Joël apprend comment sonner la trompe de chasse

Ouest France – sam. 7 décembre

La trompe de chasse, instrument de prédilection pour la chasse à courre, existe depuis le XVIIIe siècle, sous Louis XV. Joël Sébire nous en livre ses particularités.

Pourquoi ? Comment ?

Quelle est la particularité de la trompe de chasse ?

Cet instrument est utilisé pendant les chasses à courre. Ce sont les chiens qui courent et les chasseurs n’ont pas de fusil. « Il y a des grands équipages qui chassent le cerf mâle, le chevreuil et le sanglier. Moi, je faisais partie d’un petit équipage, une petite vénerie. Nous avions, par exemple, dix-huit chiens pour chasser un lièvre », explique Joël Sébire, professeur directeur de l’École de trompes de la Suisse normande, à Thury-Harcourt, également délégué régional de la Fédération régionale des trompes normandes depuis douze ans.

Au début, la trompe était utilisée pour se repérer : « Il y a une fanfare (nom donné au morceau interprété à la trompe) propre à chaque animal, pour signaler sa présence et sa spécificité. » Il y a également des fanfares de circonstance pour indiquer « un déboucher, quand l’animal sort de la forêt ou de la plaine, ou l’hallali quand l’animal est pris. On dit qu’il est alors servi. Mais on ne prend qu’une fois sur deux. »

Comment s’y est-il intéressé et quelle pratique en a-t-il ?

Rien ne prédestinait Joël Sébire, issu d’une famille de marins, près de Barfleur (Manche), à jouer de cet instrument. « Avec un copain, on entendait quelqu’un qui sonnait de la trompe, dans les champs du Vicel, dans le Val-de-Saire. Et j’ai été conquis. » Il a alors débuté à 27 ans, en 1976 et a créé, avec des amis, les Trompes du Val-de-Saire, qui existent toujours.

Il s’est perfectionné, par la suite, et est aujourd’hui président du Rallye Trompes du Cotentin. Quatorze sonneurs se réunissent ainsi tous les quinze jours, pour répéter, à l’Abbatiale de Saint-Fromond. « Nous avons été champions de France en 1996. Nous avons enregistré un CD en 2020 avec 32 fanfares de Normandie dont 28 inédites. »

Comment se déroulent les cours à l’école ?

« Les cours sont collectifs et progressifs. Au début, on s’intéresse au souffle et à comment produire un son juste à la trompe. J’ai des trompes à prêter pour les débutants. » Ensuite, le professeur sonne une ou deux fanfares. « Il faut avoir de l’oreille pour retenir la mélodie, car on sonne par imitation. » Normalement, « au bout de quelques semaines, on arrive à sonner à peu près correctement une fanfare simple ». Il y a, bien sûr, besoin de s’entraîner régulièrement à la maison.

Le concert donné par cette école et six autres groupes, samedi 30 novembre à Thury-Harcourt, a permis de récolter 1 822 € au profit de l’AFM-Téléthon du Calvados.

École de trompes de la Suisse normande, cours au collège Roger-Bel-Air, les lundis à 19 h (débutants) et les lundis à 18 h et jeudis à 18 h 30 (avancés). 60 € le trimestre par sonneur (inscription en cours d’année possible). Contact : tél. 06 08 60 38 45, joel.sebire@orange.fr, www.fitf.org.

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