13 déc. 2023 : L’architecture et les paysages de vènerie : un sujet universitaire
Et si la chasse à courre avait bien plus impacté l’architecture et le paysage qu’on ne l’imagine ? Au-delà des domaines de chasse très connus comme ceux de Chambord ou de Fontainebleau, ce sont des centaines d’autres territoires, plus anonymes, qui ont été marqués par la vènerie.
Après la Révolution française et l’instauration du droit de chasse comme prérogative du droit de propriété, le XIXe siècle se voit marqué par la démocratisation des plaisirs cynégétiques et par un spectaculaire renouveau des pratiques. Une diversité considérable d’équipages est constituée, des modestes aux fastueux. Sous le Second Empire et au début de la Troisième République, véritable âge d’or de la vènerie, ce sont plus de cinq-cents équipages qui sillonnent, de concert, les forêts françaises.
De multiples architectures spécifiques et de nombreux massifs forestiers, leurs écrins, sont aménagés pour les besoins de ces équipages. Ces espaces, qui sont la traduction spatiale des pratiques cynégétiques et des loisirs de villégiature, portent les traces d’usages hérités des siècles passés. Mais comme la chasse est un sujet délicat, il y a finalement peu d’études sur le patrimoine qu’elle a généré. On s’est par exemple focalisés sur les domaines de chasse en Île-de-France et en Sologne. Et dans le reste de la France ? Et si nous nous intéressions à ce patrimoine méconnu ?
Souhaitant dépasser ce débat polémique sur la chasse et révéler l’étendue de ce patrimoine insoupçonné, Diane Bouteiller a débuté une thèse de doctorat afin d’étudier Les pratiques cynégétiques dans la fabrique de l’architecture et du paysage en France au XIXe siècle. Au travers de corpus documentaires et de recherches de terrain, elle s’intéresse aux différents dispositifs du paysage (étoiles, coupes de bois, tracés de routes de chasse) ainsi qu’au bâti cynégétique (châteaux, écuries, chenils, pédiluves), son implantation dans le paysage et sa distribution afin de comprendre la place accordée aux animaux et l’organisation sociale des domaines.
Lors du Festival de l’Histoire de l’Art qui s’est tenu au château de Fontainebleau en juin 2023, elle a présenté ce projet de recherche et remporté le premier prix du concours « Ma thèse en 180 secondes ».
Cette thèse, entreprise il y a huit mois et qui devrait durer trois ans, est dirigée par Jean-Philippe Garric à l’université Panthéon-Sorbonne et soutenue par la Fondation François Sommer ainsi que le Fonds Vènerie.
Vous souhaitez plus d’information sur le projet ou vous avez un témoignage à fournir, n’hésitez pas à la contacter : <d.bouteiller@fondationfrancoissommer.org>