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13 déc. 2023 : Anthropomorphisme ou anthropocentrisme : tel est le débat !

Humbert Rambaud et Vincent Piednoir, journalistes cynégétiques bien connus*, sillonnent les plateaux de télévision pour parler de leur (excellent) livre « L’Ouverture de la chasse », paru aux Presses de la Cité. Avec une sensibilité rare, ils expriment leur bonheur de « chasser pour chasser », écartant toute autre justification.

Ils étaient en novembre les invités de l’émission de Frédéric Taddeï « les visiteurs du soir » sur Cnews. Face à eux, Thomas Lepeltier, historien, philosophe des sciences et antispéciste. Les échanges sont courtois et parfaitement maitrisés par Frédéric Taddeï ; c’est suffisamment rare pour être souligné. Ces circonstances apaisées permettent de mieux apprécier les arguments qui sont opposés aux chasseurs.

Thomas Lepeltier dénonce la classification des animaux dans la catégorie des « biens meubles. » Ce faisant, il commet une erreur d’appréciation. Le fait que les animaux domestiques soient un bien signifie qu’ils appartiennent à quelqu’un qui, dès lors, assume la responsabilité de leurs conditions de vie ; on dirait aujourd’hui de leur bien-être. Le fait qu’ils soient « meubles » signifie qu’ils peuvent être déplacés – par opposition à un bien immeuble – du latin « mobilis » ; ça ne veut pas dire qu’ils sont assimilés à une chaise ou une table. Un animal domestique qui ne serait pas un « bien meuble », c’est un animal sans propriétaire, un animal abandonné donc ; a contrario, un animal domestique qui est un bien meuble est sous la responsabilité de son propriétaire. Quant aux animaux sauvages, ils sont « res nullius, » c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent à personne, jusqu’à ce qu’ils soient chassés ; ils sont alors réputés appartenir à celui qui les chasse et qui en prend la responsabilité. L’inculture juridique ne suffit pas à justifier pareil contre-sens !

Ensuite, Thomas Lepeltier dévoile la révélation messianique due aux animalistes : c’est maintenant prouvé, les animaux sont doués de sensibilité ! Mais de quelle planète vient-il ? Il faut ne jamais avoir eu un chien ou n’avoir jamais croisé un chevreuil en forêt pour ignorer cela. Le chien « parle », avec ses yeux, avec sa gestuelle ; il comprend des dizaines de mots – voire des centaines dans certains cas. Le chevreuil qui semble paitre paisiblement est aux aguets de tout bruit, toute odeur, qui pourrait représenter un danger. Cette sensibilité, c’est, pour les animaux comme pour les hommes, la condition de la survie de leur espèce.

L’antispéciste Thomas Lepeltier accuse aussi nos deux auteurs et tous les chasseurs avec eux d’anthropocentrisme ; il n’y a rien là-dedans de répréhensible, si l’on admet que cela implique pour les hommes une responsabilité centrale à l’égard de l’ensemble du monde vivant. En réalité, si les chasseurs sont des anthropocentristes assumés, les antispécistes, eux, sont anthropomorphistes, en ceci qu’ils prêtent aux animaux, et notamment aux animaux sauvages la même perception du monde que celle des hommes ; et cela n’est pas possible. L’homme est le prédateur suprême en haut de la pyramide alimentaire ; certains peuvent le déplorer mais c’est l’histoire du monde. Les facultés qu’ont développées les animaux, et notamment les animaux sauvages, sont sans commune mesure avec celles des hommes ; les uns sont prédateurs, les autres proies ; une ligne de démarcation infranchissable.

Enfin Thomas Lepeltier en appel à une « rationalité » pour interdire la chasse qui causerait de grandes souffrances. Mais cette rationalité n’existe que dans sa tête ; cette idée que le prédateur ne devrait plus chasser une proie est « venue du ciel » selon l’expression de Vincent Piednoir ; elle ne correspond à aucune réalité tangible.

Antispéciste et végétarien, Thomas Lepeltier a le droit de ne pas manger de viande, et nous serons sans doute de plus en plus nombreux à agir de même parmi les populations bien nourries ; inutile cependant de le proposer, pour le moment, aux 735 millions de personnes qui, dans le monde, souffrent de malnutrition ; le succès de la proposition est loin d’être assuré.

En fait, le problème des antispécistes est celui de toutes les idéologies extrémistes : vouloir imposer MAINTENANT et PARTOUT leur point de vue ; c’est d’ailleurs ce qui constitue la meilleure garantie de leur échec, tant les mutations du monde demandent d’abord et avant tout du temps pour se réaliser. Si leur analyse est la bonne, qu’ils soient rassurés, elle s’imposera avec le temps. Sinon…

*Humbert Rambaud est rédacteur en chef et Vincent Piednoir rédacteur en chef adjoint de Jours de Chasse.

https://www.dailymotion.com/video/x8przt1

Vènerie et bien-être animal : Pierre-François Prioux à l’Assemblée nationale

Les groupes d’études de l’Assemblée nationale sont une des instances qui rassemblent des députés, pour des discussions et échanges sur des sujets de nature économique, sociale ou culturelle. Parmi ces groupes, le groupe d’études « condition et bien-être des animaux » compte 65 députés ; il est présidé par Corinne Vignon, député Renaissance de Haute-Garonne, dont les prises de position ne sont pas favorables à la vènerie. Dans les rangs de ce groupe, on compte aussi des députés tels qu’Aymeric Caron, Bastien Lachaud, Sandrine Rousseau ou Nicolas Thierry, qui nous sont, eux, franchement hostiles. C’est dire que l’audition par cet aréopage de Pierre-François Prioux, président de la Société de Vènerie, promettait tout sauf une partie de plaisir, le mercredi 11 octobre dernier …

Et pourtant ! les plus acharnés de nos opposants cités ci-dessus ayant décidé de jouer la politique de la chaise vide, l’atmosphère de cette audition s’est immédiatement placée sur un mode informatif et dépassionné, les parlementaires présents se montrant particulièrement attentifs à l’exposé de Pierre-François Prioux, qui précéda une série de questions très pertinentes.

L’exposé a permis de démontrer l’importance que les veneurs accordent à leurs animaux domestiques, chiens et chevaux. Les procédures internes d’enquête dans les équipages, les engagements éthiques exigés des pratiquants, les formations proposées par la Société de Vènerie et les portes ouvertes des chenils organisées par les équipages ont été autant d’arguments pour démontrer la réalité de ces affirmations.

Une part importante de l’exposé de Pierre-François Prioux a été consacrée à démontrer l’importance du rôle de la vènerie pour la sauvegarde des animaux chassés et donc le bien-être de ces espèces sauvages.

L’enquête CSA Research sur la sociologie des veneurs a permis de mettre à mal des idées préconçues sur la typologie des pratiquants de la chasse à courre.

Les questions des parlementaires qui ont suivi ont permis de préciser les modalités de la gestion des abois des cerfs et des sangliers, les conditions de l’exercice de la vènerie dans les massifs périurbains, et la position des équipages de cerf pendant le brame. Ont été également abordés la vènerie du renard et la différence avec la vènerie sous terre, l’usage du collier électrique, le lâcher d’animaux sauvages (notamment le sanglier) ; autant de sujets qui ont permis une clarification sur la position des veneurs et la réalité de la vènerie.

Les 25 députés et attachés parlementaires présents ont apprécié et souligné le sens de la responsabilité des veneurs. Ils ont remercié le président Prioux de son intervention au cours de laquelle beaucoup d’entre eux ont dit avoir appris des choses susceptibles de faire évoluer leur jugement sur la chasse à courre.

Corinne Vignon, la présidente du groupe « condition et bien-être des animaux, » dont la sensibilité animaliste est pourtant bien connue, a vivement félicité Pierre-François Prioux pour la qualité de son exposé comme des échanges qui ont suivi.

A la suite de cette audition, Pierre-François Prioux a déclaré : « La vènerie peut être fière de tout ce qu’elle a mis en place depuis des années pour sa sauvegarde. Il faut continuer dans ce sens. »

La colère et l’indignation, les deux mamelles de la bêtise

La colère est devenue la posture optimale pour briller sous les feux de l’opinion médiatique. Tels les tournesols vers le soleil, les micros se tendent vers la colère de nos contemporains dans les circonstances les plus variées, colère qui tend à démontrer l’injustice de la situation ressentie par le coléreux et la légitimité de sa révolte.

Colère contre le retard d’un train, le prix du gasoil, la situation faite aux intermittents du spectacle, une classe sans enseignant, les violences policières, une décision de justice défavorable, la faim dans le monde, les événements au Proche-Orient, etc. En utilisant la même posture pour dénoncer les événements les plus graves et les plus anodins, le verbiage ambiant a démonétisé la colère.

Retour aux sources pour rappeler que la colère est un des sept péchés capitaux qui sont, dans la religion chrétienne, les sept « vices » qui génèrent tous les autres. Les six autres sont l’avarice, l’envie, l’orgueil, la gourmandise, la paresse et la luxure. Ce rappel ne relève pas d’une brusque bigoterie du rédacteur de ces lignes mais tend à démontrer que ces penchants ne datent pas d’aujourd’hui pas plus que leur effet néfaste. Ou bien, pour parler moderne, ces comportements ne contribuent pas « au vivre ensemble dans une acceptation harmonieuse d’une diversité riche de sens. »

La colère est la sœur cadette de l’indignation, que le philosophe Stéphane Hessel avait consacrée dans son ouvrage « Indignez-vous ! » Comme la colère, l’indignation épargne celui qu’elle envahit de réfléchir, de s’informer, de vouloir comprendre. S’indigner, se mettre en colère, c’est exprimer à la face du monde la « sensibilité de son moi profond », autant dire la vacuité d’une absence de connaissance, d’un refus de comprendre, façonnés à la truelle de la bien-pensance ambiante.

Ce (trop) long développement sur colère et indignation n’est pas sans raison : ils sont le carburant de ceux qui voudraient voir interdire la chasse à courre, de nos opposants de terrain, ou de ce qu’il en reste, tant leurs gesticulations grotesques semblent avoir quasiment abandonné le terrain de nos chasses. Mais ce carburant est en train de se tarir. Le caudillo picard moustachu s’essaie bien encore à quelques déclinaisons colériques et indignées sur les réseaux sociaux, mais la mobilisation n’est plus qu’au rendez-vous de son cerveau perturbé animé par un pur clientélisme politique. La tentative d’agitation du monde digital connaît ses limites ; les internautes apprennent, eux, à distinguer la manipulation de la vérité, et les vidéos trafiquées des témoignages sincères.

Les veneurs ont pris l’exact contre-pied de cette propagande digne des idéologies les plus ringardes. Ils expliquent la chasse à courre, ouvrent les portes de leurs chenils, convient aux rendez-vous de leur chasse, non pas seulement ceux qui veulent l’aimer mais surtout ceux qui s’y intéressent ou même s’en inquiètent.

Le président de la Société de Vènerie, Pierre-François Prioux, a ainsi été reçu récemment par les députés du groupe d’études condition et bien-être animal. Le rapport en est donné dans cette lettre d’information. Ce groupe ne compte pas que des amis de la vènerie : Aymeric Caron, Bastien Lachaud, Sandrine Rousseau, Nicolas Thierry en font partie. On notera sans étonnement qu’aucun d’eux n’étaient du nombre des 25 élus présents ou représentés pour auditionner le président Prioux ; ils auraient risqué de comprendre ce qu’est vraiment la vènerie, bien différente de leur idéologie moisie. Pendant ce temps, la susnommée Sandrine Rousseau, jamais en mal d’une drôlerie, préfère proposer l’augmentation de la TVA (sic) pour la chasse à cour (re-sic). Elle est où la TVA dans nos associations ? On ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif (de connaître).

La vènerie en fête tout au long de l’été

L’intersaison a vu se multiplier les fêtes de la chasse dont le succès ne se dément pas. Qu’on en juge !

Les 13 et 14 mai, tous les veneurs étaient à Fontainebleau (77) pour Nature & Vènerie en fête, leur grand rendez-vous annuel. Voir les photos de Fontainebleau et du championnat de France du cheval de chasse

Du 16 au 18 juin, le Game Fair réunissait à Lamotte-Beuvron (41) 90 000 chasseurs.

Le 6 août, c’était le tour Saint Benoît la Forêt (37) (voir les photos) et Bresse sur Grosne (71). Vernoil le Fourrier (49) (voir les photos) accueillait 10 000 visiteurs le 15 août. Puis, le 20 août, les veneurs avaient rendez-vous à Maillebois (28) pour les vingt ans de la fête de la ruralité. Ils étaient ensuite 500 jeunes veneurs réunis dans le Poitou le week-end du 26 août pour fêter leurs désormais mille adhérents lors du traditionnel raout annuel de l’Association des Jeunes Veneurs.

L’intersaison s’est terminée le week-end passé à Sully sur Loire, qui accueillait la traditionnelle fête de La Sange (voir les photos). La forte chaleur du moment n’avait pas dissuadé les veneurs de venir nombreux : présentations de meutes, Nationale d’Elevage, concours de trompe.

Toutes ces fêtes favorisent les rencontres et les amitiés entre passionnés de vènerie ; elles font également la démonstration éclatante, au cœur de la ruralité, de la vitalité de la chasse à courre et de l’intérêt qu’y portent nos contemporains.

La vie du chenil enseignée aux plus jeunes

 » Nous avons avec les enfants de l’accueil de loisirs, eu la chance de passer une journée au sein du chenil du Rallye Armor Amboise. Cette visite fait suite à un projet qui vit depuis plusieurs années au sein de notre accueil, autour de la nature et des animaux qu’ils soient domestiques ou sauvages.

La volonté n’était pas de parler de chasse mais de la vie du chien de vènerie. En effet malgré leur jeune âge certains avaient déjà des a priori vis-à-vis de notre meilleur compagnon. Grâce à des ateliers autour de la vie des chiots, des jeunes chiens, de la meute et, le plus attendu un atelier « caresses », ces a priori ont vite disparu. Malgré une journée au temps très douteux, les retours sont positifs que ce soit de la part des enfants, des parents ou de l’équipe d’animation.

En tant que professionnel de l’animation et pratiquant la vènerie, je pense que ce genre de journée auprès d’un jeune public (scolaire, accueil de loisirs…) demande juste du temps mais celui-ci sera plus que profitable à l’avenir de notre passion. « 

L’école des piqueux : une formation destinée aux futurs hommes de vènerie verra le jour en 2024

Une initiative nouvelle devrait permettre d’offrir à la chasse à courre, à ses pratiquants et à leur environnement un progrès significatif dans la formation de ses futurs professionnels : les hommes de vènerie. La Société de Vènerie en partenariat avec la Maison Familiale de Bournezeau (Vendée) va mettre en œuvre un programme pédagogique pour répondre à cette attente.

Cette formation qui débutera à l’automne 2024, sera dispensée sur 10 mois en alternance de cours théoriques (11 semaines dans une Maison Familiale Rurale) et de pratique dans un équipage de vènerie (32 semaines). Elle est ouverte à tout candidat âgé de 18 ans minimum ; l’admission se fera sur dossier.

Un comité de pilotage composé de veneurs et d’enseignants a été constitué afin de déterminer le contenu du programme de formation et de coordonner au mieux les interventions. Le programme de l’enseignement est axé sur quatre thématiques :

  • Chien
  • Cheval
  • Vènerie
  • Territoires et connaissances cynégétiques

Cette formation est non seulement gratuite pour les élèves, mais ils bénéficieront de surcroit d’une rémunération calculée en fonction de leur âge. Son coût sera partagé entre le Fonds Vènerie et l’Opérateur de compétences pour la Coopération agricole, l’Agriculture, la Pêche, l’Industrie Agro-alimentaire et les Territoires – OCAPIAT – avec une soulte à charge pour les équipages qui accueilleront un élève. L’ensemble de ces modalités sera présentée très précisément dans les prochaines semaines.

Avec cette formation, la Société de Vènerie poursuit plusieurs objectifs :

  • Promouvoir et renforcer le statut des hommes de vénerie
  • Répondre aux besoins des équipages
  • Susciter des « vocations » parmi les jeunes
  • Mettre en œuvre une formation adaptée aux plans pratique et théorique
  • Transmettre aux plus jeunes le savoir-faire des hommes de vénerie actuels dans le respect des traditions et des enjeux sociétaux.

84 % des Français déclarent aimer les chiens

Du samedi 30 septembre au dimanche 8 octobre, la Société Centrale Canine lance la première « Semaine Nationale du Chien » en organisant dans toute la France des évènements afin de mettre en avant le rôle bénéfique du chien dans la société. L’occasion de réunir tous les amoureux des chiens, pour des moments de convivialité et de partage !

L’objectif est de promouvoir le rôle bénéfique du chien dans la société et de faire découvrir les multiples activités que l’on peut pratiquer avec son chien. Une première édition qui bénéficie du parrainage du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire !

L’occasion de réunir tous les amoureux des chiens, et ils sont nombreux, pour des moments de convivialité et de partage !

Ces manifestations, organisées en lien avec les élus locaux, les clubs d’éducation et d’utilisation affiliés à la Centrale Canine, ainsi qu’avec les associations canines territoriales, pourront prendre la forme de portes ouvertes, de villages canins, de conférences, de balades canines, de cours d’éducation, etc. avec au programme des démonstrations, des initiations aux nombreuses activités que l’on peut pratiquer avec son chien, etc.

Pour permettre aux Français de trouver et de participer aux évènements qui vont se dérouler près de chez eux, la Centrale Canine met à leur disposition un site dédié avec une carte de géolocalisation répertoriant toutes les manifestations, qui sera régulièrement enrichi avec de nouvelles animations et évènements :

La vènerie et ses 30 000 chiens participent activement à cette initiative. Plus particulièrement, treize équipages à travers toute la France ouvrent leurs portes à un large public. Ils seront, le temps de cette semaine nationale du chien, les ambassadeurs de la vènerie en France.

Tout au long de cette semaine nationale du chien, la Société de Vènerie diffusera sur ses réseaux sociaux des vidéos mettant en valeur nos chiens de meute et le lien fort qui les unit aux veneurs. A relayer sans modération sur vos propres groupes !

Toutes les informations sur https://semaineduchien.fr/

Tuer, traquer, chasser

Tel maître d’équipage fut un jour interpelé en plein laisser-courre par un mauvais coucheur qui lui demanda s’il allait encore longtemps « traquer » son animal ; il lui répondit : « je ne le traque pas ; je le chasse. » Les mots ont un sens. Employer l’un pour l’autre peut procéder de la méconnaissance, de l’effet de style, ou de la volonté de nuire ; en aucun cas, cela ne contribue à l’expression ou à la compréhension de la vérité.

Qui veut discréditer la chasse qualifie les chasseurs de « barbares » ou de « tueurs. » Le barbare est un arriéré, scorie d’un passé à éliminer ; il est incompatible avec les valeurs de la société contemporaine. Le tueur est, par définition, dans le camp du mal : tuer, c’est supprimer la vie, et les temps modernes entretiennent une grande équivoque sur ce thème, confondant la vie humaine et la vie animale dans une même sacralisation : ça s’appelle l’antispécisme. Les antispécistes utilisent des mots se rapportant aux humains pour qualifier les relations des chasseurs et de leur gibier. Ils identifient les « mamans » et les « bébés » ; des animaux « apeurés et épuisés » qui se « réfugient » pour échapper à leurs « assassins ». Toute cette phraséologie est bien éloignée de la réalité de la faune sauvage et des rapports que les chasseurs entretiennent avec elle ; les veneurs en savent quelque chose.

La vie humaine est sacrée, au sens où l’entend le philosophe Régis Debray : « Le sacré : ce qui légitime le sacrifice et interdit le sacrilège. » La vie des animaux, elle, n’est pas sacrée : le sacrifice des animaux appartient à des époques révolues, et il n’y a rien de sacrilège à ôter la vie à un animal, ce qui ne signifie pas que tout est permis en la matière.

La vie de l’homme est intimement liée au fait qu’il a tué des animaux et continue de les tuer pour se nourrir d’abord et pour s’assurer la place qu’il souhaite occuper à la surface de la Terre ensuite. C’est la raison pour laquelle le précepte « tu ne tueras point » s’applique aux seuls êtres humains ; et l’on sait hélas combien ce précepte a été enfreint et continue de l’être.

Présenter un veneur comme un traqueur ou un tueur d’animaux est un bon moyen de le désigner à la vindicte populaire ; nos opposants ne s’en privent pas. Si l’on explique que le veneur « traque l’animal épuisé », viennent à l’esprit des images de harcèlement, cruauté, acharnement, sadisme. Mais la vènerie n’est pas une traque ; c’est une quête et c’est très différent. Une quête, c’est d’abord une interrogation, le mystère du rembuché, l’inconnu des ruses de l’animal chassé, l’aléa de sa voie, la confrontation physique entre la meute des chiens et l’animal sauvage ; une quête incertaine et patiente. Une quête, c’est une recherche, tout autant spirituelle que physique.

On va m’opposer que je chipote, car, de fait, l’animal chassé est poursuivi par les chiens avant d’être tué (une fois sur quatre, rappelons-le toujours, car les trois autres fois, sa ruse et sa résistance lui permettent d’échapper à ses prédateurs). Mais poursuivre n’est pas traquer. Si la prise et donc la mort de l’animal sont la conclusion souhaitée d’une journée de vènerie, c’est la poursuite qui passionne le veneur. Pour paraphraser Sacha Guitry, qui disait que « le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » on pourrait affirmer que le meilleur moment de la chasse, c’est le moment du laisser-courre.

Ce parallèle entre l’amour et la chasse n’est d’ailleurs pas dénué de signification. Mais c’est là une autre histoire…

Bonne saison 2023-2024 à vous tous !

Semaine du chien

La Société Centrale Canine organise la première Semaine Nationale du Chien du 1er au 8 octobre prochain. Elle vous est présentée dans ce document.

Cet événement, qui devrait obtenir un fort écho médiatique, constitue une opportunité sans équivalent de faire connaître nos races de chiens, et, par là-même, de faire parler positivement de la vènerie. Il est donc important que nos équipages se mobilisent nombreux à cette occasion ; deux axes sont envisagés :

  1. La diffusion de vidéos de nos chiens sur les réseaux sociaux, mettant en valeur la complicité qui nous unit à eux et le soin que nous en avons : chiots, meutes, enfants, promenades, etc.
    Envoyez-nous les vidéos que vous réaliserez cet été !
  1. L’organisation de journées portes ouvertes dans nos chenils en privilégiant les jours suivants :
    1. Samedi 30 septembre
    2. Dimanche 1er octobre
    3. Samedi 7 octobre
    4. Dimanche 8 octobre

Faîtes-nous connaître votre accord pour organiser des portes ouvertes dans votre chenil à l’une de ces dates !

 L’implication de beaucoup de nos équipages sera déterminante pour tirer le meilleur parti de cette opération. Nous comptons sur vous.

Deuxième édition des ateliers du chien de vènerie : succès confirmé !

Le samedi 10 juin dernier se tenait à Nançay la seconde édition des Ateliers du Chien de Vènerie qui s’inscrivent pleinement dans le parcours de formation proposé à tous les veneurs, professionnels et membres des équipages impliqués dans la vie de nos chiens de meute.

Le choix du chenil de l’Equipage Piqu’Avant Sologne, à Nançay au cœur de la forêt, est un symbole très fort pour la cause de nos chiens de chasse à courre car comme l’an passé chez Henry Séchet, nous sommes ici, chez Gérard Monot, dans un chenil de véritables passionnés, de veneurs qui ont entièrement dédié leur vie à la cause du chien d’ordre et à la pratique de la vènerie. Il convient de remercier aussi tous les intervenants des différents ateliers ainsi que les animateurs qui ont offert aux participants des formations de qualité et qui ont su laisser la place aux échanges et aux interactions toujours nécessaires pour aller encore plus loin dans la connaissance, pour optimiser tout ce que les veneurs mettent en œuvre dans la qualité des soins et du bien-être apportés à nos chiens de meute. Cent personnes ont participé à ces ateliers.

En quelques points, revenons sur l’essentiel de ces 4 ateliers organisés autour du bien-être de nos chiens et de leur utilisation à la chasse.

Le chenil tout d’abord. Pascal Marteau, adjoint en charge de l’environnement à la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) du Loir et Cher, maître d’équipage de l’Equipage du Hardi Bleu, nous a invité à porter la plus grande attention à sa mise en conformité.

La santé des chiens ensuite et la gestion des principales maladies et parasites auxquels nous sommes confrontés régulièrement. Pierre-Yves Faulque, docteur vétérinaire, veneur picard au Rallye Val d’Automne et Paul Chauvin, docteur vétérinaire, président du Club du Chien d’Ordre, juge à la Société Centrale Canine, veneur picard au Rallye Pic’Harlou, ont abordé la problématique de l’urémie ou celle de la toux du chenil, ils ont proposé des conduites à tenir pour les soins en lien avec les blessures qui surviennent pendant la chasse.

Pour la question de l’élevage nous avons fait appel à deux experts confirmés, Henry Séchet maître d’équipage du Rallye Chouan, membre du conseil d’administration de la Société de Vènerie, et La Forêt, premier piqueux du Piqu’Avant Sologne, un jeune et un plus ancien, très attentifs à cette phase, aux expériences complémentaires et source d’un enseignement précieux, avec le support de Pierre-Antoine Courtois, vétérinaire, veneur lui aussi et maître d’équipage de l’Equipage des Pierre Cassées et l’animation de Loïc Leborgne, membre du comité du Club du Chien d’Ordre, veneur picard au Vautrait Tiens Bon Picard, passionné lui aussi par l’élevage.

L’atelier numéro 4 Performance à la chasse, fut particulièrement passionnant et animé, il rassemblait des veneurs experts, aux expériences parfois différentes en fonction de l’animal chassé. Pierre-François Prioux : président de la Société de Vénerie, membre du comité du Club du Chien d’Ordre, maître d’équipage du Rallye Tempête, Gérard Courcier : maître d’équipage de l’Equipage En Avant Hal à Lui, Olivier de La Bouillerie : maître d’équipage du Rallye des Grands Loups, Christian Trouvé : maître d’équipage de l’Equipage du Haut Poitou et Edouard Bureau : maître d’équipage du Rallye Meilleraye.

Rendez-vous au printemps 2024 pour une troisième édition qui sera organisée en Bretagne.

La trompe va vibrer au stage de Dobert du 13 au 16 juillet 2023

Profitant du cadre que propose le parc de Dobert, les stagiaires y sont répartis selon leur niveau pour travailler leur perfectionnement individuel, les tons pour chiens, les fanfares de circonstances !  Si certains moniteurs apportent leur excellence par un respect pointu des fanfares, c’est également et surtout par la grande pédagogie des veneurs qu’est enseigné l’usage de la trompe en forêt : une bonne colonne d’air pour y faire passer un message clair, puissant, vibrant avec les accents toniques nécessaires.

Puisant son ambiance dans la convivialité, les chants, les passions que sont la nature, la chasse, la trompe, les chiens et les chevaux et surtout par l’absence de réseau téléphonique correct, Dobert permet une déconnexion du quotidien. On se replonge dans cet univers que nous aimons tant, on se lie d’amitié les uns les autres.

Le stage comprend une dizaine de cours d’une heure et demi à deux heures, une messe de Saint Hubert sonnée, un concours pour chaque niveau (ne donnant lieu à aucune qualification ou brevet officiel), une maison et une famille toute à votre service pour vous accueillir.

Tous les niveaux y sont les bienvenus : les débutants trouveront l’aide nécessaire en petit groupe pour se familiariser avec la trompe, sa gamme et peut etre même découvrir l’univers de la chasse et de la vènerie.

Les stagiaires confirmés élèveront davantage leur niveau grâces aux moniteurs de qualités et les échanges constructifs qu’ils auront quatre jours durant avec l’ensemble des sonneurs.

Dobert peut se réjouir d’avoir vu passer en plus de 40 stages consécutifs d’innombrables sonneurs de tous profils et de larges horizons. Aujourd’hui 35 sonneurs de France et de Belgique se retrouvent chaque année.

Le stage 2023 se déroulera du 13 au 16 juillet inclus et les demandes d’inscriptions se font auprès d’Alexis le Brethon a l’adresse mail stagededobert@gmail.com ou par téléphone au 0672405004.

Intersaison : formation & information

La vie des équipages à l’intersaison ouvre au veneur une période privilégiée pour des activités connexes. Certes, il ne s’agit pas d’ignorer la vie interne de l’équipage : travaux des chenils, soins de la meute, naissances, éveil des jeunes chiens, entrainements. Mais cette intersaison doit aussi permettre de se tourner vers l’extérieur avec deux missions : la formation et l’information.

Le programme de formation proposé par la Société de Vènerie est riche et varié. Il traite de la gestion des meutes comme des chevaux. Si certaines formations sont diplômantes, la majeure partie d’entre elles sont conçues comme des moments d’échange et de partage entre veneurs. Il a été beaucoup écrit sur la façon de « détourner » des animaux de vènerie et il serait bien prétentieux d’imaginer en proposer une synthèse savante. En revanche, prendre un moment entre veneurs, confronter ses pratiques vis-à-vis de la meute, mieux comprendre ses chevaux et améliorer toujours notre relation avec eux pendant la chasse, voilà l’ambition de ces formations. Ne négligeons pas non plus le fait que dans une époque où la notion de bien-être animal s’impose dans le débat de société, les veneurs doivent démontrer leur intérêt pour cette question dans la gestion de leurs animaux. Les ateliers du cavalier veneur, organisés en avril dans l’Aisne, et les ateliers du chien de vènerie, qui ont eu lieu dans le Cher en juin, ont connu un indéniable succès. Plus de cent veneurs ont assisté à chacune de ces deux sessions et apprécié leur programme. Rendez-vous en 2024 pour ceux qui n’y étaient pas cette année !

L’intersaison est aussi un moment privilégié d’information. « La chasse n’a pas besoin d’être défendue ; elle doit seulement être expliquée » a coutume de dire Willy Schraen, président de la Fédération Nationale des Chasseurs. On aurait tendance à ajouter « et la vènerie encore plus ! » Informer sur la vènerie est la mission à temps plein de tout veneur militant ; pas de saison pour cela. Reconnaissons cependant que l’intersaison présente des atouts spécifiques. Durant la saison, saluer des promeneurs en forêt pendant la chasse ou aller s’excuser le lendemain auprès d’un riverain dont on a traversé la propriété sont une chose. Entretenir ces relations « à froid » hors de la pression de la chasse en est une autre. Echanger à bâton rompu, présenter ses chiens, convenir des bonnes pratiques, c’est ce que permettent les opérations « portes ouvertes » dans nos chenils et les journées des riverains. Pour être reconnu comme acteur de la vie de sa région, tout équipage se doit à ces moments privilégiés et l’intersaison les lui permet. Au-delà de ces relations de voisinage, les fêtes de la chasse, le Championnat de France du Cheval de Chasse comme les expositions des meutes constituent autant d’opportunités de faire connaître nos chiens et nos chevaux à un public élargi. Ainsi au Championnat de France du chien de race organisé par la Société Centrale Canine à Dijon ce mois-ci ; quelques meutes d’équipages y représentaient la vènerie, et tel maître d’équipage circulant dans la foule avec trente poitevins aux ordres sous son fouet a fait sensation auprès d’un public d’amoureux de chiens de toutes races : effet garanti !

Ces missions d’intersaison concernent tous les équipages et tous les veneurs. L’avenir de la chasse à courre en dépend.