Rencontre. À l’âge de 15 ans, sur les conseils de son oncle Pierre, sonneur aux Trompes du Val-de-Saire, Nicolas Laroute décide d’apprendre à jouer de cet instrument dont les origines remontent au XVIIIe siècle. C’est en 1985 que Nicolas Laroute, 20 ans à l’époque, prend la direction du groupe des Trompes du Val-de-Saire. « En 1996, avec le groupe du Rallye trompe du Cotentin, on gagne le championnat de France avant de remporter, en 2004, le championnat d’Europe à Carrouges (Orme) », explique le musicien. En 2012, le groupe des Trompes Saint-Hubert du bocage est créé. Les sonneurs de ce groupe sont tous issus de mon école de trompe de la Saint-Hubert du bocage, créée en 2007.
L’école a formé 25 élèves depuis sa création
Depuis sa création, l’école a formé plus de 25 élèves, âgés de 10 à 65 ans. C’est un art musical à part, il faut être attiré par la vibration de l’instrument. Pour jouer, la technique va de la respiration à la position des lèvres et surtout celles de la langue. Toutes les notes sont produites avec le corps et selon l’intensité du souffle donné par le sonneur, poursuit Nicolas Laroute, qui ne veut pas que la trompe soit confondue avec le cor d’harmonie. Le cor est un instrument de fanfare en mi-bémol alors que la trompe est en ré. Il existe huit sortes de trompes qui se différencient selon le nombre de tors de la tuyauterie. Au final, toutes les trompes ont une longueur de tuyau de 4,54 m. En passionné, il raconte l’histoire de la trompe, qui remonte à 1725. C’est le marquis de Dampierre qui l’a introduite dans les chasses à courre du roi Louis XV. Auparavant, c’étaient des cors. Les premières trompes n’étaient enroulées que sur un tour et demi.
Du tayaut au roulé et vibrato, les techniques du sonneur sont diverses. Il faut quatre à cinq ans pour devenir un sonneur confirmé. Pour Agathe Pelistrandi, la trompe est une passion. « J’ai débuté les cours il y a trois ans mais je l’aime depuis toujours. Elle me fait vibrer le corps et me rappelle mes histoires familiales de chasse à courre. »
Josette Fatôme joue depuis 2007. « J’y suis venue pour accompagner mon ami et je suis la seule à continuer. C’est une passion. »
Valentin Baril est un sonneur débutant. Les trompes, il les a connues en travaillant dans un domaine forestier, en entendant les chasseurs. « J’ai aimé sa musicalité, ça m’a donné envie d’apprendre. »
Trompes Saint-Hubert du Bocage, cours chaque lundi à partir de 18 h dans l’église d’Anneville-en-Saire. Renseignements : blog de l’association, trompes50.canalblog.com