02 NOVEMBRE 2023 – Une association attaque le propriétaire d’un chenil de chasse à courre pour un projet inexistant

L’association One Voice a publié un communiqué dans lequel elle dénonce l’extension d’un chenil au Bois Buzin à Saint-Hilaire-le-Vouhis. Une extension… qui n’existe pas.

« Quand on a vu ça, on n’a pas hésité à communiquer », explique Nicolas Yahyaoui, juriste pour l’association de défense des animaux One Voice.

Le 13 décembre 2022, le chenil du Bois Buzin, qui possède près d’une centaine de chiens de chasse à courre, a transmis à l’administration un dossier pour une extension. Histoire de se mettre en conformité avec la loi.

L’association One Voice en a pris connaissance et a souhaité faire annuler le projet.

« Aujourd’hui, le chenil comporte une cinquantaine de chiens, demain, il y en aura 120« , nous confie Nicolas Yahyaoui.

Intolérable pour One Voice.

Un parcours administratif compliqué

À peine quelques semaines après la fin de sa construction en juin 2018, les seuils autorisés pour l’installation des chenils ont été relevés.

Pour les chenils de 10 à 100 chiens, seule une déclaration ICPE(Installations classées protection de l’environnement) suffisait.

Henry Séchet et ses 89 chiens entraient alors dans cette catégorie.

Mais le 30 décembre 2020, le Conseil d’État a annulé cette disposition et a décidé de revenir à l’ancienne nomenclature, effective en décembre 2021.

Celle-ci stipule qu’à partir de 50 chiens, le chenil n’est plus soumis à une déclaration ICPE, mais à une autorisation ICPE.

« Je n’allais pas tuer des chiens »

« Il était hors de question que je tue une cinquantaine de chiens« , affirme Henry Séchet, acculé à monter un dossier pour que son chenil obtienne l’autorisation en question.

C’est ce qu’il fait le 13 décembre 2022.

« J’ai été con », déplore Henry Séchet, « il me suffisait seulement d’envoyer un mail dans les douze mois qui suivaient la décision du Conseil d’État afin de bénéficier de l’antériorité et c’était réglé, mais je n’avais pas vu. »

Un énorme quiproquo à l’origine du conflit

Un dossier dont s’est saisie l’association de défense des animaux.

Par téléphone, l’association explique vouloir toujours « empêcher cette extension du chenil ».

« Mais il n’y a aucune question d’extension ou d’agrandissement« , affirme Henry Séchet, le propriétaire du chenil du Bois Buzin, « c’est seulement une mise en conformité au niveau administratif, rien de plus ».

D’où le quiproquo entre l’association et le propriétaire du chenil.

Contrairement à ce qu’a déclaré l’association, le chenil ne va pas passer d’une cinquantaine de chiens à 120.

Il va simplement changer de catégorie dans sa nomenclature, mais le nombre de chiens ou la surface du chenil ne vont pas être modifiés.

Un chenil presque parfait

« Tout est aux normes ici, j’en fais même plus que ce qui est demandé pour le confort de mes chiens », explique Henry Séchet.

Il se décrit même comme un amoureux de ses compagnons à quatre pattes, qu’il connaît individuellement.

Il veille à leur confort. « J’ai fait installer des ventilateurs dans chaque box pour les rafraîchir quand ils en ont besoin, il y a une cour de presque 700 m² à l’arrière où ils peuvent aller se défouler toute la journée, le chenil est nettoyé deux fois par jour et désinfecté trois fois par semaine. »

Au-delà du confort, Henry Séchet veut s’assurer que ses chiens soient heureux. « Je les emmène tous en balade tous les jours pendant 1 h 30 ou 2 h, je leur prépare moi-même à manger avec toutes les protéines et les nutriments dont ils ont besoin », confie-t-il.

Ne pas déranger les voisins

Pour les riverains, il a fait installer des murs antibruit afin d’empêcher le son de se propager.

Ils sont montés « avec des vitres transparentes pour que les chiens aient toujours accès à la lumière« .

Depuis la création de son chenil, il n’a jamais eu une seule plainte de la commune : « Je vais vérifier régulièrement si quelqu’un ne s’est pas plaint de mon chenil et ça n’est jamais arrivé depuis le début. Si ça devait arriver, je prendrais en charge les travaux pour régulariser cela« , explique-t-il.

Le débat autour de la chasse relancé

« J’ai reçu des lettres d’insultes, mais personne n’a réellement compris que c’était juste une régularisation administrative », explique le propriétaire du chenil.

Le conflit entre les associations de protection des animaux et les chasseurs n’arrange pas les choses.

Même si le confort des chiens est respecté, ils n’en restent pas moins utilisés pour la chasse à courre.

Une pratique dénoncée par Nicolas Yahyaoui qui est « une souffrance pour tous les animaux, c’est le mode de chasse le plus condamné par l’opinion populaire« .

Ce qu’entend Henry Séchet : « Je respecte ceux qui sont contre la chasse, c’est leur choix et j’entends leurs arguments, mais légalement, je suis dans mon droit. »

Et d’ajouter : « Le jour où la chasse sera interdite, alors je stopperai mon activité. »

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