Coralie Gouineau pratique la chasse à courre – mais à vélo – dans le sud du département. Elle parle avec passion de cette pratique et de son rapport à la nature.
La chasse, c’est une histoire de famille pour Coralie Gouineau. Cette jeune auto-entrepreneuse de 23 ans, qui travaille dans le domaine de la qualité sécurité environnement, la pratique depuis l’enfance avec son père. « Maman travaillant le week-end, papa nous emmenait à la chasse», explique-t-elle. C’est donc tout naturellement qu’à ses seize ans, en 2015, elle a passé son permis. Plutôt que la chasse à tir, qu’elle pratiquait avec son père et son grand-père du côté de Tonnay-Boutonne d’où elle est originaire, elle s’est orientée vers la chasse à courre. Une pratique qu’elle effectue sur plusieurs territoires du sud du département, autour de St-Thomas-de-Conac où elle habite aujourd’hui.
Point commun entre ces deux pratiques : « Je pratique la chasse à courre au grand gibier, donc je suis quand même restée sur le sanglier. C’est mon animal de prédilection. » Une voie à laquelle elle a été initiée par sa famille. « Ça a toujours été notre chasse à nous… En chasse à courre, admet-elle, la régulation de l’espèce n’est pas aussi poussée qu’en battue. L’animal a aussi sa chance de pouvoir vivre vu que ce sont les chiens qui l’attrapent, ou non. La chasse à courre régule plus naturellement que la chasse à tir, où ce sont plus l’homme et son arme qui décident. »
50 kms en moyenne à vélo par chasse
Coralie Gouineau attend avec impatience la reprise de la saison, prévue le 15 septembre pour la chasse à courre. « Je suis pressée, je n’attends que ça ! Je pense que ça va être un petit peu compliqué cette année, avec les chaleurs. Il va falloir faire plus attention aux animaux qui ont souffert dans la nature, et aussi aux chiens. Il va falloir qu’on s’adapte et qu’on fasse attention à la météo. » Elle-même est bien préparée, avec une arme enregistrée au SIA, procédure obligatoire depuis cette année. « C’est super important, il faut penser à le faire », appuie-t-elle. « Je suis dans une génération qui n’a pas trop de problèmes avec ça, puisqu’on peut le faire en ligne. Mais il faut surtout que les personnes qui ne se sentent pas à l’aise pour le faire toutes seules n’hésitent pas à se rapprocher des organismes qui peuvent les aider. » Cette reprise sera pour elle l’occasion de retrouver la bonne ambiance du vautrait La Fond du Loup Vallière, un équipage de chiens de chasse basé lui aussi à St-Thomas-de-Conac, auquel elle cotise. « Cet équipage, c’est plus une grande famille. On est autour d’une vingtaine, de vingt à soixante-dix ans voire plus. C’est ce qui fait la mixité de notre groupe. » Mixité des profils… mais aussi des pratiques, puisque Coralie Gouineau n’est plus qu’occasionnellement à cheval lors de ses chasses à courre. « Je suis à vélo », explique-t-elle. « C’est quelque chose que j’ai découvert l’année dernière, et depuis j’ai suivi tous les week-ends à vélo. Je fais 50 kms en moyenne par chasse. Ça a été une révélation pour moi, c’est vraiment génial. » Cette pratique se développe, explique-t-elle, en particulier dans des secteurs tels que ceux du sud du département. « Généralement, ça se fait beaucoup dans les forêts où vous avez des chemins à accès libre. Après, nous, on ne chasse pas dans de grandes forêts domaniales, mais par chez nous c’est largement praticable. Dans nos campagnes, on a toujours des petits chemins adaptés, et c’est vraiment chouette à découvrir. Vous entendez tout le temps la chasse, les chiens, les cavaliers ; vous n’êtes pas embêté quand vous voulez passer quelque part, généralement il n’y a pas de souci pour ça. » Entre tradition et modernité, pratique familiale et implication dans l’association des Dianes de Charente-Maritime, Coralie Gouineau incarne donc un nouveau visage de la chasse, témoignant de la diversité de cette pratique et de ses adhérents.