Le 27 janvier, Caroline Roose, députée européenne du Groupe des Verts, s’est rendue en forêt de Villers-Cotterêts pour « découvrir la chasse à courre. » Louable curiosité de la part de l’une de nos élus ; mais hélas, elle avait choisi de s’accompagner des représentants d’AVA Picardie. C’est un peu comme ouvrir une bouteille de Pétrus avec un buveur d’eau : pas certain qu’il apprécie à sa juste mesure la qualité du flacon. Ce serait risible si ce n’était affligeant.
Encore une fois, le fait qu’une élue européenne s’intéresse à notre activité doit être considéré comme une chance ; mais prétendre « découvrir la vènerie » avec ses opposants les plus acharnés, ce n’est pas s’informer, c’est seulement vouloir alimenter sa propre idée préconçue. Epargnez-vous le récit de sa journée qu’elle a mis en scène sur les réseaux sociaux : il est dénué de tout intérêt, et même de toute anecdote qui pourrait nous être défavorable ; on imagine que son escorte AVA et elle-même n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour tenter d’en trouver une.
Puisque, faute de mobiliser sa volonté de comprendre, il faut bien faire parler son émotion pour alimenter son idéologie préconstruite, Caroline Roose conclut sa vidéo-témoignage en se disant choquée.
Tout d’abord, elle est choquée de voir de jeunes enfants à la chasse. Elle devrait plutôt tirer profit de ce constat pour remettre en question son propre avis sur la vènerie : pourquoi de jeunes enfants, « symboles de pureté et d’innocence » et surtout dénués d’a priori, se passionnent-ils pour notre mode de chasse quand une élue cinquantenaire, pétrie d’idéologie biaiseuse, la rejette ? Caroline Roose trouve cela « anormal » s’inscrivant ainsi en arbitre de la normalité, posture classique de tous les extrémismes. On frémit à l’idée de la normalité qu’elle souhaite imposer au monde.
Son autre choc, c’est l’épuisement des animaux que nous chassons. Faut-il redire qu’un animal forcé n’est pas un animal épuisé, que la confrontation de l’animal de chasse avec la meute est d’abord fondée sur la capacité des chiens à déjouer ses ruses, ce qu’ils ne parviennent à faire qu’une fois sur quatre ? En fait de fatigue, si l’animal chassé se fatigue effectivement, les chiens, les veneurs et les chevaux, se fatiguent tout autant. Et bien souvent les animaux chassés l’emportent sur les chiens car, dotés d’une résistance physique supérieure, ils se fatiguent moins et moins vite que ces derniers.
Caroline Roose, comme ses comparses, ne travaille pas à construire une Europe riche de la diversité de ses cultures, mais milite, au sein de nos instances européennes, en faveur d’une idéologie qu’aucun veneur ne peut partager. A l’approche des échéances électorales européennes, tous les amis de la vènerie doivent s’en souvenir.