La chasse à courre est une tradition ancestrale qui se perpétue encore aujourd’hui en France. Ce mode de chasse est régi par un ensemble de codes et de traditions, dont la tenue vestimentaire du veneur fait pleinement partie. Cette tenue traditionnelle, imprégnée d’histoire et de coutumes anciennes, se compose de divers éléments ayant chacun une signification et une utilité précise.
Évolution de la tenue des veneurs
La tenue des veneurs a évolué au fil du temps. Au début de la chasse à courre , les veneurs portaient des vêtements simples , adaptés à la pratique de la chasse. Au fil des siècles, la tenue est devenue plus sophistiquée , et elle est aujourd’hui une véritable œuvre d’art. La tenue traditionnelle a été instaurée par Louis XIV , dit le Roi Soleil , s’inspirant des tenues militaires officielles de l’époque. Comme l’énonce Charles-Jean Hallo, dans son ouvrage De la Cape à la Botte.
“ C’est en 1661 que le souci d’étiquette du Roi Soleil lui fait choisir le fameux justaucorps bleu de roi, d’une coupe et d’une roideur bien françaises. L’uniforme de l’armée prend corps sous l’impulsion de Michel Le Tellier, la vénerie suit cet exemple, les équipages princiers adoptent chacun leur couleur : le rouge du comte de Toulouse, le ventre de biche du prince de Condé, etc… Les renseignements s’accumulent : tableaux, gravures, tapisseries, mémoires foisonnent ; la tenue a reçu ses lois, son code, ses règlements .”
La tenue des veneurs s’est également développée en fonction des changements de mode. Au XIXe siècle, par exemple, la tenue du veneur était influencée par le style anglais . Les veneurs portaient alors des chapeaux haut-de-forme, des redingotes et des bottes hautes. Aujourd’hui, la tenue des veneurs est uniformisée. Elle est le reflet des mœurs et coutumes d’antan, préservant ainsi l’ héritage historique et l’élégance intemporelle de la vénerie
Description des éléments distinctifs de la tenue
La cravate et le couvre-chef
Le veneur, dans sa tenue traditionnelle, porte une cravate blanche en soie ou en coton. On parle également de “col de vénerie” . Elle est généralement nouée de manière élégante et fixée par une épingle de chasse portant le fameux bouton de vénerie. Cet accessoire permet de protéger le veneur du froid.
Les veneurs doivent toujours avoir la tête recouverte. Il s’agit d’une règle élémentaire de sécurité mais aussi d’esthétisme. En effet, les femmes ne peuvent pas laisser leurs cheveux libres. Ils doivent être attachés ou tenus par un filet, recouverts par le tricorne . Celui-ci est un chapeau porté exclusivement par la gente féminine. Pour les hommes, on parlera de toque, cape ou encore de bombe . À noter que le couvre-chef varie selon les rôles de chacun au sein de l’équipage.
La redingote ou la veste de chasse
Selon la tradition, la veste de chasse se distingue de la redingote. Cette dernière est utilisée pour la grande vénerie, c’est-à-dire la vénerie à cheval, et la veste pour la vénerie à pied. Dans les deux cas, il s’agit d’une pièce emblématique des chasseurs à courre. Elle est généralement ajustée à la taille avec une coupe élégante et des finitions soignées. Fabriquée en tissu résistant pour protéger des intempéries, elle offre une liberté de mouvement nécessaire à la chasse. À noter que la veste ou redingote est aux couleurs de l’équipage , avec un col et des poches (parements) en velours.
Le gilet
Cette pièce est portée sous la redingote et au-dessus de la chemise blanche de vénerie. Il peut être en laine, en tweed ou encore en velours afin d’offrir chaleur et protection . Selon les équipages, le gilet peut être équipé de galons . Il s’agit de bandes de tissu qui permettent, par exemple, de faire la jonction entre la tenue et les parements.
Le bouton de vénerie
Le bouton de vénerie représente l’un des principaux signes distinctifs des chasseurs à courre. Il s’agit d’un élément esthétique et symbolique. Il sert à fermer la redingote et le gilet, mais peut également être utilisé comme bouton de manchettes ou sur l’épingle de cravate. Propre à chaque équipage , on retrouve sur ce bouton divers attributs comme le nom ou la devise dudit équipage.
La culotte de cheval
La culotte de cheval est aussi un élément important pour le chasseur à courre. Elle doit être à la fois esthétique et confortable . Pour cela, la culotte de cheval ne doit pas être trop grande. Le pantalon est conçu avec une taille haute et une légère coupe ajustée au-dessus du genou, permettant ainsi une liberté de mouvement essentielle au veneur.
Les bottes
Les bottes de vénerie servent à protéger les genoux des chocs et des intempéries. Elles sont portées avec des bas en coton blanc jusqu’à mi-cuisse et peuvent être en cuir ou en caoutchouc.
En clair, la tenue des veneurs est un patrimoine culturel riche et sophistiqué. Elle est un symbole de la tradition et de l’esprit de la chasse à courre. Elle participe à la beauté de cette pratique.
Pour en découvrir davantage sur l’univers de la vénerie, n’hésitez pas à consulter notre article sur les fanfares de chasse.
Sources :
De la cape à la botte , Charles-Jean HALLO.
