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Impôts et taxes

Les idées les plus diverses traversent l’esprit du législateur pour trouver de nouvelles façons de percevoir l’impôt. Deux d’entre elles ont récemment retenu notre attention.

La première envisagerait de taxer annuellement les propriétaires de chiens : 300 € par chien. Nous laissons chacun procéder aux calculs afférents à la meute de son équipage.

La seconde concerne nos amis des courses hippiques. Un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale 2025 vise, en effet, à alourdir la taxation des paris hippiques. Le pari hippique n’est pas un jeu d’argent classique, car il finance une filière agricole complète : celle du cheval, dont les veneurs sont partie prenante. Une hausse de la fiscalité des courses, c’est une baisse de revenu pour les agriculteurs, et c’est un risque mécanique de baisse d’activité et de suppressions d’emplois. Rappelons aussi que les courses procurent à la vènerie une grande partie de ses chevaux. Le monde des courses au trot et au galop a donc décidé de manifester le jeudi 7 novembre prochain à 13h00 à Paris. Le parcours sera précisé dans les prochains jours.

Photo : © flawleger/France Galop

Chasse à courre et propriété privée

Pour chasser, les veneurs ont besoin d’espace (Monsieur de Lapalisse n’aurait pas dit mieux). Trois configurations coexistent et parfois se cumulent : soit ils possèdent le territoire sur lequel ils chassent, soit ils y sont invités, soit ils le louent. Aucune autre possibilité ne s’offre à eux.

Hélas, les animaux ne connaissent pas les limites de ces territoires, et, en tout cas, leur course peut les conduire à en sortir. La chasse arrive alors chez les voisins ! en conséquence, on comprend que la question du droit de propriété est intimement liée à la pratique de la chasse à courre.

Qu’en est-il des règles en usage dans les circonstances où l’animal de meute sort du territoire de chasse ? Comme toute pratique cynégétique, la chasse à courre est encadrée par des règles strictes. En matière de propriété privée, les règles sont simples : le propriétaire ou l’ayant-droit d’un territoire autorise ou n’autorise pas le passage de la chasse à courre sur ses terres. S’il ne l’autorise pas, les chiens sont repris aussi rapidement que possible. Il appartient donc à l’organisateur de la chasse ou à celui qui l’accueille de connaître les volontés de ses voisins.

Il en est ainsi pour les équipages très majoritaires qui chassent en territoire privé. Il en va de même pour les équipages qui louent des forêts domaniales. Ces dernières sont, par définition, entourées de propriétés privées ; il appartient, là-aussi, aux équipages qui les louent de connaître les volontés de leurs riverains et de les respecter, sauf à encourir les poursuites de ceux qui y seraient opposés.

Nos opposants avides de mises en scènes mélodramatiques stigmatisent désormais le passage des équipages dans les propriétés privées. Après avoir tenté d’émouvoir le grand public avec la mort d’animaux dont la régulation encadrée et contrôlée est une nécessité, ils présentent désormais les veneurs comme les nouveaux envahisseurs, dignes descendants de Gengis Khan, l’empereur mongol dont les campagnes militaires le menèrent jusqu’aux portes de l’Europe, il y a huit siècles.

Une vidéo montre-t-elle une barrière qui s’ouvre au passage d’un cavalier pénétrant dans un pré, et c’est, bien sûr, une violation manifeste du droit de propriété qu’il faut dénoncer ! Renseignements pris, le veneur est seulement entré dans son pré, ou celui d’un de ses vieux amis !

Ce serait risible si ça ne risquait d’induire le grand public en erreur. C’est surtout la démonstration répétée de la totale ignorance de nos opposants pour ce qui touche à la chasse à courre, ses usages, les règles qui l’organisent et la réalité du monde rural. Heureusement, à force de brandir leurs téléphones sur la plus anecdotique séquence de chasse pour échafauder des hypothèses farfelues, nos lanceurs d’alerte autoproclamés ne font que démontrer l’inanité de leurs actions.

Soyons parfaitement clairs, les veneurs ne sont pas au-dessus des lois et si, d’aventure, il était acté que l’un de nous est contrevenu dans une circonstance particulière aux règles qui régissent la chasse, il serait, comme tout citoyen, passible de poursuites. Pour autant, ça ne justifie pas de débiter des calomnies pour alimenter une idéologie nauséabonde.

Parole de veneur : Thomas Galichon

Que peuvent bien avoir en commun Yann Arthus-Bertrand, Véronique Sanson, Claude Lelouch ou encore l’ex-député et mathématicien Cédric Villani ? Le 8 janvier 2023, avec une cinquantaine de personnalités, ils signaient dans Le Monde, une tribune sobrement intitulée « La chasse à courre sème le chaos et la terreur, nous demandons son abolition ».

Vous l’aurez compris – c’est un euphémisme – la vénerie souffre de mauvaise réputation. “Les braves gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux”. En bref, un loisir élitiste, cruel et archaïque réservé aux plus fortunés. N’en jetez plus ! En cause, un héritage aristocratique, la chasse à courre ayant longtemps été associée à la noblesse, à ses privilèges. Autre temps, autres moeurs. Les échecs – François Ier en était passionné – le théâtre ou le libertinage n’ont – eux – jamais subi le poids du passé. En 2024, vaudrait-il donc mieux être volage que veneur ?

L’illusion du drame

Pourquoi la chasse à courre reste-t-elle une cible si facile ? En cause, le diktat des images auxquelles se greffent de solides idées préconçues. La vénerie – à l’heure du like, tweet and co – n’est plus abordée que par l’angle du drama, mettant en scène incidents et éclats de voix. Combien d’entre nous ont le coeur qui se serre au décollage d’un avion, alors que le risque de mourir en voiture est cent fois plus élevé ? Ce décalage entre perception et réalité trouve un écho direct dans la manière dont la vénerie est aujourd’hui perçue.

Ces images, largement partagées et commentées, construisent une représentation déformée de la pratique. À une époque où l’information circule à une vitesse folle, les récits nuancés ont souvent du mal à rivaliser avec les images chocs, et la chasse en est un exemple flagrant. L’opinion publique, influencée par l’émotion brute, condamne une tradition complexe et nuancée, bien plus subtile que ce que le sensationnalisme viral pourrait le laisser penser.

Qui pour conter le reste, franchir le fossé du réel ? Dire l’amour et le soin inconditionnel porté aux chiens et chevaux, la connaissance intime des territoires, le respect d’un biotope, de ses rythmes et de ses équilibres. Qui pour parler de ces femmes et de ces hommes, de ces liens tissés qui transcendent les horizons sociaux et les générations ? Une récente enquête menée par le CSA pour la Société de Vénerie apporte un éclairage précieux sur ces questions.

Veneur qui es-tu ?

A en croire cette étude, le profil type du veneur en 2023 est loin de l’image souvent projetée. Les résultats montrent que 28 % des membres d’équipage sont des femmes, un chiffre particulièrement élevé comparé aux 3 % de femmes chez les chasseurs en général. Le rapport révèle également que 53 % des veneurs résident dans des communes de moins de 2 000 habitants.

Autrement dit, la majorité des chasseurs à courre ne sont pas en quête d’exotisme rural mais vivent au coeur des territoires qu’ils pratiquent, profondément ancrés dans la vie de ceux-là. Cette proximité leur permet d’agir en véritables gestionnaires des espaces naturels, contribuant à la régulation – modeste – des populations animales et à la préservation des habitats. Contrairement à d’autres formes de gestion de la faune, souvent plus invasives, la vénerie s’inscrit dans un rapport respectueux favorisant un équilibre écologique durable.

Dans une époque où les générations semblent parfois avoir du mal à se comprendre, la vénerie fait également figure d’exception. L’enquête montre que 41 % des membres d’équipage ont moins de 50 ans, avec une pyramide des âges plutôt équilibrée. Cette diversité générationnelle va de pair avec une approche plus nuancée de la pratique. Contrairement à l’idée reçue, 62 % des veneurs dépensent moins de 1 000 € par an, un budget bien plus modeste qu’on pourrait l’imaginer pour un loisir souvent perçu comme élitiste. Mais au-delà des chiffres et des clichés, la vénerie soulève une question plus profonde, celle de notre rapport actuel à l’animal. Ce débat touche à la notion de naturalité, qui implique de respecter les instincts et les comportements innés des espèces, sans altérer leurs capacités physiques et sensorielles. L’anthropomorphisme nous fait voir les animaux à travers notre prisme humain, nos émotions, alors que la nature les guide selon leurs propres instincts.

L’instinct et la laisse

À une époque où l’animal est perçu avant tout comme un être domestique, compagnon de vie ou sujet à protéger, la vénerie se heurte à une incompréhension. Cette vision moderne de l’animal, bien qu’il soit évidemment sensible, tend à vouloir le protéger de tout risque, sans distinction entre les environnements dans lesquels il vit. Cela crée une opposition entre une société qui s’éloigne des réalités du vivant et une pratique qui repose sur une interaction naturelle et équilibrée.

Loin d’être une pratique cruelle, la vénerie respecte les mécanismes propres à la vie sauvage : la traque, la fuite et l’instinct de survie. Contrairement à l’idée reçue d’une poursuite impitoyable, l’animal conserve, plus que dans nulle autre chasse, ses chances de s’échapper, car il évolue dans son propre environnement, en pleine possession de ses capacités naturelles. Cet aspect de la vénerie, qui repose sur le respect des interactions entre les espèces et leur habitat, se heurte souvent à une perception moderne qui ne saisit pas pleinement le rôle crucial et la place de l’animal dans la biodiversité.

Cette déconnexion entre l’homme et l’animal sauvage nous amène à une réflexion plus générale : que restera-t-il de notre lien à l’animal lorsque celui-ci sera réduit à des êtres domestiqués, privés de leur animalité ? Francis Wolff, philosophe et professeur émérite à l’École normale supérieure, livre sa réponse : “En interdisant ces pratiques, l’humanité n’a pas à y gagner grand-chose et l’animalité peut y perdre énormément. Que restera-t-il pour peupler les rêves de l’Homme de son Autre qui est l’animal, parfois redoutable, parfois nuisible, parfois admirable, lorsqu’il ne restera plus que des chats sur des moquettes à qui on aura coupé les ongles et coupé les couilles. Que restera-t-il des rêves de l’humanité ?”.

En définitive, la chasse à courre au 21ème siècle – loin des clichés – interroge notre rapport contemporain à l’animal et à la nature. La question demeure : que deviendront nos relations avec l’animal sauvage si elles sont limitées à une vision domestiquée, édulcorée de la faune ? À travers la réflexion de Francis Wolff, il nous est rappelé que la richesse de notre imaginaire, de notre humanité même, est indissociable de cet « Autre » qu’est l’animal, avec ses forces, ses faiblesses, ses mystères. La vénerie, en renouant avec cette réalité naturelle, ne cherche qu’à maintenir ce lien, fragile mais essentiel, entre l’homme et la nature.

Thomas Galichon

Avec l’aimable autorisation de la Revue Nationale de la Chasse.

Oudry, peintre de courre

Illustre peintre des chasses de Louis XV, influenceur avant l’heure, Jean-Baptiste Oudry est mis à l’honneur cet automne au château de Fontainebleau pour une exposition consacrée aux chasses royales.

Louis XV, tout juste âgé de quinze ans, passe sa première commande à Oudry au retour d’un séjour de chasse chez son ministre Louis-Henri de Bourbon-Condé au château de Chantilly. Il demande au peintre de réaliser trois chasses, au loup, au renard et au chevreuil, pour la salle des gardes de son ministre. Le Roi fait à nouveau appelle à Oudry, en tant que portraitiste de chiens, pour livrer une série de onze tableaux, dont Misse et Turlu, représentant les chiens de Sa Majesté. En janvier 1728, Jean-Baptiste Oudry sera invité pour la première fois à suivre une chasse royale et il exécutera, en 1730, le magistral Louis XV chassant le cerf en forêt de Saint-Germain.

Organisée en quatre sections, l’exposition souligne la passion de Louis XV pour la chasse et l’essor considérable de la vènerie sous le règne de ce souverain. Comme point central, vous pourrez (re)découvrir les cartons des Chasses royales de Louis XV, travail préliminaire aux tapisseries des Gobelins du même nom, dont quatre des neufs cartons ont été restaurés récemment. Les Chasses royales ont constitué le projet le plus ambitieux de la carrière d’Oudry. Il s’y est consacré presqu’exclusivement pendant treize ans.

Le Fonds Vènerie a apporté son soutien au château de Fontainebleau pour la conception de l’exposition et la restauration des cartons des Chasses royales. À cette occasion, le Fonds Vènerie organise un dîner pour remercier ses généreux donateurs dans la Galerie des Cerfs le jeudi 28 novembre prochain.

Commissariat : Oriane Beaufils, conservatrice du patrimoine et Vincent Cochet, conservateur en chef du patrimoine au château de Fontainebleau.

Illustration : carton peint Le Rendez-vous au carrefour du Puits du Roi, dit Le Botté, Jean-Baptiste Oudry, 1735 (Château de Fontainebleau) © GrandPalaisRmn / Thierry Ollivier (Château de Fontainebleau)

Le saint patron des chasseurs à l’honneur

L’Eclaireur du Gâtinois – mer 30 octobre

Le père Précieux Akodjenou s’apprête à effectuer la bénédiction des chiens. Samedi, l’église de Paucourt était pleine pour la messe en l’honneur de Saint-Hubert, patron des chasseurs. Une cérémonie importante pour Gonzague Guespéreau et les membres du Rallye Saint-Eustache, un équipage de vénerie fondé en 2005 par un groupe d’amis chasseurs de chevreuils en Bourgogne.

Les sonneurs de trompe de chasse d’Auxerre ont joué des airs de circonstance. La messe a été suivie de la bénédiction des chiens et des chasseurs.

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Citrouilles, chasse à courre, pêche… Le 20 octobre, le château de Craon fête l’automne

Ouest France – mar 15 octobre 

Organisée par Les amis du château de Craon, avec le soutien des Vieilles soupapes craonnaises et de la Fédération des chasseurs de la Mayenne, la 14e édition de « L’automne en fête » aura lieu dimanche 20 octobre 2024. Au programme, de nombreuses animations, et une nouveauté, la présence d’un attelage de huskies.

Cette journée dédiée à l’automne débutera de bonne heure le matin dimanche 20 octobre 2024, par le traditionnel concours de pêche réservé aux enfants. Dès 9 h 30, ces derniers pourront venir s’inscrire, avant de pouvoir plonger leurs lignes, dès 10 h, dans le bassin des cygnes situé en bas du parc.

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EXPO. Une histoire de la vénerie au château

La République de Seine et Marne – lun. 14 octobre

Jusqu’au 27  janvier, ne manquez pas l’exposition Oudry, peintre de courre, les chasses royales de Louis XV, au château de fontainebleau. Une occasion de mettre en lumière le travail de Jean-Baptiste Oudry, célèbre pour ses représentations des chasses du roi Louis XV (à Compiègne, Fontainebleau et Saint-Germain-en-Laye) et ses portraits animaliers.

Peintures, éditions, porcelaines, dessins, habits et tapisseries : c’est une immersion qui est proposée dans l’univers de la chasse à courre, l’activité favorite du roi. L’exposition présentera pour la première fois, les cartons d’Oudry conservés à Fontainebleau dont quatre ont été récemment restaurés, les dessins préparatoires et les tapisseries des Chasses royales par la manufacture des Gobelins pour lesquels ils ont servi de modèle.

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« Nous allons faire découvrir la vénerie »

La Dépêche – mar. 8 octobre

Baptiste Ravier-Gout est le chef d’équipage de chasse à courre du Rallye du Gaillardet, sur la commune d’Arfons. Ils accueillent pour la première fois des non-chasseurs lors de l’opération «Un dimanche à la chasse» qui aura lieu le 20octobre prochain.

Comment décrire la chasse à courre?

C’est un art! Nous n’avons pas d’arme, c’est une chasse écologique et naturelle. Il y a un grand respect de l’animal. Je dirais que c’est une manière de vivre la nature autrement. Du début jusqu’à la fin, nous attaquons un seul animal. Et on ne va pas se mentir, dans un secteur très difficile comme la Montagne noire, neuf fois sur dix, l’animal n’est pas capturé. En général, nous chassons de la mi-septembre à la fin mars.

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Le Rallye Trois Forêts arrête la chasse aux abords de Senlis

Paris, le 28 septembre 2024

Ce samedi 28 septembre, le Rallye Trois Forêts chassait un cerf en forêt de Pontarmé (Oise). Aux alentours de 10h20, l’animal se rapprochant à travers bois de la ville de Senlis, la meute a été arrêtée ; la chasse n’a continué qu’avec trois chiens, en direction d’un champ de tournesol qui longe la D1017 à l’entrée de la ville. Les trois chiens ont été repris en lisière de forêt avant le champ de tournesol, et la chasse a été définitivement interrompue.

Le cerf a poursuivi sa course sur quelques dizaines de mètres dans le faubourg de Senlis où il s’est arrêté. Les gendarmes immédiatement prévenus, aidés des personnes de l’équipage chargées de la sécurité, sont intervenus pour aider le cerf à repartir en forêt en quelques minutes, sans aucune nuisance pour les riverains de la forêt.

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