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Le Rallye Garenne Anjou fête Saint Hubert en grande pompe

Le dimanche 10 novembre 2024, le Rallye Garenne Anjou, équipage du Maine-et-Loire chassant dans la voie du lapin, a fêté Saint Hubert en l’église de Vezins, accompagné par les trompes des Echos du Lys ainsi que du Bien Allé du Bocage et en présence de nombreuses personnes venues découvrir la chasse à courre.

Après un vin d’honneur et une restauration rapide servie sur les lieux de la chasse, nous donnons les chiens. La voie n’est pas bonne mais la meute prend deux animaux. La curée est sonnée avec les nombreuses trompes présentes.

La journée s’est terminée par un dîner auquel étaient présentes 200 personnes.

L’association Amis Veneurs, créée pour le repeuplement du petit gibier, a participé activement à l’organisation de cette journée.

Cette journée de Saint-Hubert est une belle réussite !

 

Par Alain DRON, maître d’équipage du Rallye Garenne Anjou.

Faut-il emmener des enfants à la chasse ?

Dans son numéro du 30 juillet dernier, le Figaro s’interrogeait sous la plume du pourtant peu progressiste Paul Sugy sur une question qui fait débat : « faut-il emmener des enfants à la chasse ? »

Notre époque dorlote ses enfants et s’efforce de ménager leur sensibilité, leur confort, leur innocence ; rien ne doit altérer la prétendue pureté de nos bambins. Dans ces conditions, le « spectacle » de la chasse, ce moment où l’homme tue, peut apparaître comme bien peu adapté à de jeunes sensibilités. Et pourtant, la chasse en général et la chasse à courre en particulier constituent un moment de rencontre privilégié avec le monde animal.

Avec les chiens tout d’abord : si vous promenez votre chien en ville, regardez le comportement des jeunes à l’égard de votre fidèle compagnon : un jeune sur deux a peur du « meilleur ami de l’Homme ». En ces temps où on exalte les vertus de l’altérité, nos jeunes craignent l’altérité animale, en ceci qu’ils ne la décodent pas ; bien au chaud dans leur univers familier, ils parlent, à travers les réseaux sociaux, avec des jeunes du monde entier, mais, en réalité, ils n’échangent, dans ces circonstances, que les lieux communs du « village global ». À l’inverse, ils craignent d’aborder un chien dont ils ne décodent pas le comportement ; et pourtant la véritable expérience de l’altérité consiste dans la rencontre physique avec l’autre, pas dans une fantasmatique relation numérique.

La rencontre avec une meute de chiens de vènerie est plus spectaculaire encore : nos chiens de meute sont nombreux et de grande taille pour la plupart, aux ordres et parfaitement inoffensifs avec l’être humain. L’enfant n’est guère plus grand que le chien de meute. Quiconque a vu des jeunes se mêler à une meute de chiens de vènerie, lors d’une fête de la chasse, en conserve un souvenir attendri ; René Kléboth ne manquait jamais son effet lorsqu’il invitait les enfants dans le public à rejoindre sa meute de magnifiques poitevins. L’enfant doit d’abord surpasser une légitime appréhension pour aborder ces inconnus canins si nombreux ; et lorsqu’il s’y risque, il ne récolte au plus que quelques coups de langue humides qui disent l’affection du chien pour l’Homme. Une première étape concluante de la rencontre avec l’altérité. Un premier échange annonciateur de la tendre complicité qui unit l’Homme et le chien, qu’il soit de meute ou pas.

L’autre rencontre que propose la chasse à courre est celle de l’animal sauvage. Une rencontre authentique, avec un animal qui craint et fuit l’Homme, son prédateur historique. La confrontation qui oppose la meute et l’animal de chasse est dénuée de tout artifice. C’est l’exact contraire de Call of Duty, cette série de jeux vidéo où l’enfant-joueur – enfant-tueur – est invité à tirer sur tout ce qui bouge depuis le confort douillet de sa chambre, ce qui en fait un authentique tueur en série virtuel, en redoutant pire…

À la chasse à courre, l’enfant se met en mouvement, sort de sa chambre pour aller dans la nature qu’il fasse froid ou qu’il pleuve, se salir peut-être dans la boue, courir derrière les chiens et les écouter crier leur joie de chasser. C’est un moment de vérité. L’action à laquelle il leur est proposé de prendre part est authentique : celle d’une poursuite entre une meute prédatrice et sa proie. L’animal chassé est proie depuis la nuit des temps et a développé les capacités pour échapper à ses prédateurs. Le chien, descendant du loup, est prédateur, lui-aussi depuis la nuit des temps, et il a développé des capacités olfactives sans égal pour poursuivre l’odeur que laisse l’animal sauvage sur son passage.

Cette rencontre est-elle cruelle ? Voilà bien un mot-valise auquel on fait dire ce qu’on veut. La cruauté consiste à placer un être vivant dans des conditions que ses capacités physiques et sensorielles ne lui permettent pas d’affronter (un chien enfermé et privé de nourriture, un chat dans une voiture au soleil, un poisson rouge sorti de son bocal). Rien de tel dans la chasse, l’animal chassé possède toutes les capacités physiques et sensorielles pour affronter son prédateur. La meilleure preuve en est qu’il lui échappe trois fois sur quatre.

Alors oui, il faut bien sûr emmener nos enfants à la chasse, pour leur faire rencontrer la vraie nature, pas le monde fantasmé de Walt Disney où le roi-lion est l’ami du phacochère, mais celui fait de chair et de sang où les animaux luttent et combattent pour survivre dans un environnement magnifique mais toujours hostile.

Loin de développer une quelconque pulsion morbide, la vènerie offre plutôt à l’enfant d’accéder à la connaissance du sacré dans le sens où l’entend le philosophe Régis Debray : « Ce qui légitime le sacrifice et interdit le sacrilège » : le sacrifice de l’effort et l’interdit du sacrilège, qui consiste dans l’éthique de la chasse.

Le sacré est ce qui donne la vie et ce qui la ravit, c’est la source d’où elle coule, l’estuaire où elle se perd. Roger Caillois

Impôts et taxes

Les idées les plus diverses traversent l’esprit du législateur pour trouver de nouvelles façons de percevoir l’impôt. Deux d’entre elles ont récemment retenu notre attention.

La première envisagerait de taxer annuellement les propriétaires de chiens : 300 € par chien. Nous laissons chacun procéder aux calculs afférents à la meute de son équipage.

La seconde concerne nos amis des courses hippiques. Un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale 2025 vise, en effet, à alourdir la taxation des paris hippiques. Le pari hippique n’est pas un jeu d’argent classique, car il finance une filière agricole complète : celle du cheval, dont les veneurs sont partie prenante. Une hausse de la fiscalité des courses, c’est une baisse de revenu pour les agriculteurs, et c’est un risque mécanique de baisse d’activité et de suppressions d’emplois. Rappelons aussi que les courses procurent à la vènerie une grande partie de ses chevaux. Le monde des courses au trot et au galop a donc décidé de manifester le jeudi 7 novembre prochain à 13h00 à Paris. Le parcours sera précisé dans les prochains jours.

Photo : © flawleger/France Galop

Chasse à courre et propriété privée

Pour chasser, les veneurs ont besoin d’espace (Monsieur de Lapalisse n’aurait pas dit mieux). Trois configurations coexistent et parfois se cumulent : soit ils possèdent le territoire sur lequel ils chassent, soit ils y sont invités, soit ils le louent. Aucune autre possibilité ne s’offre à eux.

Hélas, les animaux ne connaissent pas les limites de ces territoires, et, en tout cas, leur course peut les conduire à en sortir. La chasse arrive alors chez les voisins ! en conséquence, on comprend que la question du droit de propriété est intimement liée à la pratique de la chasse à courre.

Qu’en est-il des règles en usage dans les circonstances où l’animal de meute sort du territoire de chasse ? Comme toute pratique cynégétique, la chasse à courre est encadrée par des règles strictes. En matière de propriété privée, les règles sont simples : le propriétaire ou l’ayant-droit d’un territoire autorise ou n’autorise pas le passage de la chasse à courre sur ses terres. S’il ne l’autorise pas, les chiens sont repris aussi rapidement que possible. Il appartient donc à l’organisateur de la chasse ou à celui qui l’accueille de connaître les volontés de ses voisins.

Il en est ainsi pour les équipages très majoritaires qui chassent en territoire privé. Il en va de même pour les équipages qui louent des forêts domaniales. Ces dernières sont, par définition, entourées de propriétés privées ; il appartient, là-aussi, aux équipages qui les louent de connaître les volontés de leurs riverains et de les respecter, sauf à encourir les poursuites de ceux qui y seraient opposés.

Nos opposants avides de mises en scènes mélodramatiques stigmatisent désormais le passage des équipages dans les propriétés privées. Après avoir tenté d’émouvoir le grand public avec la mort d’animaux dont la régulation encadrée et contrôlée est une nécessité, ils présentent désormais les veneurs comme les nouveaux envahisseurs, dignes descendants de Gengis Khan, l’empereur mongol dont les campagnes militaires le menèrent jusqu’aux portes de l’Europe, il y a huit siècles.

Une vidéo montre-t-elle une barrière qui s’ouvre au passage d’un cavalier pénétrant dans un pré, et c’est, bien sûr, une violation manifeste du droit de propriété qu’il faut dénoncer ! Renseignements pris, le veneur est seulement entré dans son pré, ou celui d’un de ses vieux amis !

Ce serait risible si ça ne risquait d’induire le grand public en erreur. C’est surtout la démonstration répétée de la totale ignorance de nos opposants pour ce qui touche à la chasse à courre, ses usages, les règles qui l’organisent et la réalité du monde rural. Heureusement, à force de brandir leurs téléphones sur la plus anecdotique séquence de chasse pour échafauder des hypothèses farfelues, nos lanceurs d’alerte autoproclamés ne font que démontrer l’inanité de leurs actions.

Soyons parfaitement clairs, les veneurs ne sont pas au-dessus des lois et si, d’aventure, il était acté que l’un de nous est contrevenu dans une circonstance particulière aux règles qui régissent la chasse, il serait, comme tout citoyen, passible de poursuites. Pour autant, ça ne justifie pas de débiter des calomnies pour alimenter une idéologie nauséabonde.

Parole de veneur : Thomas Galichon

Que peuvent bien avoir en commun Yann Arthus-Bertrand, Véronique Sanson, Claude Lelouch ou encore l’ex-député et mathématicien Cédric Villani ? Le 8 janvier 2023, avec une cinquantaine de personnalités, ils signaient dans Le Monde, une tribune sobrement intitulée « La chasse à courre sème le chaos et la terreur, nous demandons son abolition ».

Vous l’aurez compris – c’est un euphémisme – la vénerie souffre de mauvaise réputation. “Les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux”. En bref, un loisir élitiste, cruel et archaïque réservé aux plus fortunés. N’en jetez plus ! En cause, un héritage aristocratique, la chasse à courre ayant longtemps été associée à la noblesse, à ses privilèges. Autre temps, autres moeurs. Les échecs – François Ier en était passionné – le théâtre ou le libertinage n’ont – eux – jamais subi le poids du passé. En 2024, vaudrait-il donc mieux être volage que veneur ?

L’illusion du drame

Pourquoi la chasse à courre reste-t-elle une cible si facile ? En cause, le diktat des images auxquelles se greffent de solides idées préconçues. La vénerie – à l’heure du like, tweet and co – n’est plus abordée que par l’angle du drama, mettant en scène incidents et éclats de voix. Combien d’entre nous ont le coeur qui se serre au décollage d’un avion, alors que le risque de mourir en voiture est cent fois plus élevé ? Ce décalage entre perception et réalité trouve un écho direct dans la manière dont la vénerie est aujourd’hui perçue.

Ces images, largement partagées et commentées, construisent une représentation déformée de la pratique. À une époque où l’information circule à une vitesse folle, les récits nuancés ont souvent du mal à rivaliser avec les images chocs, et la chasse en est un exemple flagrant. L’opinion publique, influencée par l’émotion brute, condamne une tradition complexe et nuancée, bien plus subtile que ce que le sensationnalisme viral pourrait le laisser penser.

Qui pour conter le reste, franchir le fossé du réel ? Dire l’amour et le soin inconditionnel porté aux chiens et chevaux, la connaissance intime des territoires, le respect d’un biotope, de ses rythmes et de ses équilibres. Qui pour parler de ces femmes et de ces hommes, de ces liens tissés qui transcendent les horizons sociaux et les générations ? Une récente enquête menée par le CSA pour la Société de Vénerie apporte un éclairage précieux sur ces questions.

Veneur qui es-tu ?

A en croire cette étude, le profil type du veneur en 2023 est loin de l’image souvent projetée. Les résultats montrent que 28 % des membres d’équipage sont des femmes, un chiffre particulièrement élevé comparé aux 3 % de femmes chez les chasseurs en général. Le rapport révèle également que 53 % des veneurs résident dans des communes de moins de 2 000 habitants.

Autrement dit, la majorité des chasseurs à courre ne sont pas en quête d’exotisme rural mais vivent au coeur des territoires qu’ils pratiquent, profondément ancrés dans la vie de ceux-là. Cette proximité leur permet d’agir en véritables gestionnaires des espaces naturels, contribuant à la régulation – modeste – des populations animales et à la préservation des habitats. Contrairement à d’autres formes de gestion de la faune, souvent plus invasives, la vénerie s’inscrit dans un rapport respectueux favorisant un équilibre écologique durable.

Dans une époque où les générations semblent parfois avoir du mal à se comprendre, la vénerie fait également figure d’exception. L’enquête montre que 41 % des membres d’équipage ont moins de 50 ans, avec une pyramide des âges plutôt équilibrée. Cette diversité générationnelle va de pair avec une approche plus nuancée de la pratique. Contrairement à l’idée reçue, 62 % des veneurs dépensent moins de 1 000 € par an, un budget bien plus modeste qu’on pourrait l’imaginer pour un loisir souvent perçu comme élitiste. Mais au-delà des chiffres et des clichés, la vénerie soulève une question plus profonde, celle de notre rapport actuel à l’animal. Ce débat touche à la notion de naturalité, qui implique de respecter les instincts et les comportements innés des espèces, sans altérer leurs capacités physiques et sensorielles. L’anthropomorphisme nous fait voir les animaux à travers notre prisme humain, nos émotions, alors que la nature les guide selon leurs propres instincts.

L’instinct et la laisse

À une époque où l’animal est perçu avant tout comme un être domestique, compagnon de vie ou sujet à protéger, la vénerie se heurte à une incompréhension. Cette vision moderne de l’animal, bien qu’il soit évidemment sensible, tend à vouloir le protéger de tout risque, sans distinction entre les environnements dans lesquels il vit. Cela crée une opposition entre une société qui s’éloigne des réalités du vivant et une pratique qui repose sur une interaction naturelle et équilibrée.

Loin d’être une pratique cruelle, la vénerie respecte les mécanismes propres à la vie sauvage : la traque, la fuite et l’instinct de survie. Contrairement à l’idée reçue d’une poursuite impitoyable, l’animal conserve, plus que dans nulle autre chasse, ses chances de s’échapper, car il évolue dans son propre environnement, en pleine possession de ses capacités naturelles. Cet aspect de la vénerie, qui repose sur le respect des interactions entre les espèces et leur habitat, se heurte souvent à une perception moderne qui ne saisit pas pleinement le rôle crucial et la place de l’animal dans la biodiversité.

Cette déconnexion entre l’homme et l’animal sauvage nous amène à une réflexion plus générale : que restera-t-il de notre lien à l’animal lorsque celui-ci sera réduit à des êtres domestiqués, privés de leur animalité ? Francis Wolff, philosophe et professeur émérite à l’École normale supérieure, livre sa réponse : “En interdisant ces pratiques, l’humanité n’a pas à y gagner grand-chose et l’animalité peut y perdre énormément. Que restera-t-il pour peupler les rêves de l’Homme de son Autre qui est l’animal, parfois redoutable, parfois nuisible, parfois admirable, lorsqu’il ne restera plus que des chats sur des moquettes à qui on aura coupé les ongles et coupé les couilles. Que restera-t-il des rêves de l’humanité ?”.

En définitive, la chasse à courre au 21ème siècle – loin des clichés – interroge notre rapport contemporain à l’animal et à la nature. La question demeure : que deviendront nos relations avec l’animal sauvage si elles sont limitées à une vision domestiquée, édulcorée de la faune ? À travers la réflexion de Francis Wolff, il nous est rappelé que la richesse de notre imaginaire, de notre humanité même, est indissociable de cet « Autre » qu’est l’animal, avec ses forces, ses faiblesses, ses mystères. La vénerie, en renouant avec cette réalité naturelle, ne cherche qu’à maintenir ce lien, fragile mais essentiel, entre l’homme et la nature.

Thomas Galichon

Avec l’aimable autorisation de la Revue Nationale de la Chasse.

Oudry, peintre de courre

Illustre peintre des chasses de Louis XV, influenceur avant l’heure, Jean-Baptiste Oudry est mis à l’honneur cet automne au château de Fontainebleau pour une exposition consacrée aux chasses royales.

Louis XV, tout juste âgé de quinze ans, passe sa première commande à Oudry au retour d’un séjour de chasse chez son ministre Louis-Henri de Bourbon-Condé au château de Chantilly. Il demande au peintre de réaliser trois chasses, au loup, au renard et au chevreuil, pour la salle des gardes de son ministre. Le Roi fait à nouveau appelle à Oudry, en tant que portraitiste de chiens, pour livrer une série de onze tableaux, dont Misse et Turlu, représentant les chiens de Sa Majesté. En janvier 1728, Jean-Baptiste Oudry sera invité pour la première fois à suivre une chasse royale et il exécutera, en 1730, le magistral Louis XV chassant le cerf en forêt de Saint-Germain.

Organisée en quatre sections, l’exposition souligne la passion de Louis XV pour la chasse et l’essor considérable de la vènerie sous le règne de ce souverain. Comme point central, vous pourrez (re)découvrir les cartons des Chasses royales de Louis XV, travail préliminaire aux tapisseries des Gobelins du même nom, dont quatre des neufs cartons ont été restaurés récemment. Les Chasses royales ont constitué le projet le plus ambitieux de la carrière d’Oudry. Il s’y est consacré presqu’exclusivement pendant treize ans.

Le Fonds Vènerie a apporté son soutien au château de Fontainebleau pour la conception de l’exposition et la restauration des cartons des Chasses royales. À cette occasion, le Fonds Vènerie organise un dîner pour remercier ses généreux donateurs dans la Galerie des Cerfs le jeudi 28 novembre prochain.

Commissariat : Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine et Vincent Cochet, conservateur en chef du patrimoine au château de Fontainebleau.

Illustration : carton peint Le Rendez-vous au carrefour du Puits du Roi, dit Le Botté, Jean-Baptiste Oudry, 1735 (Château de Fontainebleau) © GrandPalaisRmn / Thierry Ollivier (Château de Fontainebleau)

La troïka merveilleuse

Edito d’Antoine Gallon

On le dit régulièrement, la chasse à courre est le mode de chasse le plus naturel, en ceci qu’il reproduit l’acte de prédation qui structure la chaîne alimentaire depuis la nuit des temps. Et c’est d’ailleurs son caractère naturel qui est peut-être la cause de son incompréhension par certains de nos contemporains. A l’heure des réalités virtuelles des gamers et des faits alternatifs des présidents américains, nos contemporains vivent de plus en plus éloignés de la vérité du monde naturel. Comme l’écrit Jacques Salomé dans « La vie à chaque instant » (2012), « L’ennemi de la vérité n’est pas le mensonge, mais le déni entretenu par certaines croyances qui vont s’imposer à nous comme des certitudes. » Et plus que jamais, dans une époque où l’émotion domine toute perception des situations et au titre de laquelle chacun se croit habilité à avoir un avis sur tout, les croyances règnent en maître. « Dieu est mort, Marx est mort et moi-même, je ne me sens pas très bien » disait Woody Allen. Et si Dieu, Marx et le cinéaste newyorkais sont aujourd’hui quelque peu démonétisés, ils ont cédé la place à une nouvelle idole, promoteur d’une vision fantasmée du monde sauvage, qui fait pleurnicher les miss sur les plateaux de télévision.

Mais la vènerie n’est pas qu’une pure copie de la prédation naturelle. Elle est aussi la manifestation du génie humain qui s’allie le chien et, bien souvent, le cheval. Pour chasser à courre, le veneur élève, dresse et entraîne une meute de chiens courants. Quel chemin parcouru depuis la domestication des premiers chiens, descendants du loup craintif, lui-même prédateur de l’Homme ! Quelle somme de patience et de persévérance il aura fallu au veneur pour identifier et sélectionner, à travers les âges, les races des chiens les plus aptes à chasser avec succès les animaux de vènerie ! Endurance, finesse de nez, gorge puissante : tout cela, le veneur le requiert de ses chiens de meute.

Parlons aussi du cheval, avec qui le veneur chasse les animaux les plus rapides et les plus endurants, et sans le secours duquel il lui serait impossible d’être aux chiens ou plus simplement de suivre la chasse. Le cheval, la plus noble conquête de l’Homme, mais pas la plus facile ! Et même si les chevaux de vènerie ne sont pas sélectionnés parmi les plus rétifs, que d’énergie il aura fallu consacrer à leur sélection, leur dressage et aux soins à leur prodiguer. Que de temps il aura fallu au cavalier débutant pour comprendre sa monture et la bonne manière de la solliciter. « Qui veut voyager loin, ménage sa monture » disait Racine dans Les Plaideurs ; mais qui veut chasser jusqu’à l’issue de la journée doit, lui aussi, ménager son cheval, l’entrainer avant, doser son effort pendant et le soigner après la chasse.

Chiens, chevaux, veneurs se trouvent donc réunis par la volonté des hommes pour livrer un combat loyal entre la meute et l’animal chassé suivant une éthique stricte. Et quand toutes ces conditions sont réunies, advient le mystère de la chasse à courre, l’union magique du veneur, de ses chiens et de son cheval : la troïka merveilleuse !

Bonne saison 2024/2025, à pied comme à cheval

Grand succès pour l’Assemblée Générale de la Société de Vènerie 2024

500 participants avaient pris place dans la salle de l’Assemblée Générale de la Société de Vènerie qui se tenait le samedi 25 mai au Grand Parquet de Fontainebleau, dans le cadre de Nature et vènerie en fête. Face à eux, Pierre-François Prioux, président de la Société de Vènerie, avait réuni un parterre d’intervenants de grande qualité. Ce sont ainsi Julien Gondard, maire de Fontainebleau, Pascal Gouhoury, président de la communauté d’agglomération du Pays de Fontainebleau, Benoît Chevron, président de la Fédération des Chasseurs de Seine & Marne, et Jean-Louis Thiériot, député de Seine et Marne, qui souhaitèrent tour à tour la bienvenue à la très nombreuse assistance.

Dans son rapport moral, Pierre-François Prioux a notamment évoqué les excellents contacts que les veneurs ont su établir avec leurs parlementaires, dans toutes les régions de France. Il a salué les maîtres d’équipage dont les chasses de la saison passée (16 000 journées cumulées) se sont déroulées sans presque aucun incident. L’école des piqueux est un des enjeux majeurs de l’année 2024/2025 ; un bilan précis en a été présenté par Henry Séchet qui porte ce projet avec la Maison Familiale Rurale de Bournezeau.

(suite…)

Deux p’tites nouvelles et puis s’en vont… en vacances

En ces temps où l’actualité nationale et internationale attire l’attention bien loin des sujets de la chasse, deux nouvelles méritent cependant de retenir l’intérêt des veneurs.

Le 24 mai, une dépêche de l’AFP faisait savoir que « Le parquet de Soissons a requis le renvoi en correctionnelle de Christophe Ellul pour « homicide involontaire » après la mort de sa compagne Elisa Pilarski des suites de morsures canines dans une forêt de l’Aisne fin 2019. L’instruction a permis de « réunir des charges suffisantes » pour identifier le seul animal à l’origine des blessures ayant causé la mort de la victime, à savoir le chien Curtis, appartenant à M. Christophe Ellul. »

Chacun se souvient de la tempête médiatique qui s’était abattue sur la vènerie après la mort tragique d’Elisa Pilarski, décédée d’une hémorragie consécutive à des morsures de chien. Une chasse à courre se déroulait le même jour dans la forêt où Elisa se promenait ; il n’en avait pas fallu plus à des esprits malveillants pour incriminer les veneurs. Le maître d’équipage mis en cause avait longtemps subi les pires attaques sur les réseaux sociaux, dans la presse avide de scandale et dans les propos de nos opposants les plus acharnés qui rêvaient tout simplement de nous voir endosser la responsabilité de cette atrocité. Il avait fallu ferrailler dur sur les plateaux de télévision, dans la presse locale, sur les réseaux sociaux, et aussi se défendre en justice pour réussir peu à peu à écarter les soupçons. Ce fut enfin chose faite par des rapports d’expertise concordants.

Et ainsi que le rapporte la même dépêche AFP du 24 mai « Les éléments de l’information judiciaire ont permis d’écarter l’hypothèse d’une attaque de la jeune femme par les chiens de la chasse à courre ». On le savait, mais, 5 ans après les faits, ça fait pourtant du bien de le voir officiellement confirmé.

Une autre nouvelle de l’AFP, datée elle du 14 mai, nous renvoie plusieurs centaines de milliers d’années en arrière. Elle nous informe que « L’endurance à la course, propre aux humains, a procuré à nos ancêtres du Paléolithique un moyen supplémentaire pour chasser le gibier, selon une étude utilisant un grand nombre de récits ethnographiques ignorés jusqu’ici. Les ancêtres de l’Homme pratiquaient largement la chasse à l’endurance. » Ils avaient, en effet, acquis une capacité de sudation hors norme, et donc de dissipation de la chaleur résultant de l’effort qui leur permettait de maintenir un long effort. Autre atout identifié depuis par les biologistes, la musculature du squelette de nos ancêtres privilégiait les fibres lentes, plus adaptées à l’endurance que celles dites rapides, gage de tonicité.

Des caractères propres aux membres inférieurs de l’humain évoquent l’apparition de qualités d’endurance chez l’ancêtre d’Homo sapiens, il y a 1,8 million d’années.

La nouvelle de l’AFP se terminait ainsi : « La question reste ouverte de savoir dans quelle mesure la chasse à l’endurance a induit une pression sélective sur les ancêtres de l’Homme. »

Autrement dit la chasse à l’endurance, dont la vènerie est la continuation dans l’ère chrétienne, ne serait-elle pas à l’origine de l’évolution de l’Humanité ? Ambitieuse hypothèse dont les veneurs aimeraient pouvoir se prévaloir…

Bon été, amis veneurs !

Les opposants à la chasse à courre à bout de souffle durant la saison 2023-2024.

Parcourir nos forêts dans la fraîcheur de l’automne et la rigueur de l’hiver nécessite plus de motivation que la seule volonté d’entraver une chasse à courre. Il en faut de la détermination pour partir en forêt, par tous les temps, et y passer des journées entières. Les veneurs la trouvent dans leur passion pour le noble déduit, les ruses de l’animal qu’ils chassent et les capacités de leurs chiens à en triompher (ou pas…).

La passion triste des abolitionnistes revendiqués semble bien s’essouffler. C’est, du moins, ce que révèlent les chiffres, qui eux, contrairement à nos opposants, ne sauraient mentir. Sur trois ans, au 31 mars, le nombre d’opposants comptabilisés sur le terrain de nos chasses a diminué de 65%.

Il faut dire que, par-delà l’usure propre à l’exercice, les esprits les plus pervers pouvant eux-mêmes se lasser d’harceler les gens, les tromperies du petit clan réuni autour du leader picard moustachu ont fini d’être éventées par ceux qui, ingénument, avaient d’abord cru à leurs élucubrations.

Dans ce contexte facialement plus serein, les équipages demeurent attentifs à mener leurs laisser-courre dans le respect, non seulement bien sûr de la législation, mais aussi d’une harmonieuse cohabitation avec les autres activités de la nature. Car ne nous leurrons pas ! Nos opposants poursuivent en sous-main un travail de lobbying insidieux auprès de nos élus ; ils disposent, pour ce faire, d’appuis auprès d’idéologues animalistes déjà très introduits dans les arcanes du pouvoir. Dès lors, le combat n’est pas seulement celui de la préservation de la vènerie mais de notre patrimoine culturel face à une « cancel culture » qui ne se cache plus.

Montrer la mort

On a coutume de classer les motivations des opposants à la chasse à courre en deux catégories : la lutte des classes et le bien-être animal. On a démontré maintes fois que l’une et l’autre étaient de pures constructions de l’esprit et que la réalité était à l’exact inverse. Et pourtant l’opposition à la chasse à courre perdure ; n’y aurait-il pas à en chercher une autre raison ?

Dans l’ouvrage qu’il a récemment publié* et que, décidément, il faut lire, Charles Stépanoff déclare notamment : « La chasse à courre est en totale contradiction avec le statut de la mort dans notre société, à la fois camouflée et industrialisée. » Attardons-nous un instant sur cette remarque fondamentale, en nous limitant à la mort des animaux.

Que cette mort soit cachée, c’est certain. Il est bien loin le temps où la famille se réunissait dans la cour de la ferme pour voir « tuer le cochon », et c’est même devenu un hypothétique spectacle qui vaudrait le bûcher à ceux qui entreprendraient d’y faire assister de jeunes enfants. La mort est industrialisée aussi, afin de pourvoir aux besoins en alimentation carnée d’une population toujours plus nombreuse. Et c’est sans doute cette industrialisation qui a fait disparaitre la mort des animaux. On ne les voit pas mourir ; on ne les connaît pas ; on ne les reconnaît pas dans le conditionnement cellophané qu’on en fait. A ce prix, il est supportable de s’en nourrir. C’est l’idée de la mort qui est rejetée par nos contemporains.

Pour continuer à ne parler que des animaux, un vétérinaire témoignait récemment du comportement étrange des propriétaires au moment de la mort de leur chien, lorsqu’une piqure va abréger leurs ultimes souffrances. Très peu de ces maîtres sont auprès d’eux dans ces instants ; ils s’en remettent au praticien et « ne veulent pas voir ça ». Et pourtant, témoigne le vétérinaire, les yeux du chien désemparé qui sent la mort venir cherchent désespérément le maître à qui ils ont donné tout leur amour durant leur vie. N’est-elle pas là, la véritable cruauté, un maître qui refuse sa présence à son fidèle compagnon au seuil de la mort, par peur de s’en trouver attristé ? Fatal égoïsme !

Effectivement, la chasse à courre est l’exact inverse de ces lâchetés. Les veneurs se réunissent dans l’objectif de chasser et de prendre un animal qui va devenir « l’animal » de la journée, objet de la quête des chiens servis par les hommes, objet de l’admiration des hommes qui le chassent, spectateurs de son habileté à déjouer ses poursuivants comme de son courage physique. Un et un seul animal de chasse car, comme le dit le proverbe, on ne saurait courir deux lièvres à la fois. Une relation brève mais intense, admirative, respectueuse, se noue entre l’animal sauvage et ceux qui le chassent. Le voir vivant puis le voir mort si les chiens en triomphent sera le signe d’une journée réussie. L’animal sera fêté à la curée. On célébrera son combat, ses ruses, la capacité des chiens à en triompher. Autour des veneurs se réuniront les riverains, amis, propriétaires. Assurément, sa mort n’est pas cachée ; c’est même tout le contraire.

Au dîner qui suit la chasse, certains équipages ont coutume de placer la dépouille de l’animal pris au centre de la table. Rien de « barbare » là-dedans, mais encore une fois l’hommage à cet être sauvage qui a réuni les hommes dans sa quête pour un moment de partage.

Tout être vivant va mourir. Ceux que chasse la vènerie sont abondants dans nos campagnes et leur chasse ne met pas en péril la survie de leur espèce. En revanche leur régulation est nécessaire ; et si la part qu’y prend la chasse à courre est modeste, au moins rend-elle aux animaux qu’elle prélève l’hommage de l’Homme à la nature dans un cérémonial chargé de signification. Cela peut sembler dissonant dans la société moderne. Mais plutôt que de le condamner, il faudrait plutôt se réjouir de cette culture diversitaire dont nos « influenceurs » dominants ne cessent de vanter les mérites.

* « L’animal et la mort »  aux éditions de La Découverte.

L’engouement pour les chasses des jeunes

Chasse des jeunes AJV Poitou-Limousin – Rallye Bernel – Par Antoine Del Marmol – La chasse des jeunes de la délégation AJV Poitou-Limousin s’est tenue pour la deuxième année consécutive en Forêt de Moulière, avec le Rallye Bernel, le 24 février ! Nous étions 130 jeunes, réunis à la maison Forestière des Closures à 9h30. Après un café/croissant, le rapport des valets de limiers a été donné. A cause d’une nuit de tempête dans le Poitou, nous avions une seule brisée sur une dizaine de quêtes. 24 jeunes veneurs étaient à cheval, beaucoup à vélo et quelques jeunes suivaient en voiture. Nous attaquons un beau sanglier de 120 livres dans la vallée des trembles. Après deux heures de chasse à grande allure dans le Grand Remblais, jusqu’au Chêne Bercy ce sanglier à court de souffle mais rusé, réussit à déjouer les chiens dans l’enceinte des 4 pins, il se ressaisit et repart à l’autre bout de la forêt… retraite manquée… Pour nous consoler, nous nous sommes réunis autour d’un bon dîner de chasse ! Plus de 160 personnes à table, ambiance AJV garantie ! Quelle belle journée ! Voir autant de jeunes au bois le matin, à cheval, à vélo ou à pied durant la chasse est synonyme d’une chose : la vènerie est jeune et dynamique ! Nous sommes heureux de voir le succès de nos chasses des jeunes AJV grandir d’année en année ! Sur l’ensemble de nos délégations nous avons réuni plus de 500 jeunes cette saison !

 

Chasse des jeunes en Côtes d’Armor au Rallye Armor – Un week-end complet de grande et petite venerie dans un massif breton – Par Arthur Méheust – La Bretagne, terre de chasse, est également un vivier de jeunes de tout horizons cynégétique: veneurs, bécassiers, sauvaginiers, chasseurs aux chiens courant, à l’affut ou en battue… autant de jeunes qu’il faut savoir rassembler à certaines occasions. Depuis plusieurs années, l’Association des Jeunes Veneurs en Bretagne a su démontrer qu’il était possible de s’unir et de créer une véritable cohésion entre chasseurs et veneurs. L’été, c’est l’occasion de passer des moments festifs hors du cadre de la chasse, et l’hiver nous en profitons pour transmettre concrètement et en pratique. C’est autour de cette vision que les jeunes du Rallye Armor ont décidé de poursuivre les échanges et maintenir la cohésion des jeunes en Bretagne. Nous avons organisé le 6 janvier 2024 une nouvelle édition de notre week-end de chasse des jeunes, ouverte aux jeunes veneurs et toutes les associations cynégétiques de jeunes de la région, qui ont très largement su répondre présent. Samedi matin, nous nous sommes retrouvés à 7h30 afin de faire le bois en forêt de la Hunaudaye, territoire historique du Rallye Armor. Le reste des participants était attendu à 9h30 pour un café au pavillon de Saint-Aubin. Nous avons compté près de 120 jeunes de moins de 30 ans au rapport, dont une trenteine à cheval, 13 équipages représentés et 6 associations de chasses. Nous avons chassé un daguet trois heures et demie avec une voie compliquée. A deux reprises notre cerf a pris une vingtaine de minutes d’avance. Relancé deux fois, la troisième fois qu’il eu parvenu à se forlonger, il utilisa son avance pour éclater des hardes. Lorsque nous nous sommes retrouvé dans les animaux, les chiens ont eu beaucoup de difficulté pour déméler la voie et ne sont pas parvenus à retrouver leur cerf. Nous avons sonné la rosalie vers 16h. Le soir nous étions attendu par le traiteur en fin de journée en lisère de forêt, au château de la Guyomarais, pour un grand diner suivis d’une soirée festive. Beaucoup de fanfares à sonner pour remercier tout le monde ! Le lendemain, nous avons eu le plaisir d’être accueilli par la famille Le Cour Grandmaison à Coat-Jégu pour suivre le Rallye Meilleraye et la famille Bureau. L’équipage a pris un premier lièvre entre Coat-Jegu et la Hunaudaye, dans les pleines du Haras, et a réattaqué rapidement un lièvre qui nous fera plus d’une heure de chasse mais qui parviendra à mettre la meute en défaut. Un beau week-end qui s’est achevé sur une curée. Nous avons eu le plaisir de recevoir un nombre important de jeunes, et surtout issu d’univers différents. C’était l’occasion de partager des histoires de chasse autre que vénerie, et pour certains autres jeunes d’échanger des cartes de visites. Ce type de week-end créra surement des vocations… L’avenir nous le dira ! Merci à tout les participants pour leur joie et leur bonne humeur, merci à notre maître d’équipage, Mickaël Perennez, pour nous avoir permis d’inviter autant de jeunes, merci à Edouard Bureau et Guy Le Cour Grandmaison qui nous ont accueillis à Coat Jegu le dimanche. Rendez-vous en 2025…

Chasse des jeunes avec l’Equipage de la Hardouinais en Bretagne – Par Margaux Guihard – La chasse des jeunes de l’Équipage de La Hardouinais se déroulait cette année le 9 décembre en Forêt de La Hardouinais. Comme l’an passé, les conditions météorologiques ne sont pas de la partie : pluie et vent tout au long de la journée mais au moins, nous n’aurons pas froid, 10°C. Après une première collation en guise de petit-déjeuner au rendez-vous, le rapport est donné à 10h30 au Maître d’Équipage. Nombreux sont les jeunes à être allés faire le bois, mais les brisées sont rares. Après que chacun ait revêtu sa tenue d’équipage respective, le départ pour la chasse est alors sonné et la journée semble déjà être un succès au vu du nombre d’équipages représentés : plus de 10 dont le Rallye Chouan, le Rallye Vouzeron, le Rallye Touraine, le Rallye Bretagne, les vautraits Tad Koz et Bourbonnais, le Rallye Araize, l’Équipage de Champchevrier, le Pays de Boquen et le Rallye des Bruyères. Les chiens sont mis à la voix à 11h15 et le lancer est aussitôt sonné sur une petite harde. Les animaux sont nombreux et tournent dans l’enceinte d’attaque jusqu’à ce qu’un dix-cors jeunement décide de prendre son parti. La voix est légère, les chiens le savent et s’appliquent pour déharder notre cerf. La pluie s’intensifie déjà et les chiens peinent à maintenir leur cerf à distance, ce dernier bénéficiant d’un terrain de jeu détrempé et de nombreux animaux en mouvement. Mais la meute ne renonce pas, accélère et accuse seulement quelques minutes de retard à la route. Notre cerf de chasse tourne dans plusieurs enceintes avant de faire demi-tour. Les chiens ont quant à eux pris du retard et maintiennent difficilement leur voix. Le défaut ne sera malheureusement pas relevé, après 3h de chasse. Pour réchauffer les invités de la journée, la chasse s’est poursuivie au coin du feu dans le pavillon de chasse où un vin chaud et une galette-saucisse les attendaient. Activités ludiques pour les plus jeunes, découverte de la trompe ou encore visite du chenil et des écuries pour les autres, chacun a pu trouver son bonheur lors de l’après-chasse. Pour clôturer cette journée, une centaine de personnes ont pu partager une potée bretonne en guise de dîner, accompagnée de chants et vrais moments de convivialité et de générosité, avant que la fête ne commence et ne s’achève que tard dans la nuit. Un grand merci à notre Maître d’Équipage, M. De Gigou, ainsi que Daguet, Karine, Débuché et tous les membres de l’Équipage sans qui cette journée n’aurait pas pu avoir lieu.

Chasse des jeunes avec le Rallye l’Aumance en forêt de Tronçais, dans l’Allier – Par Hermine Véron – Samedi 17 février 2024, le Rallye l’Aumance organisait son annuelle chasse des jeunes en forêt de Tronçais. Nous étions 43 cavaliers, et 75 cyclistes. Mais pourquoi est-il si important d’organiser un tel évènement au sein de notre équipage ? Les raisons sont nombreuses, car la chasse des jeunes envoie plusieurs messages :
1/ elle est tout d’abord un témoignage de confiance exprimé par les ainés à l’égard de la génération montante, car ce n’est pas une mince affaire que de confier sa meute, même le simple temps d’une chasse
2/ elle témoigne de l’enthousiasme de la génération pour maintenir la pratique de la Vénerie ; elle est le symbole du dynamisme et du souci de la transmission qui doit toujours se préparer longtemps en amont
3/ c’est un signe positif de pérennité et de dynamisme de la vénerie envoyé au monde extérieur qui ressent souvent cette activité comme surannée et pratiquée par des « vieux »
4/ les jeunes femmes sont aujourd’hui plus nombreuses à suivre les laisser-courre que ne l’étaient sans doute leurs ainées ; c’est là aussi un signe très positif mis en lumière par ces chasses des jeunes
5/ elle est l’occasion de « mélanger » les jeunes de plusieurs équipages, chassant aussi différents animaux. Autant d’occasions de mieux se connaître, de s’apprécier, et de découvrir des chasses et des territoires que l’on ne connaît pas.
La chasse des jeunes est un beau signe de cohésion intergénérationnelle puisque la prise en main temporaire du fouet se fait sous le regard bienveillant des aînés ; elle rayonne bien au-delà de l’équipage qui reçoit. La chasse des jeunes du Rallye l’Aumance s’est clôturée par une somptueuse curée, sonnée par les bonnes trompes de nos invités, suivie d’une soirée rassemblant 140 convives. Vivement l’année prochaine !

 

Chasse des jeunes de l’Equipage de Bonnelles Rambouillet – Forêt de Rambouillet, Yvelines – Par Nicolas Dauchez – Le 24 février dernier, la traditionnelle chasse des jeunes de l’Équipage de Bonnelles a rassemblé plus de 40 jeunes de -30 ans, venus (re)découvrir l’art de la vénerie. Après une présentation de l’équipage puis du chenil, nous partageons un petit déjeuner pendant lequel la bonne humeur et les interrogations se mêlent à l’excitation de découvrir notre mode de chasse. Rapport pris, nous nous rendons ensuite à cheval, à vélo et à pied à la brisée. La meute lance un beau daguet puis nous offre un superbe laisser-courre chantant ! L’animal multiplie les ruses et fait sa chasse au nez des chiens, l’occasion pour nous de partager et d’expliquer ce spectacle naturel à nos invités. Hardé, rasé puis relancé… Notre animal sera finalement gracié. Nous nous retrouvons ensuite au chenil pour l’ouverture des paniers où tous content leurs souvenirs mémorables. Une nouvelle journée remplie d’amitié, de sourires, de convivialité, de curiosité… témoin d’une vénerie de plus en plus populaire !

Chasse des jeunes du Rallye Nomade, le 27 janvier 2024 – Par Louis Turquin – La nouvelle équipe du Rallye Nomade (composée de Jean-François Landolt, notre nouveau président, Raphaël de Seroux et moi-même, nouveaux maîtres d’équipage) a voulu innover pour cette chasse de jeunes 2024. Afin d’impliquer de manière plus importante les jeunes dans la vie de l’équipage et à la chasse, nous avons décidé de leur laisser la main complète ce jour-là : choix de la date, choix du rendez-vous, choix du nombre de chiens en accord avec Daguet, choix de la brisée et gestion complète de la chasse. Ce fut une grande réussite puisqu’il y eut une cinquantaine de participants à cheval, en vélo et en voiture ; et surtout ils prirent un daguet après une chasse magnifique ! Après la belle curée, sonnée devant le château de Folembray par de jeunes et bonnes trompes venues de toute la France, un dîner et une soirée regroupant plus de 70 personnes clôtura cette magnifique journée. Bravo à nos jeunes veneurs qui ont brillamment relevé ce défi. À refaire l’année prochaine !