et continue de les tuer pour se nourrir d’abord et pour s’assurer la place qu’il souhaite occuper à la surface de la Terre ensuite. C’est la raison pour laquelle le précepte « tu ne tueras point » s’applique aux seuls êtres humains ; et l’on sait hélas combien ce précepte a été enfreint et continue de l’être.

Présenter un veneur comme un traqueur ou un tueur d’animaux est un bon moyen de le désigner à la vindicte populaire ; nos opposants ne s’en privent pas. Si l’on explique que le veneur « traque l’animal épuisé », viennent à l’esprit des images de harcèlement, cruauté, acharnement, sadisme. Mais la vènerie n’est pas une traque ; c’est une quête et c’est très différent. Une quête, c’est d’abord une interrogation, le mystère du rembuché, l’inconnu des ruses de l’animal chassé, l’aléa de sa voie, la confrontation physique entre la meute des chiens et l’animal sauvage ; une quête incertaine et patiente. Une quête, c’est une recherche, tout autant spirituelle que physique.

On va m’opposer que je chipote, car, de fait, l’animal chassé est poursuivi par les chiens avant d’être tué (une fois sur quatre, rappelons-le toujours, car les trois autres fois, sa ruse et sa résistance lui permettent d’échapper à ses prédateurs). Mais poursuivre n’est pas traquer. Si la prise et donc la mort de l’animal sont la conclusion souhaitée d’une journée de vènerie, c’est la poursuite qui passionne le veneur. Pour paraphraser Sacha Guitry, qui disait que « le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » on pourrait affirmer que le meilleur moment de la chasse, c’est le moment du laisser-courre.

Ce parallèle entre l’amour et la chasse n’est d’ailleurs pas dénué de signification. Mais c’est là une autre histoire…

Bonne saison 2023-2024 à vous tous !

Semaine du chien

La Société Centrale Canine organise la première Semaine Nationale du Chien du 1er au 8 octobre prochain. Elle vous est présentée dans ce document.

Cet événement, qui devrait obtenir un fort écho médiatique, constitue une opportunité sans équivalent de faire connaître nos races de chiens, et, par là-même, de faire parler positivement de la vènerie. Il est donc important que nos équipages se mobilisent nombreux à cette occasion ; deux axes sont envisagés :

  1. La diffusion de vidéos de nos chiens sur les réseaux sociaux, mettant en valeur la complicité qui nous unit à eux et le soin que nous en avons : chiots, meutes, enfants, promenades, etc.
    Envoyez-nous les vidéos que vous réaliserez cet été !
  1. L’organisation de journées portes ouvertes dans nos chenils en privilégiant les jours suivants :
    1. Samedi 30 septembre
    2. Dimanche 1er octobre
    3. Samedi 7 octobre
    4. Dimanche 8 octobre

Faîtes-nous connaître votre accord pour organiser des portes ouvertes dans votre chenil à l’une de ces dates !

 L’implication de beaucoup de nos équipages sera déterminante pour tirer le meilleur parti de cette opération. Nous comptons sur vous.

Deuxième édition des ateliers du chien de vènerie : succès confirmé !

Le samedi 10 juin dernier se tenait à Nançay la seconde édition des Ateliers du Chien de Vènerie qui s’inscrivent pleinement dans le parcours de formation proposé à tous les veneurs, professionnels et membres des équipages impliqués dans la vie de nos chiens de meute.

Le choix du chenil de l’Equipage Piqu’Avant Sologne, à Nançay au cœur de la forêt, est un symbole très fort pour la cause de nos chiens de chasse à courre car comme l’an passé chez Henry Séchet, nous sommes ici, chez Gérard Monot, dans un chenil de véritables passionnés, de veneurs qui ont entièrement dédié leur vie à la cause du chien d’ordre et à la pratique de la vènerie. Il convient de remercier aussi tous les intervenants des différents ateliers ainsi que les animateurs qui ont offert aux participants des formations de qualité et qui ont su laisser la place aux échanges et aux interactions toujours nécessaires pour aller encore plus loin dans la connaissance, pour optimiser tout ce que les veneurs mettent en œuvre dans la qualité des soins et du bien-être apportés à nos chiens de meute. Cent personnes ont participé à ces ateliers.

En quelques points, revenons sur l’essentiel de ces 4 ateliers organisés autour du bien-être de nos chiens et de leur utilisation à la chasse.

Le chenil tout d’abord. Pascal Marteau, adjoint en charge de l’environnement à la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) du Loir et Cher, maître d’équipage de l’Equipage du Hardi Bleu, nous a invité à porter la plus grande attention à sa mise en conformité.

La santé des chiens ensuite et la gestion des principales maladies et parasites auxquels nous sommes confrontés régulièrement. Pierre-Yves Faulque, docteur vétérinaire, veneur picard au Rallye Val d’Automne et Paul Chauvin, docteur vétérinaire, président du Club du Chien d’Ordre, juge à la Société Centrale Canine, veneur picard au Rallye Pic’Harlou, ont abordé la problématique de l’urémie ou celle de la toux du chenil, ils ont proposé des conduites à tenir pour les soins en lien avec les blessures qui surviennent pendant la chasse.

Pour la question de l’élevage nous avons fait appel à deux experts confirmés, Henry Séchet maître d’équipage du Rallye Chouan, membre du conseil d’administration de la Société de Vènerie, et La Forêt, premier piqueux du Piqu’Avant Sologne, un jeune et un plus ancien, très attentifs à cette phase, aux expériences complémentaires et source d’un enseignement précieux, avec le support de Pierre-Antoine Courtois, vétérinaire, veneur lui aussi et maître d’équipage de l’Equipage des Pierre Cassées et l’animation de Loïc Leborgne, membre du comité du Club du Chien d’Ordre, veneur picard au Vautrait Tiens Bon Picard, passionné lui aussi par l’élevage.

L’atelier numéro 4 Performance à la chasse, fut particulièrement passionnant et animé, il rassemblait des veneurs experts, aux expériences parfois différentes en fonction de l’animal chassé. Pierre-François Prioux : président de la Société de Vénerie, membre du comité du Club du Chien d’Ordre, maître d’équipage du Rallye Tempête, Gérard Courcier : maître d’équipage de l’Equipage En Avant Hal à Lui, Olivier de La Bouillerie : maître d’équipage du Rallye des Grands Loups, Christian Trouvé : maître d’équipage de l’Equipage du Haut Poitou et Edouard Bureau : maître d’équipage du Rallye Meilleraye.

Rendez-vous au printemps 2024 pour une troisième édition qui sera organisée en Bretagne.

La trompe va vibrer au stage de Dobert du 13 au 16 juillet 2023

Profitant du cadre que propose le parc de Dobert, les stagiaires y sont répartis selon leur niveau pour travailler leur perfectionnement individuel, les tons pour chiens, les fanfares de circonstances !  Si certains moniteurs apportent leur excellence par un respect pointu des fanfares, c’est également et surtout par la grande pédagogie des veneurs qu’est enseigné l’usage de la trompe en forêt : une bonne colonne d’air pour y faire passer un message clair, puissant, vibrant avec les accents toniques nécessaires.

Puisant son ambiance dans la convivialité, les chants, les passions que sont la nature, la chasse, la trompe, les chiens et les chevaux et surtout par l’absence de réseau téléphonique correct, Dobert permet une déconnexion du quotidien. On se replonge dans cet univers que nous aimons tant, on se lie d’amitié les uns les autres.

Le stage comprend une dizaine de cours d’une heure et demi à deux heures, une messe de Saint Hubert sonnée, un concours pour chaque niveau (ne donnant lieu à aucune qualification ou brevet officiel), une maison et une famille toute à votre service pour vous accueillir.

Tous les niveaux y sont les bienvenus : les débutants trouveront l’aide nécessaire en petit groupe pour se familiariser avec la trompe, sa gamme et peut etre même découvrir l’univers de la chasse et de la vènerie.

Les stagiaires confirmés élèveront davantage leur niveau grâces aux moniteurs de qualités et les échanges constructifs qu’ils auront quatre jours durant avec l’ensemble des sonneurs.

Dobert peut se réjouir d’avoir vu passer en plus de 40 stages consécutifs d’innombrables sonneurs de tous profils et de larges horizons. Aujourd’hui 35 sonneurs de France et de Belgique se retrouvent chaque année.

Le stage 2023 se déroulera du 13 au 16 juillet inclus et les demandes d’inscriptions se font auprès d’Alexis le Brethon a l’adresse mail stagededobert@gmail.com ou par téléphone au 0672405004.

Intersaison : formation & information

La vie des équipages à l’intersaison ouvre au veneur une période privilégiée pour des activités connexes. Certes, il ne s’agit pas d’ignorer la vie interne de l’équipage : travaux des chenils, soins de la meute, naissances, éveil des jeunes chiens, entrainements. Mais cette intersaison doit aussi permettre de se tourner vers l’extérieur avec deux missions : la formation et l’information.

Le programme de formation proposé par la Société de Vènerie est riche et varié. Il traite de la gestion des meutes comme des chevaux. Si certaines formations sont diplômantes, la majeure partie d’entre elles sont conçues comme des moments d’échange et de partage entre veneurs. Il a été beaucoup écrit sur la façon de « détourner » des animaux de vènerie et il serait bien prétentieux d’imaginer en proposer une synthèse savante. En revanche, prendre un moment entre veneurs, confronter ses pratiques vis-à-vis de la meute, mieux comprendre ses chevaux et améliorer toujours notre relation avec eux pendant la chasse, voilà l’ambition de ces formations. Ne négligeons pas non plus le fait que dans une époque où la notion de bien-être animal s’impose dans le débat de société, les veneurs doivent démontrer leur intérêt pour cette question dans la gestion de leurs animaux. Les ateliers du cavalier veneur, organisés en avril dans l’Aisne, et les ateliers du chien de vènerie, qui ont eu lieu dans le Cher en juin, ont connu un indéniable succès. Plus de cent veneurs ont assisté à chacune de ces deux sessions et apprécié leur programme. Rendez-vous en 2024 pour ceux qui n’y étaient pas cette année !

L’intersaison est aussi un moment privilégié d’information. « La chasse n’a pas besoin d’être défendue ; elle doit seulement être expliquée » a coutume de dire Willy Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs. On aurait tendance à ajouter « et la vènerie encore plus ! » Informer sur la vènerie est la mission à temps plein de tout veneur militant ; pas de saison pour cela. Reconnaissons cependant que l’intersaison présente des atouts spécifiques. Durant la saison, saluer des promeneurs en forêt pendant la chasse ou aller s’excuser le lendemain auprès d’un riverain dont on a traversé la propriété sont une chose. Entretenir ces relations « à froid » hors de la pression de la chasse en est une autre. Echanger à bâton rompu, présenter ses chiens, convenir des bonnes pratiques, c’est ce que permettent les opérations « portes ouvertes » dans nos chenils et les journées des riverains. Pour être reconnu comme acteur de la vie de sa région, tout équipage se doit à ces moments privilégiés et l’intersaison les lui permet. Au-delà de ces relations de voisinage, les fêtes de la chasse, le Championnat de France du Cheval de Chasse comme les expositions des meutes constituent autant d’opportunités de faire connaître nos chiens et nos chevaux à un public élargi. Ainsi au Championnat de France du chien de race organisé par la Société Centrale Canine à Dijon ce mois-ci ; quelques meutes d’équipages y représentaient la vènerie, et tel maître d’équipage circulant dans la foule avec trente poitevins aux ordres sous son fouet a fait sensation auprès d’un public d’amoureux de chiens de toutes races : effet garanti !

Ces missions d’intersaison concernent tous les équipages et tous les veneurs. L’avenir de la chasse à courre en dépend.

Cap ou pas cap d’assister à une chasse à courre : défi relevé !

Aussitôt publié, aussitôt contactée ! Il n’aura fallu que quelques heures pour que les contacts de mes réseaux sociaux se manifestent pour relever le challenge du « Cap ou pas Cap de découvrir la Chasse à Courre ».

Quel ne fut pas mon étonnement en découvrant les profils si différents intéressés par cet appel à la découverte : chasseurs, non chasseurs, jeunes, bien moins jeunes, hommes, femmes …. En résumé, le reflet de la belle mixité de notre passion.

Baptiste, 25 ans, a souhaité faire le bois pour faire « la totale » ; c’est avec beaucoup de curiosité qu’il était posté à 6h30 au lever du jour, en observation, qu’il a découvert le laisser courre, les ruses de notre cerf, le récrie des chiens, l’allure de nos chevaux athlétiques. Ce jeune complètement conquis est revenu 2 autres fois, en forêt d’Amboise, en vélo cette fois ci ; il se réjouit déjà d’être à la saison prochaine !

Sophie, 35 ans, passionnée de nature et d’animaux, ayant découvert la chasse à tir cette année, a souhaité continuer dans sa lancée et venir constater par elle-même ce qui pouvait bien animer autant les veneurs.

Une première chasse pour Sophie le 19 février en forêt d’Amboise, en voiture, et dès la semaine suivante elle attaquait les cours d’équitation pour être à cheval la saison prochaine !

Le challenge a également été brillamment relevé par Noémie, 35 ans, amoureuse de chiens qui a voulu connaître tout simplement en quoi consistait la chasse à courre. La simple curiosité initiale a rapidement laissé place à un émerveillement certain : « Je me couche ce soir avec des étoiles plein les yeux. Le retour aux sources. Beauté tout simplement. » La prochaine fois, Noémie compte bien être en vélo, pour être au plus proche de la nature et du travail des chiens.

Il en fut de même pour Patrick et Marc qui ont adoré leur journée découverte et se sentent maintenant bien plus armés pour contredire les détracteurs de notre passion.

Toutes les questions, plus pertinentes les unes que les autres que nos invités ont posées sur ces 3 journées de « Cap ou pas Cap » m’ont également permise de prendre du recul et de me remettre à l’esprit à quel point nous avons de la chance de pratiquer une chasse aussi belle, écologique et pleine de valeurs !

L’immense majorité des personnes ayant répondu « Oui » à la question de l’abolition de la chasse à courre l’a fait par pure méconnaissance, ou pire encore, par connaissance de toutes les désinformations qui oppressent l’avis général. En effet, « le plus grand ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance mais plutôt l’illusion de la connaissance » et Il est ainsi de notre devoir, de notre responsabilité de faire connaitre la vènerie. Nous sommes 10 000 pratiquants, 100 000 sympathisants, alors imaginez un peu le rayonnement si chacun de nous amenait à la saison prochaine des Baptiste, Sophie ou Noémie, qui eux même parleraient positivement de leur découverte du week-end à au moins 10 personnes !

Alors serez-vous « Cap » de faire vous aussi relever le challenge du « Cap ou pas Cap » à vos amis et faire rayonner les valeurs positives de la Vènerie ?

EELV renonce très provisoirement à ses projets contre la chasse

En plaçant sa proposition de loi sur l’interdiction de la chasse le dimanche en cinquième et dernière position des textes présentés dans sa niche parlementaire de ce 6 avril, Europe Ecologie Les Verts avait fait le choix clair et délibéré de ne pas la voir débattue dans l’Hémicycle.

Il faut reconnaître que les signes n’étaient pas positifs pour faire approuver une telle proposition, tant l’interdiction de chasser le dimanche voyait se dresser contre elle une majorité de parlementaires, conscients de l’effet dévastateur qu’une telle mesure aurait, en premier lieu, sur la chasse populaire. Les députés de tout bord avaient exprimé un avis majoritairement négatif dans le cadre de la commission du développement durable, chargée d’étudier la PPL du député Charles Fournier. Le gouvernement lui-même avait rejeté cette disposition envisagée par la mission sénatoriale qui s’était penchée sur le renforcement de la sécurité à la chasse.

Cette nouvelle tentative prohibitionniste, attentatoire au droit des chasseurs, aura eu le mérite de voir se mobiliser, avec une belle unité, l’ensemble du monde de la chasse. Le monde fédéral, en premier lieu, aura su faire valoir, dans chaque département auprès des parlementaires, les effets induits de la proposition de loi portée par le député Fournier. Les veneurs ont également pris une part active à cette dénonciation, bien conscients de ce que l’interdiction de la chasse le dimanche priverait une grande partie d’entre eux des bonheurs du laisser-courre.

La PPL Fournier était pétrie d’incompréhension du monde rural. En voulant « garantir l’accès sûr et tranquille à la nature pour tous les Français », le député Fournier idéalisait une nature dont la jouissance libre et générale serait prétendument confisquée par les chasseurs. Cette nature-là n’existe pas. La « nature » a des propriétaires, dont l’Etat et les collectivités qui possèdent 20% des forêts françaises, et ces propriétaires entendent exercer librement leur droit sur leurs biens. Ils entendent notamment y réguler la faune sauvage qui la peuple dans le souci de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique qui permet seul d’envisager que cette faune cohabite avec les activités humaines (agriculture, sylviculture, habitat, circulation routière et ferroviaire).

Cet état de fait n’exclut en rien des mesures renforcées pour assurer à la chasse la sécurité des chasseurs comme des promeneurs, un sujet sur lequel le monde fédéral travaille avec succès, puisque le nombre des accidents de chasse ne cesse de diminuer depuis des années. Si chacun d’eux est un drame réel, l’instrumentalisation hystérique qui en est faite par nos opposants nourrit une psychose sans commune mesure avec les risques encourus par « le promeneur du dimanche. »

Une nouvelle atteinte contre la chasse a été écartée ce jeudi. Ne nous réjouissons pas trop vite ! D’autres seront portées dans les temps à venir. Pour y faire face unis, les chasseurs et les veneurs devront sans relâche expliquer ce qu’est la chasse à leurs contemporains, et en quoi sa pratique est légitime et les chasseurs respectables, quel que soit le mode de chasse qu’ils pratiquent, pour autant qu’un sens profond de l’éthique les habite. Pédagogie et éthique : c’est la double exigence à laquelle il nous faut satisfaire pour les temps à venir.

Tamarin, un chien d’exception dans la voie du lièvre

A l’Equipage LEVESCAULT, nous chassons presque exclusivement avec des chiennes. Cependant, lorsqu’il faut vous conter une vie de chien, c’est TAMARIN qui me vient immédiatement à l’esprit.

Magnifique chien, à mes yeux, mais pas pour ceux de mon ami Gérard GENICHON, juge qualifié entre autres, pour la race Anglo-Français de Petite Vènerie, qui le déclassa (et il avait raison) lors d’une présentation à Breil. Peut-être parce qu’il y avait un peu de sang angevin dans ses veines d’ailleurs…

TAMARIN avait toutes les qualités requises pour devenir un excellent chien de vènerie. Même s’il n’était pas très typé Français, comme se doit de l’être l’AFPV, il était néanmoins très bien construit, robuste et léger à la fois, avec de bons aplombs. Fin de nez, intelligent, perçant et appliqué quand il le fallait, passionné de chasse, sûr, tenace, il faisait les chemins et le goudron, et se créança dès sa deuxième saison. Les amateurs de belles gorges françaises auraient été déçus, sa voix aigüe (héritée de son sang anglais) se reconnaissait entre toutes. Je ne l’ai en revanche jamais vu marquer le change, ni lui ni un autre de nos chiens d’ailleurs. Peut-être parce que je ne le suis pas toujours moi-même.

J’avais une confiance absolue en lui, notamment au moment de lancer ou du relancer. Il quêtait avec application comme ses congénères, mais dans ces instants s’il se mettait à crier légèrement, l’un de ces cris presque discrets qui veut dire « stop ! arrête-toi ! il est là ! », alors nous nous immobilisions et attendions que le capucin gicle au milieu de la meute, car, en effet, il était bien là !

Il était remarquable et remarqué de nos amis veneurs de lièvre avec qui nous couplions, ce qui lui vaudra le bonheur de faire connaissance avec de nombreuses lices hors de chez lui ! Tout lui était pardonné, même le fait une nuit de novembre d’avoir déchiqueter l’intérieur d’un van tout neuf après avoir sailli une Landaise.

Passionné de chasse, il l’était vraiment, pas toujours ménagé, car lorsque l’on a la chance d’avoir un aussi bon chien, on a du mal à le laisser au chenil. Il allait jusqu’au bout de lui-même à chaque chasse ; il n’abandonnait jamais, jamais fatigué jusqu’à la fin de sa carrière.

Ma femme souhaitait le voir terminer sa vie chez nous à la maison, mais un 31 mars après avoir pris son lièvre et en attendant de retraiter, il se coucha dans le fossé. Il retraita difficilement, aux ordres comme ses compagnons, et ce fut sa dernière chasse car dans le courant du mois d’avril il rejoignit le paradis des chiens. Je garde en mémoire cette image de TAMARIN, couché dans un fossé, et ironie du sort, au moment où j’écris ces quelques lignes, je réalise que notre prochaine chasse aura lieu sur ce même territoire. Si l’occasion m’en est donnée, au gré de la chasse de dimanche prochain, je repasserai certainement près de ce fossé. Je reverrai sa jolie tête et j’entendrai probablement sa voix.

Ce fut un bon étalon car sa descendance fut aussi excellente. Son sang coule encore aujourd’hui dans les veines de notre meute et, en sa mémoire, un petit TAMARIN est né l’été dernier et rentrera en meute à l’automne. Puisse-t-il être aussi exceptionnel !

Vènerie & bien-être animal

Les antispécistes ont découvert et veulent faire connaître des qualités des animaux auxquelles ils ont donné le qualificatif de « sentience », néologisme progressiste oblige, « (du lat. sentiens, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. » (Larousse) Grande découverte ! Les animaux ressentent donc le chaud, le froid, la faim, la pluie, aiment brouter l’herbe ou manger de la viande (selon leur espèce), ressentent la douleur ou s’inquiètent de la présence du danger pour le fuir ou le combattre. Bel enfoncement de portes ouvertes ! On voudrait leur répondre : et alors ? La sentience, pour reprendre le terme, c’est la condition de la survie, tout simplement. Ça ne résout en rien la question de la relation des espèces entre elles, et notamment des humains avec le reste des animaux.

Pour ce faire, acceptons d’abord ensemble que l’Homme se situe en haut de la pyramide alimentaire – fait difficilement contestable – et qu’il combatte les espèces vivantes qui compromettent sa survie. Les villageois africains fêtent la mort de l’éléphant ou du buffle tué par un riche Américain pour quelques dizaines de milliers de dollars ; cette mort leur procure de la viande pour de nombreux mois et les met à l’abri des dévastations que l’animal causait à leurs habitations. L’Européen se réjouit que les chercheurs aient trouvé les vaccins susceptibles de juguler la propagation du COVID. Il détruit aussi les nids de guêpes dont les piqures peuvent lui être fatales. Et le berger se désole que l’expansion des populations de loups mette à mal ses troupeaux. Force est d’admettre que pour se maintenir en haut de la pyramide alimentaire, l’Homme doit, de toute éternité, supprimer des êtres vivants. Ce qui ne l’autorise pas à tous les comportements vis-à-vis de tous les êtres vivants, ainsi que nous l’avons vu dans l’épisode précédent de cette chronique.

Plus particulièrement en ce qui concerne les animaux que nous chassons, citons Charles Stépanoff : « Ancré dans son propre monde, l’animal-gibier n’est ni sacralisé comme un animal-enfant [tel que l’animal de compagnie] ni transformé en animal-matière [tel que l’animal de rente]. » L’animal-gibier est laissé à sa condition sauvage et à la liberté qui va de pair. Rappelons-nous la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien, et le loup découvrant le collier dont le chien est attaché : « Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ? » Où l’on voit donc apparaître une « troisième voie » entre la sacralisation des animaux de compagnie et la mécanisation des animaux de rente : celle d’un animal libre, libre de se reproduire et de se déplacer.

Pour prix de cette liberté, et afin que l’espace soit partagé avec l’Homme, il appartient à ce dernier de réguler l’animal-gibier en le chassant, condition de sa cohabitation avec les activités humaines (agriculture, sylviculture, circulation routière, habitat). Telle (pourtant excellente) journaliste rêvait dans une émission de débat qu’on « laisse les sangliers et les cervidés tranquilles au lieu de les chasser car ils n’ont rien demandé. » Propos bien infantile ! La nature, dans laquelle évolue librement notre animal-gibier, n’est ni une maison de retraite ni une zone pavillonnaire dont les habitants s’attachent courtoisement à vivre sans gêner leurs voisins. La nature est un monde de lutte, lutte pour manger et ne pas être mangé. Et nombre d’espèces n’ont que l’Homme-chasseur pour réguler leurs populations. Afin que l’Homme puisse continuer de vivre sous nos latitudes, on ne pourrait opposer à cette régulation mesurée que la disparition pure et simple des espèces sauvages, au détriment de la sacro-sainte biodiversité, dont on voit ainsi que les chasseurs sont les premiers défenseurs.

Dans un prochain chapitre de cette chronique, nous verrons pourquoi et comment la chasse à courre exerce un type de prédation particulièrement vertueux au regard de nombreux critères, bien loin des condamnations à courte vue qu’en prononcent ses détracteurs.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur le thème traité dans ces lignes. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr

Europe Ecologie Les Verts, toujours contre la chasse

Une niche parlementaire est une séance mensuelle réservée à un groupe parlementaire au Sénat ou à l’Assemblée nationale, pendant laquelle les élus de ce groupe sont maîtres de l’ordre du jour et peuvent déposer des propositions de loi (PPL). Les veneurs, comme tous les chasseurs, voyaient arriver avec inquiétude la niche parlementaire d’EELV à l’Assemblée nationale, le jeudi 6 avril prochain.

Sans surprise, les députés écologistes n’ont pas renoncé à s’en prendre à la chasse ! Parmi les propositions de loi déposées par les députés EELV, l’une d’elles demande l’interdiction de la chasse le dimanche, afin de « garantir l’accès sûr et tranquille à la nature pour tous les Français. »

Chacun sait que si une telle loi était votée, elle signifierait à court terme la fin de la chasse populaire : une manière détournée de mettre définitivement à bas la chasse en France.

De plus, des amendements à cette proposition de loi peuvent encore être déposés d’ici son examen le 6 avril, et l’interdiction de la chasse à courre est, on le sait, au programme de certains députés EELV.

Plus que jamais, restons mobilisez et soyons tous des ambassadeurs déterminés de la vènerie, auprès de nos parlementaires comme de l’ensemble de nos élus !

Une vie de chien : les chiennes remarquables du Rallye Sans Le Sou

Au lièvre comme dans toutes les vèneries, une meute doit chasser dans un accord parfait. La rigueur sélective s’impose. Pour réussir, chaque chien doit apporter sa « pierre à l’édifice » mais avec chacun sa spécificité.

Cependant, certains ont plus de talent ou de génie que d’autres. Quatre chiennes ont vraiment marqué ma mémoire : Sérénade à mes débuts puis Urbise plus tard. Elles n’étaient pas d’origine exceptionnelle (dans une famille de musiciens, presque tous le sont mais tous ne sont pas des virtuoses). Dans les défauts, elles ne s’occupaient de personne. Il suffisait de les suivre ! Elles faisaient leurs retours avec méthode et application. Si elles ne redressaient pas, elles revenaient au point précis du défaut, puis elles cherchaient leur lièvre pour tenter de le relancer. Il fallait leur faire une confiance aveugle ! Et une autre chienne, Nox, se fit remarquer pour son aptitude à emmener une voie sur les chemins. Un jour où nous chassions avec l’équipage de Christian Sallé, le rendez-vous était fixé à un carrefour en grande forêt. Nous devions quêter dans une enceinte propice. Chemin faisant, sur une grande ligne pierrée, la chienne prit une voit et rapprocha seule durant plus d’un kilomètre avant de se rabattre puis de sauter au bois pour lancer son lièvre.

Une autre, Baleine, pour qui le goudron était une obsession, une drogue, nous emmenait la voie avec application mais, vieillissant, se mit à mentir. Heureusement, je m’en apercevais, car, de temps en temps, elle se retournait pour me regarder…

Un très bon chien, Stentor, ne criait jamais sur une double. Et encore, et encore : les Gipsy, Opéra, Vol au Vent, Arpège, Magellan, ont marqué ma vie de veneur.

Curieusement, il y eut plus de femelles « hors normes » que de mâles.

Hommes et animaux : la cohabitation

« Est-il juste de laisser le lion manger la gazelle ? La question doit être posée ! »

David Olivier, directeur de la rédaction des Cahiers Antispécistes.

 

La citation de David Olivier qui ouvre le troisième chapitre de cette chronique sur le bien-être animal a l’avantage de résumer la pensée antispéciste. Encore faut-il la lire dans le détail. Olivier parle de « justice » (est-il juste de…) pour caractériser la relation lion-gazelle. Mais de quelle justice parle-t-il ? Le Larousse en donne une définition claire : qualité morale qui invite à respecter les droits d’autrui. Olivier s’interroge donc sur les qualités morales du lion, et l’invite à respecter les droits de la gazelle… Impasse ! le lion ne reconnaît qu’une fonction et par voie de conséquence qu’un droit à la gazelle : celui de le nourrir quand il a faim ; difficile de le convaincre d’autre chose ; il est à craindre qu’il reste sourd à nos arguments. Mais alors, sont-ce les qualités morales de l’Homme qui doivent être opposées au lion ? Curieuse ingérence dans la « morale » des animaux de la part de l’antispéciste, lui qui « reconnaît un même statut moral à tous les individus, indépendamment de l’espèce à laquelle ils appartiennent. » (définition du Larousse)

On pourrait aussi citer Aymeric Caron, élu député de la France Insoumise, qui nous enjoint de ne pas tuer un moustique qui nous attaque car « vous prenez le risque de tuer une femelle qui essaye de remplir son rôle de future mère. »

Ne nous y trompons pas ! ces délires exprimés avec aplomb ne sont que le reflet de la grande peur des antispécistes : la mort, et d’abord, la leur. Ce qui les gêne dans l’élevage comme dans la chasse, c’est la mort. Dans leur monde fantasmé, la mort est escamotée. Dans la France de Louis XIV, il convenait, avant de mourir, de souffrir une longue agonie afin de mériter son paradis. Cette notion qui peut paraître étrange à l’homme du XXIème siècle s’est vu substituer une autre non moins cocasse : la mort, c’est fini ! ou du moins, on ne veut plus la voir. Hélas, mauvaise nouvelle pour les antispécistes : les êtres vivants sont mortels, humains, animaux, végétaux. Certes, convenons que les horreurs des conflits de la première moitié du XXème siècle ont leur part dans cette hantise de la mort. Tant de gens, civils et militaires, ont péri dans d’atroces conditions qu’à juste titre, on ne conçoit plus pareille barbarie aujourd’hui ; et pourtant, elles perdurent de par le monde.

Les antispécistes ont découvert et veulent faire connaître des qualités des animaux auxquelles ils ont donné le qualificatif de « sentience », néologisme progressiste oblige, « (du lat. sentiens, ressentant) : pour un être vivant, capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc. et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. » (Larousse toujours) Grande découverte ! Les animaux ressentent donc le chaud, le froid, la faim, la pluie, aiment brouter l’herbe ou manger de la viande (selon leur espèce), ressentent la douleur ou s’inquiètent de la présence du danger pour le fuir ou le combattre. Bel enfoncement de portes ouvertes ! On voudrait leur répondre : et alors ? La sentience, pour reprendre le terme, c’est la condition de la survie, tout simplement. Ça ne résout en rien la question de la relation des espèces entre elles, et notamment des humains avec le reste des animaux.

Un document, intitulé « Vènerie & bien-être animal », réunit les principaux arguments sur le thème traité dans ces lignes. Il est disponible sur simple demande à agallon@venerie.fr