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La grande bataille des perceptions

Dans le monde médiatiser où nous vivons, les perceptions relèvent du ressenti et de l’émotion, presque jamais de connaissances acquises, la première approche réclamant beaucoup moins d’effort que la seconde pour ceux qui les expriment comme pour ceux qui les écoutent.

A propos d’un conflit d’une tout autre ampleur qui dévaste actuellement le Proche Orient, un commentateur évoquait récemment la « grande bataille des perceptions. » Dans le conflit qui voit s’opposer chasseurs et animalistes, conflit moins meurtrier convenons-en tout d’abord, les chasseurs abordent la « grande bataille des perceptions » avec un réel handicap.

La polémique lancée à grands coups de propagande mensongère par les opposants à la vènerie lors d’une chasse dans un grand massif du centre de la France en a fourni un excellent exemple au cours de la saison. L’équipage qui chassait sur son territoire avait simplement retiré la meute et gracié l’animal de meute lorsque celui-ci était entré dans le jardin d’une maison, appliquant ainsi à la lettre l’arrêté ministériel du 25 février 2019 qui stipule que les équipages de vènerie ont l’OBLIGATION légale de gracier un animal pénétrant à proximité des habitations.

Cet épisode paraissait s’achever dans le strict respect de la légalité ; c’était faire peu de cas de la « grande bataille des perceptions » qu’entamaient deux jours plus tard nos opposants, d’ailleurs totalement absents le jour-même. A force d’appels téléphoniques multipliés aux habitants du village où se situait le jardin, ils en identifiaient enfin le propriétaire. Brave homme, celui-ci expliquait qu’il n’avait rien contre la chasse mais qu’il ne voulait pas qu’elle entre dans son jardin ; rien là que de compréhensible !

Il avait « sauvé ce beau cerf qui n’avait rien demandé » etc.

L’autoproclamée lanceuse d’alerte animaliste qui avait débusqué ce témoin en concluait dans son pseudo-reportage que les habitants demandaient l’interdiction de la chasse sur le territoire de la commune. Cette commune, elle en connaît peu les habitants puisqu’elle est installée dans la région depuis deux mois et qu’elle en prononce mal le nom, quand l’équipage incriminé réside sur le territoire de la forêt depuis deux siècles, connaissant chaque village et ses habitants.

Et pourtant, dans la « grande bataille des perceptions », ce brave riverain est la belle âme, sauveur de cerfs, et l’animaliste le vaillant lanceur d’alerte, combattant contre les vestiges d’un temps révolu. L’un et l’autre oublient ce faisant que la chasse du grand gibier est soumise en France à un contrôle strict et réglée par la nécessité de réguler les espèces sauvages pour rendre leur existence, sous nos latitudes, compatible avec les activités humaines. La vènerie contribue à cette régulation, et l’animal prétendument sauvé ce jour-là aura très certainement été tiré quelques jours plus tard par un autre chasseur.

Convenons cependant que cette explication un brin technique est bien éloignée des clichés racoleurs qui aident à gagner la « grande bataille des perceptions. » Mais cette bataille n’est pas la guerre, que les chasseurs et les veneurs gagneront s’ils expliquent sans relâche le bien-fondé de leur action aux élus, aux relais d’opinion, à la population dans son ensemble. Notre cause est juste ; elle nécessite d’aller au-delà de l’émotion des perceptions ; il appartient à chacun de nous de porter le message, d’être un veneur militant.

Une artiste à la découverte de la vènerie

Liska Llorca est une artiste aux multiples talents. Un peu par hasard, elle a récemment assisté à sa première chasse à courre. Cela lui a inspiré quelques dessins et les quelques mots qui suivent. Quand la sensibilité d’une artiste rencontre le noble déduit.

« J’ai eu la chance et l’honneur d’être invitée à une chasse à courre il y a quelques jours. Passionnant, surprenant. Beaucoup d’énergies échangées et la communauté animal-humain « déroutante. » L’échec est parfois là, comme la réussite, la réflexion, la mise en défaut, la technique et la stratégie. Les chiens admirables. Les chevaux passionnés. Les hommes respectueux de la vie. Et une chose surprenante m’est apparue : c’est le son qui permet la chasse, celui des chiens, des trompes et des hommes ; tout n’est encore ici que vibrations, langage sans lequel rien ne serait possible. J’ai essayé de gribouiller aux recoins des forêts sur le vif, rapide. Exercice difficile mais très intéressant. Et puis écouter ces mélodies, les larmes viennent aux yeux par la beauté. »

Liska Llorca
Artiste peintre & plasticienne
Le 14 janvier 2024

Interview croisée des piqueurs de chevreuil

Les hommes de vènerie consacrent leur vie à la passion qu’ils partagent avec des milliers de veneurs. Ils la vivent au quotidien. Leur métier est exigeant ; cependant, peu d’entre eux en changeraient. Ça s’appelle une vocation. Vènerie a souhaité leur donner la parole pour faire mieux connaître les ressorts et les exigences de leur activité. Les interviewés d’aujourd’hui chassent le chevreuil. Leurs parcours sont variés : l’arrière-grand-père de l’un était déjà piqueur, l’autre a découvert la chasse à courre dans sa jeunesse ; l’un chasse dans les forêts picardes, d’autres dans l’Ouest de la France. Ils nous disent d’une même voix le bonheur de leur métier.

Antoine Gallon : Comment avez-vous découvert la vènerie ?

Débuché – Rallye Chouan : Je suis issu d’une famille de chasseurs ; en revanche ni mes parents, ni mes grands-parents n’étaient veneurs, mais lorsque j’étais adolescent, je suivais à pied les chasses à courre au chevreuil du Rallye Chouan qui se déroulaient à côté de la maison. Avec l’accord du maître d’équipage, je suivais les chiens en débucher, faisant parfois des parcours de plus de 10 kilomètres en courant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle mon maître d’équipage m’a donné « Débuché » comme nom de vènerie.

Laverdure – Rallye Oléronnais : Arrière-petit-fils de Louis Brousseau et petit-fils de Guy Brousseau, je ne peux pas vraiment dire que j’ai découvert la vènerie ; je suis né dans une famille de veneurs en pleine saison de chasse ; j’ai donc assisté à mon premier laisser-courre à l’âge de 5 jours, qui plus est dans l’équipage où je suis actuellement piqueur car mon père y était bouton.

Vol au Vent – Rallye Pic’Hardi Chantilly : J’ai découvert la vènerie dans mon enfance grâce à ma famille qui m’emmenait en forêt voir, durant les vacances, l’Équipage Vénerie du Berry. Puis un ami me fit découvrir la vènerie du lièvre avec le Rallye Plaisance où j’ai beaucoup appris sur les chiens.

La Feuille – Équipage Brissac : J’ai toujours connu la vènerie parce que mon père était second à l’Équipage Champchevrier et ma mère a chassé toute sa vie. Au fil des années, je n’ai pas pu m’en passer, fasciné par le travail des chiens. J’ai d’abord suivi mon père, puis des louvetiers, avant de suivre Olivier de La Bouillerie pendant une dizaine d’années.

A. G. : Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce mode de chasse ?

Débuché : Le travail des chiens, le défi. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés pour prendre un chevreuil sont nombreuses. J’aime aussi beaucoup la trompe que je pratique depuis mon adolescence.

Laverdure : Je suis avant tout un grand passionné de chiens, de génétique. Ce qui me fait le plus vibrer avant l’acte de chasse en lui-même, c’est le travail du chien, voir les chiots de lignées sélectionnés devenir de bons chiens de vènerie. Je suis, je le pense, plus éleveur que chasseur.

Vol au Vent : J’ai été séduit tout d’abord par la chasse puis, les années passant, par le travail du chien et le contact avec le cheval.

La Feuille : J’ai participé à beaucoup de chasses à tir, au déterrage, et j’ai été plus particulièrement attiré par le chien et son travail !

A. G. : À quel moment et pourquoi avez-vous décidé d’en faire votre métier ?

Débuché : À 18 ans, après avoir suivi un apprentissage et obtenu un BEP de menuiserie, je suis parti dans une usine dans laquelle j’effectuais du montage de meuble. Travailler entre quatre murs, ce n’était pas vraiment mon truc, j’avais envie de grand air ; c’était il y a 30 ans. Cette année-là, Robert Rochais confia le fouet du Rallye Chouan à Henry Séchet qui devint alors maître d’équipage et qui me recruta au début comme valet de chiens, puis comme piqueur.

Laverdure : Depuis tout petit, je savais que je voulais être au contact des chiens. J’ai fait des études car mes parents le souhaitaient et je me suis donc naturellement orienté vers la filière forestière où j’ai passé un Bac Scientifique Biologie-Écologie puis un BTS Gestion Forestière. Les épreuves de BTS se terminant fin juin, le 1er juillet, à 20 ans, j’avais mon premier contrat de piqueur dans un équipage sans que ma famille soit au courant.

Vol au Vent : J’ai décidé à la fin de mes études, l’opportunité s’en présentant, d’en faire mon métier au grand désespoir de mes parents ; à la fin de mes études, je n’ai pas passé mon examen, car la place était à prendre à l’équipage mi-juin.

La Feuille : À l’âge de travailler, j’ai, comme mon frère, été engagé dans l’armée, et par chance, au même moment, une place s’est libérée dans un équipage plus au sud de la Touraine. Encouragé par mes parents, je me suis porté volontaire pour rentrer dans l’Équipage de Neubourg à Hervé de Boisset et découvrir le métier.

J’ai postulé pour faire le métier qu’au fond de moi, j’avais toujours eu envie de faire, comme Olivier Carré chez Champchevrier ou la Branche au Rallie Touraine. J’adore ce métier parce que le plaisir est dans le travail. Le matin lorsque je sors, je ne vais pas au travail, je vais voir mes chiens !

A. G. : Vous vivez chaque journée de l’année auprès de la meute ; qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans la relation privilégiée que vous entretenez avec les chiens ?

Débuché : Les nourrir chaque jour, leur apporter le meilleur confort et les meilleurs soins possibles au plan sanitaire. Mais ce qui me procure les plus grandes sensations, c’est de les voir chasser. Pouvoir les observer, les entendre crier, les voir progresser.

Laverdure : C’est difficile pour moi d’expliquer la relation avec mes chiens, c’est un ressenti propre à chacun. Je sais que je ne pourrais pas vivre sans eux, ils sont tous différents, chacun a sa personnalité, sa susceptibilité. Quand on me demande combien j’ai de chiens au chenil, je réponds toujours : « Les chiens ce n’est pas un nombre ; si vous voulez le nom de chaque chien, je peux vous le dire et vous comptez ».

Vol au Vent : Ce qui m’intéresse, avec la meute, c’est son bien-être, que tout soit dans le calme au chenil et, à la chasse, que l’union fasse la force.

La Feuille : Pour moi, les meilleurs moments sont les matins de chasse, lorsque je fais le chenil, ou que je nourris les chiens. Ce sont des moments de complicité avec mes chiens que je n’ai pas à la chasse. Je préfère être seul le matin au chenil. C’est un moment précieux que j’ai du mal à partager. Pendant ces moments, je peux percevoir leur regard et la tendresse qu’ils me manifestent.

L’élevage est aussi une période magique. Ce sont des semaines très stressantes pour moi. Il faut toujours être sur le qui-vive, en surveillance. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Si on loupe l’élevage, on loupe une saison. Nous choisissons les reproducteurs un an à l’avance avec des qualités de chasse, d’élégance et une bonne capacité de récupération.

A. G. : L’équipage qui vous emploie chasse le chevreuil ; qu’est-ce qui vous intéresse plus particulièrement dans la chasse de cet animal ?

Débuché : Le chevreuil est un animal difficile, d’une résistance incroyable, doté d’un instinct de survie que l’on ne peut imaginer. Au chevreuil, ce n’est jamais gagné, la moindre erreur des chiens ou des hommes peut être fatale.

Laverdure : J’ai chassé un peu tous les animaux, sauf le renard que je ne connais pas. Je trouve que la vènerie du chevreuil et celle du lièvre (dont je suis maître d’équipage avec des Beagles d’ailleurs) sont les plus techniques et subtiles. Au chevreuil, je mets entre 20 et 25 chiens, pas plus, c’est souvent les mêmes qui sortent deux fois la semaine, on les connaît par cœur, on est proche d’eux. Je dis souvent, je préfère en mettre 20 bons seulement que 20 bons et 10 moyens, c’est plus facile à gérer et il y a moins d’erreurs. Le chevreuil est un animal rusé, avec lequel il faut en permanence se torturer l’esprit. Le change est difficile à gérer avec des populations d’animaux qui explosent.

Une anecdote : on chasse un gros brocard, une chasse rondement menée pendant 3 heures sans défaut ; notre brocard est hallali courant à vue des chiens dans une futaie claire, et soudain, volatilisé, impossible de le retrouver malgré nos efforts, « rosalie ». C’est ingrat pour la meute et les hommes qui s’y sont donnés toute la journée, mais c’est la vènerie du chevreuil !

Vol au Vent : Ce qui m’attire dans la vènerie du chevreuil, c’est que je trouve un mixte entre la technicité de la vènerie du lièvre et le chassé de celle du cerf.

La Feuille : J’ai beaucoup chassé le lièvre dans mes premières années. La chasse au chevreuil se rapproche beaucoup de celle du lièvre. C’est un animal à la fois magnifique et très difficile à chasser. Ses ruses m’étonnent toujours.

Dans cette chasse, le travail du chien est passionnant. Il faut en permanence tenter de savoir ce que l’animal aurait pu faire et s’efforcer d’anticiper. Il faut réfléchir avant de tomber en défaut en fait.

A. G. : L’exercice de la chasse à courre au XXIe siècle conduit la Société de Vènerie à donner des recommandations et des consignes aux équipages. Comment recevez-vous ces recommandations ? Comment influent-elles sur votre manière de chasser ?

Débuché : C’est vrai, nous ne pratiquons plus la vènerie comme autrefois. Désormais, il faut faire preuve de prudence en toutes circonstances. Lors de l’hallali mais aussi durant la chasse, la traversée des routes, les droits de suite, les débuchés : tout devient « sensible ». Il faut parfois savoir renoncer et éviter de prendre le moindre risque, car, avec les réseaux

sociaux, le moindre incident, y compris en pleine campagne, peut se retrouver au journal télévisé le soir même. Mon maître d’équipage est très attaché au respect de toutes ces consignes et recommandations, mais, malgré les plus grandes précautions, nous ne sommes jamais à l’abri d’un incident.

Laverdure : Nous sommes encore assez privilégiés dans nos forêts, car nous avons les droits de suite en extérieur ; les anti-chasses sont bien venus quelques fois, mais ils ne comprennent pas trop la vènerie du chevreuil. En ce qui concerne les habitations, on a une zone un peu à risque au centre de la forêt dont les cavaliers ne s’approchent pas. Pour l’instant tout se passe bien, on passe en essayant d’être discret, poli et courtois. Il arrive que l’on prenne des chevreuils non loin de ces habitations, je reprends la meute et on se retire rapidement en forêt sans sonner.

Vol au Vent : Pour ce qui est de la vènerie au XXIe siècle, nous sommes obligés de s’adapter au nouvel environnement qui entoure et influe sur nos territoires. Nous ne pouvons plus laisser chasser nos chiens comme il y a encore quelques années. Nos chiens sont obligés d’être de vrais chiens d’ordre, chasseurs mais toujours sous la main, prêts à être repris à l’approche d’une ville, d’une route.

La Feuille : Cette année, nous avons dû arrêter 4 ou 5 fois. C’est stressant pour nous, mais l’urbanisation nous contraint à le faire. C’est très frustrant d’arrêter, pourtant il faut le faire. On arrive à s’en remettre mais les chiens ne comprennent pas. Arrêter, c’est dévastateur pour une meute qui est calée.

A. G. : Hormis l’entretien de la meute et votre participation à la chasse, quelles autres responsabilités vous incombent en qualité d’homme de vènerie ? Vous semblent-elles importantes ?

Débuché : J’essaie d’entretenir de bonnes relations avec tous les riverains des forêts dans lesquelles nous chassons, tout notre environnement mais aussi avec les supermarchés et les usines qui nous fournissent la nourriture pour les chiens. Compte tenu du nombre de chiens, notre chenil est soumis à « enregistrement » à la DDTM, ce qui exige un vrai suivi des procédures administratives.

Laverdure : J’ai la chance d’être dans un équipage qu’on pourrait dire familial, constitué en association, où chacun participe à sa manière avec un maître d’équipage très présent pour le bon déroulement de la vie de l’équipage. Hors l’entretien du chenil, l’élevage et l’action de chasse, je fais, avec l’accord de l’ONF, un peu de broyage en forêt dans les cloisonnements sylvicoles et d’ouverture d’allées pour le confort des laisser-courre et faciliter l’accès aux jeunes chiens.

Vol au Vent : Les autres responsabilités que nous pouvons avoir sont le relationnel avec l’environnement autour de nos territoires, comme les droits de suite qui sont très importants pour les laisser-courre de l’équipage dans nos petits territoires.

La Feuille : En plus des chiens, je m’occupe de trois chevaux. Je m’occupe aussi des relations avec les riverains. Il faut aller voir les gens, discuter, faire découvrir ce que l’on fait et comment on le fait. C’est aussi connaître son territoire. J’aime partir à la découverte de la forêt et de ses animaux, avant la saison, à pied, à vélo ou à cheval. Le mieux est d’y aller à cheval parce que les animaux ne voient pas l’humain en premier.

A. G. : Dans la société contemporaine, la vènerie est contestée par l’opinion, parfois jusqu’au cœur de nos forêts. Quelles vous semblent être les conditions de sa persistance ?

Débuché : Tout d’abord continuer à rendre la vènerie populaire et accessible aux jeunes, respecter les consignes et les recommandations, les faire respecter par les boutons et les suiveurs. Pour résumer, être respectueux de notre environnement, tout en respectant les traditions de la vènerie.

Laverdure : Le président de la Fédération Nationale des Chasseurs dit : « on ne doit plus vivre caché » et « la chasse, on ne doit pas la défendre, on doit l’expliquer ». Je pense qu’il a raison. Ça va être dur de faire changer l’opinion de la société actuelle « anti-tout » qui vit loin de la nature. Mais il est important de nous ancrer dans le paysage, montrer qu’on est là, qu’on existe, essayer d’attirer les personnes les plus ouvertes d’esprit. Et puis, je fais confiance à la Société de Vènerie qui a bien compris le tournant de notre existence et qui est de plus en plus présente sur le front.

Vol au Vent : À mon avis, il faut que nous soyons irréprochables aussi bien sur notre tenue, que vis-à-vis de nos animaux. Il faut que notre manière de chasser s’adapte même si c’est déstabilisant et pas du tout évident.

La Feuille : Je formule le vœu qu’il n’y ait pas d’incartade et que chacun respecte les directives de la Société de Vènerie. Il faut aussi expliquer la vènerie à ceux qui la critiquent et ne connaissent que ce qu’en disent les réseaux sociaux. Pour moi, nous sommes dans la beauté et la légalité, et il faut le dire.

A. G. : Quelles sont les qualités principales qui caractérisent un bon piqueur ?

Les réponses de nos interviewés se recoupent ; en voici donc la synthèse : Courage et passion, l’un sans l’autre ne suffit pas ; bon éleveur ; bon cavalier ; bon sonneur ; ponctualité ; bonne présentation ; respect, courtoisie et diplomatie envers les boutons, les propriétaires et les riverains ; bonne tenue du chenil ; soin et affection pour les chiens et les chevaux. Le travail au quotidien avec les chiens est un atout primordial pour la réussite à la chasse.

Et pour finir, trois qualités pour réussir : la confiance envers ses chiens ; l’écoute de ses chiens d’abord et ensuite des hommes ; la connaissance du territoire.

Lettre ouverte à Alain Finkielkraut

Cher Alain Finkielkraut,

Cher Maître,

C’est un honneur pour les chasseurs en général et les veneurs en particulier que vous ayez consacré à la chasse votre émission Répliques du samedi 13 janvier. Chaque semaine sur France Culture, vous vous faîtes, avec le soutien d’invités de haut niveau, un observateur remarquable du monde tel qu’il va. Pétri de culture littéraire et philosophique, vous faîtes résonner, au long de vos émissions, les vérités profondes d’une analyse éloignée des idées préconçues et de la doxa dominante.

Avec l’audace qui vous caractérise, vous avez choisi d’aborder ce sujet immémorial, la chasse, où l’homme rencontre l’altérité : le monde sauvage. Le risque était de vous voir chausser les lunettes de l’intellectuel urbain bien éloigné de cette rencontre fascinante de l’homme-chasseur avec la nature. Tel ne fut pas le cas. Votre émission fut passionnante ; elle m’inspire quelques commentaires.

Vous vous interrogez, avec votre invité vétérinaire, sur la sensibilité des animaux et leurs souffrances. Il est légitime qu’un praticien s’attache à réduire la souffrance. Mais la souffrance va de pair avec la sensibilité. La souffrance est l’expression extrême d’une sensibilité en alerte ; on ne se brûle que parce qu’on perçoit la chaleur. Tout organisme vivant est animé par une sensibilité : le tournesol qui suit le parcours du soleil pour s’en nourrir, comme la vache – que vous aimez tant – qui recherche le courant d’air plus que l’ombre par temps de canicule, ou la mousse qui se cache au Nord du tronc des arbres. La sensibilité, et donc la souffrance, c’est la vie. Tout être vivant ne doit sa survie qu’à sa capacité à ressentir. Qui ressent souffrira ; et c’est d’autant plus vrai dans la nature.

Avec votre amie Elisabeth de Fontenay, vous embrassez « les animaux » dans une condition unique et généralisante ; la chasse vous invite à un distinguo déterminant. Il n’est pas possible d’évoquer la « cause animale » comme une globalité. L’être humain entretient avec le règne animal des relations extrêmement variées selon la catégorie à laquelle appartiennent ses espèces : les animaux de compagnie, les animaux de rente, les animaux sauvages. Mieux, les devoirs de l’homme ne sont pas de même nature selon que les animaux appartiennent à l’une ou l’autre de ces catégories.

  • Pour son plaisir, l’homme fait naître les animaux de compagnie (chiens, chats, chevaux, etc.) ; ses devoirs sont donc immenses vis-à-vis de ces êtres vivants, ses « compagnons » : soins, alimentation, confort, relation, activité.
  • Les animaux de rente sont destinés à l’alimentation de l’homme tant qu’il sera carnivore. Ils lui fournissent aussi la matière de ses vêtements. L’homme, qui les fait naître également, leur doit les soins nécessaires à leur meilleure productivité, dans le respect de conditions sanitaires strictes.
  • La reproduction des animaux sauvages, quant à eux, n’est pas contrôlée par l’homme, qui doit donc assurer leur régulation pour rendre leurs populations compatibles avec ses activités (agricoles, routières, urbaines) ; cette régulation passe par la chasse, qui est aussi le point de connexion ultime avec la partie du monde que l’homme n’a pas domestiquée. Cette chasse doit être éthique, c’est-à-dire respectueuse de l’animal chassé. Parce qu’elle est le mode de chasse le plus proche de la prédation naturelle, la vènerie est, à ce titre, la plus éthique.

Point n’est utile de stigmatiser les chasseurs par l’évocation des mauvais comportements de certains ; ceux-ci existent dans toutes les activités humaines. Le football n’est pas mauvais, même si les supporters de la tribune Nord de Boulogne ne sont pas des anges. Le transport automobile n’est pas condamnable, même si des milliers de personnes meurent encore chaque année sur les routes de France victimes de chauffards.

Avec la chasse, vous abordez la relation des hommes avec les animaux dans sa dimension la plus tragique, mais peut-être aussi la plus authentique. La curiosité et l’intérêt que vous avez manifestés tout au long de l’émission témoignent de ce que vous y êtes sensible ; soyez-en à nouveau remercié. Les chasseurs comme les veneurs forment des vœux pour avoir su piquer votre curiosité et vous donner l’envie d’aller plus loin dans votre connaissance de leur monde.

Veuillez croire, cher Alain Finkielkraut, cher Maître, en l’expression de la plus profonde considération d’un de vos fidèles auditeurs.

Ecoutez l’émission du 13 janvier 2024, consacrée à la chasse

Antoine Gallon
Société de Vènerie
La Société de Vènerie est l’association qui regroupe tous les veneurs de France

13 déc. 2023 : L’architecture et les paysages de vènerie : un sujet universitaire

Et si la chasse à courre avait bien plus impacté l’architecture et le paysage qu’on ne l’imagine ? Au-delà des domaines de chasse très connus comme ceux de Chambord ou de Fontainebleau, ce sont des centaines d’autres territoires, plus anonymes, qui ont été marqués par la vènerie.

Après la Révolution française et l’instauration du droit de chasse comme prérogative du droit de propriété, le XIXe siècle se voit marqué par la démocratisation des plaisirs cynégétiques et par un spectaculaire renouveau des pratiques. Une diversité considérable d’équipages est constituée, des modestes aux fastueux. Sous le Second Empire et au début de la Troisième République, véritable âge d’or de la vènerie, ce sont plus de cinq-cents équipages qui sillonnent, de concert, les forêts françaises.

De multiples architectures spécifiques et de nombreux massifs forestiers, leurs écrins, sont aménagés pour les besoins de ces équipages. Ces espaces, qui sont la traduction spatiale des pratiques cynégétiques et des loisirs de villégiature, portent les traces d’usages hérités des siècles passés. Mais comme la chasse est un sujet délicat, il y a finalement peu d’études sur le patrimoine qu’elle a généré. On s’est par exemple focalisés sur les domaines de chasse en Île-de-France et en Sologne. Et dans le reste de la France ? Et si nous nous intéressions à ce patrimoine méconnu ?

Souhaitant dépasser ce débat polémique sur la chasse et révéler l’étendue de ce patrimoine insoupçonné, Diane Bouteiller a débuté une thèse de doctorat afin d’étudier Les pratiques cynégétiques dans la fabrique de l’architecture et du paysage en France au XIXe siècle. Au travers de corpus documentaires et de recherches de terrain, elle s’intéresse aux différents dispositifs du paysage (étoiles, coupes de bois, tracés de routes de chasse) ainsi qu’au bâti cynégétique (châteaux, écuries, chenils, pédiluves), son implantation dans le paysage et sa distribution afin de comprendre la place accordée aux animaux et l’organisation sociale des domaines.

Lors du Festival de l’Histoire de l’Art qui s’est tenu au château de Fontainebleau en juin 2023, elle a présenté ce projet de recherche et remporté le premier prix du concours « Ma thèse en 180 secondes ».

Cette thèse, entreprise il y a huit mois et qui devrait durer trois ans, est dirigée par Jean-Philippe Garric à l’université Panthéon-Sorbonne et soutenue par la Fondation François Sommer ainsi que le Fonds Vènerie.

Vous souhaitez plus d’information sur le projet ou vous avez un témoignage à fournir, n’hésitez pas à la contacter : <d.bouteiller@fondationfrancoissommer.org>

13 déc. 2023 : Anthropomorphisme ou anthropocentrisme : tel est le débat !

Humbert Rambaud et Vincent Piednoir, journalistes cynégétiques bien connus*, sillonnent les plateaux de télévision pour parler de leur (excellent) livre « L’Ouverture de la chasse », paru aux Presses de la Cité. Avec une sensibilité rare, ils expriment leur bonheur de « chasser pour chasser », écartant toute autre justification.

Ils étaient en novembre les invités de l’émission de Frédéric Taddeï « les visiteurs du soir » sur Cnews. Face à eux, Thomas Lepeltier, historien, philosophe des sciences et antispéciste. Les échanges sont courtois et parfaitement maitrisés par Frédéric Taddeï ; c’est suffisamment rare pour être souligné. Ces circonstances apaisées permettent de mieux apprécier les arguments qui sont opposés aux chasseurs.

Thomas Lepeltier dénonce la classification des animaux dans la catégorie des « biens meubles. » Ce faisant, il commet une erreur d’appréciation. Le fait que les animaux domestiques soient un bien signifie qu’ils appartiennent à quelqu’un qui, dès lors, assume la responsabilité de leurs conditions de vie ; on dirait aujourd’hui de leur bien-être. Le fait qu’ils soient « meubles » signifie qu’ils peuvent être déplacés – par opposition à un bien immeuble – du latin « mobilis » ; ça ne veut pas dire qu’ils sont assimilés à une chaise ou une table. Un animal domestique qui ne serait pas un « bien meuble », c’est un animal sans propriétaire, un animal abandonné donc ; a contrario, un animal domestique qui est un bien meuble est sous la responsabilité de son propriétaire. Quant aux animaux sauvages, ils sont « res nullius, » c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent à personne, jusqu’à ce qu’ils soient chassés ; ils sont alors réputés appartenir à celui qui les chasse et qui en prend la responsabilité. L’inculture juridique ne suffit pas à justifier pareil contre-sens !

Ensuite, Thomas Lepeltier dévoile la révélation messianique due aux animalistes : c’est maintenant prouvé, les animaux sont doués de sensibilité ! Mais de quelle planète vient-il ? Il faut ne jamais avoir eu un chien ou n’avoir jamais croisé un chevreuil en forêt pour ignorer cela. Le chien « parle », avec ses yeux, avec sa gestuelle ; il comprend des dizaines de mots – voire des centaines dans certains cas. Le chevreuil qui semble paitre paisiblement est aux aguets de tout bruit, toute odeur, qui pourrait représenter un danger. Cette sensibilité, c’est, pour les animaux comme pour les hommes, la condition de la survie de leur espèce.

L’antispéciste Thomas Lepeltier accuse aussi nos deux auteurs et tous les chasseurs avec eux d’anthropocentrisme ; il n’y a rien là-dedans de répréhensible, si l’on admet que cela implique pour les hommes une responsabilité centrale à l’égard de l’ensemble du monde vivant. En réalité, si les chasseurs sont des anthropocentristes assumés, les antispécistes, eux, sont anthropomorphistes, en ceci qu’ils prêtent aux animaux, et notamment aux animaux sauvages la même perception du monde que celle des hommes ; et cela n’est pas possible. L’homme est le prédateur suprême en haut de la pyramide alimentaire ; certains peuvent le déplorer mais c’est l’histoire du monde. Les facultés qu’ont développées les animaux, et notamment les animaux sauvages, sont sans commune mesure avec celles des hommes ; les uns sont prédateurs, les autres proies ; une ligne de démarcation infranchissable.

Enfin Thomas Lepeltier en appel à une « rationalité » pour interdire la chasse qui causerait de grandes souffrances. Mais cette rationalité n’existe que dans sa tête ; cette idée que le prédateur ne devrait plus chasser une proie est « venue du ciel » selon l’expression de Vincent Piednoir ; elle ne correspond à aucune réalité tangible.

Antispéciste et végétarien, Thomas Lepeltier a le droit de ne pas manger de viande, et nous serons sans doute de plus en plus nombreux à agir de même parmi les populations bien nourries ; inutile cependant de le proposer, pour le moment, aux 735 millions de personnes qui, dans le monde, souffrent de malnutrition ; le succès de la proposition est loin d’être assuré.

En fait, le problème des antispécistes est celui de toutes les idéologies extrémistes : vouloir imposer MAINTENANT et PARTOUT leur point de vue ; c’est d’ailleurs ce qui constitue la meilleure garantie de leur échec, tant les mutations du monde demandent d’abord et avant tout du temps pour se réaliser. Si leur analyse est la bonne, qu’ils soient rassurés, elle s’imposera avec le temps. Sinon…

*Humbert Rambaud est rédacteur en chef et Vincent Piednoir rédacteur en chef adjoint de Jours de Chasse.

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Vènerie et bien-être animal : Pierre-François Prioux à l’Assemblée nationale

Les groupes d’études de l’Assemblée nationale sont une des instances qui rassemblent des députés, pour des discussions et échanges sur des sujets de nature économique, sociale ou culturelle. Parmi ces groupes, le groupe d’études « condition et bien-être des animaux » compte 65 députés ; il est présidé par Corinne Vignon, député Renaissance de Haute-Garonne, dont les prises de position ne sont pas favorables à la vènerie. Dans les rangs de ce groupe, on compte aussi des députés tels qu’Aymeric Caron, Bastien Lachaud, Sandrine Rousseau ou Nicolas Thierry, qui nous sont, eux, franchement hostiles. C’est dire que l’audition par cet aréopage de Pierre-François Prioux, président de la Société de Vènerie, promettait tout sauf une partie de plaisir, le mercredi 11 octobre dernier …

Et pourtant ! les plus acharnés de nos opposants cités ci-dessus ayant décidé de jouer la politique de la chaise vide, l’atmosphère de cette audition s’est immédiatement placée sur un mode informatif et dépassionné, les parlementaires présents se montrant particulièrement attentifs à l’exposé de Pierre-François Prioux, qui précéda une série de questions très pertinentes.

L’exposé a permis de démontrer l’importance que les veneurs accordent à leurs animaux domestiques, chiens et chevaux. Les procédures internes d’enquête dans les équipages, les engagements éthiques exigés des pratiquants, les formations proposées par la Société de Vènerie et les portes ouvertes des chenils organisées par les équipages ont été autant d’arguments pour démontrer la réalité de ces affirmations.

Une part importante de l’exposé de Pierre-François Prioux a été consacrée à démontrer l’importance du rôle de la vènerie pour la sauvegarde des animaux chassés et donc le bien-être de ces espèces sauvages.

L’enquête CSA Research sur la sociologie des veneurs a permis de mettre à mal des idées préconçues sur la typologie des pratiquants de la chasse à courre.

Les questions des parlementaires qui ont suivi ont permis de préciser les modalités de la gestion des abois des cerfs et des sangliers, les conditions de l’exercice de la vènerie dans les massifs périurbains, et la position des équipages de cerf pendant le brame. Ont été également abordés la vènerie du renard et la différence avec la vènerie sous terre, l’usage du collier électrique, le lâcher d’animaux sauvages (notamment le sanglier) ; autant de sujets qui ont permis une clarification sur la position des veneurs et la réalité de la vènerie.

Les 25 députés et attachés parlementaires présents ont apprécié et souligné le sens de la responsabilité des veneurs. Ils ont remercié le président Prioux de son intervention au cours de laquelle beaucoup d’entre eux ont dit avoir appris des choses susceptibles de faire évoluer leur jugement sur la chasse à courre.

Corinne Vignon, la présidente du groupe « condition et bien-être des animaux, » dont la sensibilité animaliste est pourtant bien connue, a vivement félicité Pierre-François Prioux pour la qualité de son exposé comme des échanges qui ont suivi.

A la suite de cette audition, Pierre-François Prioux a déclaré : « La vènerie peut être fière de tout ce qu’elle a mis en place depuis des années pour sa sauvegarde. Il faut continuer dans ce sens. »

La colère et l’indignation, les deux mamelles de la bêtise

La colère est devenue la posture optimale pour briller sous les feux de l’opinion médiatique. Tels les tournesols vers le soleil, les micros se tendent vers la colère de nos contemporains dans les circonstances les plus variées, colère qui tend à démontrer l’injustice de la situation ressentie par le coléreux et la légitimité de sa révolte.

Colère contre le retard d’un train, le prix du gasoil, la situation faite aux intermittents du spectacle, une classe sans enseignant, les violences policières, une décision de justice défavorable, la faim dans le monde, les événements au Proche-Orient, etc. En utilisant la même posture pour dénoncer les événements les plus graves et les plus anodins, le verbiage ambiant a démonétisé la colère.

Retour aux sources pour rappeler que la colère est un des sept péchés capitaux qui sont, dans la religion chrétienne, les sept « vices » qui génèrent tous les autres. Les six autres sont l’avarice, l’envie, l’orgueil, la gourmandise, la paresse et la luxure. Ce rappel ne relève pas d’une brusque bigoterie du rédacteur de ces lignes mais tend à démontrer que ces penchants ne datent pas d’aujourd’hui pas plus que leur effet néfaste. Ou bien, pour parler moderne, ces comportements ne contribuent pas « au vivre ensemble dans une acceptation harmonieuse d’une diversité riche de sens. »

La colère est la sœur cadette de l’indignation, que le philosophe Stéphane Hessel avait consacrée dans son ouvrage « Indignez-vous ! » Comme la colère, l’indignation épargne celui qu’elle envahit de réfléchir, de s’informer, de vouloir comprendre. S’indigner, se mettre en colère, c’est exprimer à la face du monde la « sensibilité de son moi profond », autant dire la vacuité d’une absence de connaissance, d’un refus de comprendre, façonnés à la truelle de la bien-pensance ambiante.

Ce (trop) long développement sur colère et indignation n’est pas sans raison : ils sont le carburant de ceux qui voudraient voir interdire la chasse à courre, de nos opposants de terrain, ou de ce qu’il en reste, tant leurs gesticulations grotesques semblent avoir quasiment abandonné le terrain de nos chasses. Mais ce carburant est en train de se tarir. Le caudillo picard moustachu s’essaie bien encore à quelques déclinaisons colériques et indignées sur les réseaux sociaux, mais la mobilisation n’est plus qu’au rendez-vous de son cerveau perturbé animé par un pur clientélisme politique. La tentative d’agitation du monde digital connaît ses limites ; les internautes apprennent, eux, à distinguer la manipulation de la vérité, et les vidéos trafiquées des témoignages sincères.

Les veneurs ont pris l’exact contre-pied de cette propagande digne des idéologies les plus ringardes. Ils expliquent la chasse à courre, ouvrent les portes de leurs chenils, convient aux rendez-vous de leur chasse, non pas seulement ceux qui veulent l’aimer mais surtout ceux qui s’y intéressent ou même s’en inquiètent.

Le président de la Société de Vènerie, Pierre-François Prioux, a ainsi été reçu récemment par les députés du groupe d’études condition et bien-être animal. Le rapport en est donné dans cette lettre d’information. Ce groupe ne compte pas que des amis de la vènerie : Aymeric Caron, Bastien Lachaud, Sandrine Rousseau, Nicolas Thierry en font partie. On notera sans étonnement qu’aucun d’eux n’étaient du nombre des 25 élus présents ou représentés pour auditionner le président Prioux ; ils auraient risqué de comprendre ce qu’est vraiment la vènerie, bien différente de leur idéologie moisie. Pendant ce temps, la susnommée Sandrine Rousseau, jamais en mal d’une drôlerie, préfère proposer l’augmentation de la TVA (sic) pour la chasse à cour (re-sic). Elle est où la TVA dans nos associations ? On ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif (de connaître).

La vènerie en fête tout au long de l’été

L’intersaison a vu se multiplier les fêtes de la chasse dont le succès ne se dément pas. Qu’on en juge !

Les 13 et 14 mai, tous les veneurs étaient à Fontainebleau (77) pour Nature & Vènerie en fête, leur grand rendez-vous annuel. Voir les photos de Fontainebleau et du championnat de France du cheval de chasse

Du 16 au 18 juin, le Game Fair réunissait à Lamotte-Beuvron (41) 90 000 chasseurs.

Le 6 août, c’était le tour Saint Benoît la Forêt (37) (voir les photos) et Bresse sur Grosne (71). Vernoil le Fourrier (49) (voir les photos) accueillait 10 000 visiteurs le 15 août. Puis, le 20 août, les veneurs avaient rendez-vous à Maillebois (28) pour les vingt ans de la fête de la ruralité. Ils étaient ensuite 500 jeunes veneurs réunis dans le Poitou le week-end du 26 août pour fêter leurs désormais mille adhérents lors du traditionnel raout annuel de l’Association des Jeunes Veneurs.

L’intersaison s’est terminée le week-end passé à Sully sur Loire, qui accueillait la traditionnelle fête de La Sange (voir les photos). La forte chaleur du moment n’avait pas dissuadé les veneurs de venir nombreux : présentations de meutes, Nationale d’Elevage, concours de trompe.

Toutes ces fêtes favorisent les rencontres et les amitiés entre passionnés de vènerie ; elles font également la démonstration éclatante, au cœur de la ruralité, de la vitalité de la chasse à courre et de l’intérêt qu’y portent nos contemporains.

La vie du chenil enseignée aux plus jeunes

 » Nous avons avec les enfants de l’accueil de loisirs, eu la chance de passer une journée au sein du chenil du Rallye Armor Amboise. Cette visite fait suite à un projet qui vit depuis plusieurs années au sein de notre accueil, autour de la nature et des animaux qu’ils soient domestiques ou sauvages.

La volonté n’était pas de parler de chasse mais de la vie du chien de vènerie. En effet malgré leur jeune âge certains avaient déjà des a priori vis-à-vis de notre meilleur compagnon. Grâce à des ateliers autour de la vie des chiots, des jeunes chiens, de la meute et, le plus attendu un atelier « caresses », ces a priori ont vite disparu. Malgré une journée au temps très douteux, les retours sont positifs que ce soit de la part des enfants, des parents ou de l’équipe d’animation.

En tant que professionnel de l’animation et pratiquant la vènerie, je pense que ce genre de journée auprès d’un jeune public (scolaire, accueil de loisirs…) demande juste du temps mais celui-ci sera plus que profitable à l’avenir de notre passion. « 

L’école des piqueux : une formation destinée aux futurs hommes de vènerie verra le jour en 2024

Une initiative nouvelle devrait permettre d’offrir à la chasse à courre, à ses pratiquants et à leur environnement un progrès significatif dans la formation de ses futurs professionnels : les hommes de vènerie. La Société de Vènerie en partenariat avec la Maison Familiale de Bournezeau (Vendée) va mettre en œuvre un programme pédagogique pour répondre à cette attente.

Cette formation qui débutera à l’automne 2024, sera dispensée sur 10 mois en alternance de cours théoriques (11 semaines dans une Maison Familiale Rurale) et de pratique dans un équipage de vènerie (32 semaines). Elle est ouverte à tout candidat âgé de 18 ans minimum ; l’admission se fera sur dossier.

Un comité de pilotage composé de veneurs et d’enseignants a été constitué afin de déterminer le contenu du programme de formation et de coordonner au mieux les interventions. Le programme de l’enseignement est axé sur quatre thématiques :

  • Chien
  • Cheval
  • Vènerie
  • Territoires et connaissances cynégétiques

Cette formation est non seulement gratuite pour les élèves, mais ils bénéficieront de surcroit d’une rémunération calculée en fonction de leur âge. Son coût sera partagé entre le Fonds Vènerie et l’Opérateur de compétences pour la Coopération agricole, l’Agriculture, la Pêche, l’Industrie Agro-alimentaire et les Territoires – OCAPIAT – avec une soulte à charge pour les équipages qui accueilleront un élève. L’ensemble de ces modalités sera présentée très précisément dans les prochaines semaines.

Avec cette formation, la Société de Vènerie poursuit plusieurs objectifs :

  • Promouvoir et renforcer le statut des hommes de vénerie
  • Répondre aux besoins des équipages
  • Susciter des « vocations » parmi les jeunes
  • Mettre en œuvre une formation adaptée aux plans pratique et théorique
  • Transmettre aux plus jeunes le savoir-faire des hommes de vénerie actuels dans le respect des traditions et des enjeux sociétaux.

84 % des Français déclarent aimer les chiens

Du samedi 30 septembre au dimanche 8 octobre, la Société Centrale Canine lance la première « Semaine Nationale du Chien » en organisant dans toute la France des évènements afin de mettre en avant le rôle bénéfique du chien dans la société. L’occasion de réunir tous les amoureux des chiens, pour des moments de convivialité et de partage !

L’objectif est de promouvoir le rôle bénéfique du chien dans la société et de faire découvrir les multiples activités que l’on peut pratiquer avec son chien. Une première édition qui bénéficie du parrainage du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire !

L’occasion de réunir tous les amoureux des chiens, et ils sont nombreux, pour des moments de convivialité et de partage !

Ces manifestations, organisées en lien avec les élus locaux, les clubs d’éducation et d’utilisation affiliés à la Centrale Canine, ainsi qu’avec les associations canines territoriales, pourront prendre la forme de portes ouvertes, de villages canins, de conférences, de balades canines, de cours d’éducation, etc. avec au programme des démonstrations, des initiations aux nombreuses activités que l’on peut pratiquer avec son chien, etc.

Pour permettre aux Français de trouver et de participer aux évènements qui vont se dérouler près de chez eux, la Centrale Canine met à leur disposition un site dédié avec une carte de géolocalisation répertoriant toutes les manifestations, qui sera régulièrement enrichi avec de nouvelles animations et évènements :

La vènerie et ses 30 000 chiens participent activement à cette initiative. Plus particulièrement, treize équipages à travers toute la France ouvrent leurs portes à un large public. Ils seront, le temps de cette semaine nationale du chien, les ambassadeurs de la vènerie en France.

Tout au long de cette semaine nationale du chien, la Société de Vènerie diffusera sur ses réseaux sociaux des vidéos mettant en valeur nos chiens de meute et le lien fort qui les unit aux veneurs. A relayer sans modération sur vos propres groupes !

Toutes les informations sur https://semaineduchien.fr/