17 Août 2023 – Essarois. Dans les coulisses de la meute de chiens de l’abbaye du val des Choues

Ils sont élevés pour chasser le sanglier

Cela fait deux ans qu’Antoine Nottré a rejoint l’abbaye du val des Choues. Le jeune homme de 19 ans s’occupe de la meute de l’équipage Piqu’avant-Bourgogne, présidé par Michel Monot. Il est accompagné de Tristan Monot, fils des propriétaires de l’abbaye, et de sa compagne Daphné Fougea. La meute est constituée d’une centaine de chiens de race grand anglo-français tricolore issue d’une longue tradition de croisement. Ils sont éduqués pour chasser le sanglier, principalement dans la forêt domaniale de Châtillon , du 15 septembre au 31 mars.

Rester en meute fait partie de leur instinct

La saison estivale est consacrée à l’éducation des jeunes chiens. Cela passe par des balades quotidiennes pour aller se baigner dans le lac. La meute va suivre Tristan Monot tandis qu’Antoine Nottré tiendra un jeune chien en laisse. « Au bout de trois sorties, je vais le lâcher car il va comprendre qu’il faut rester groupé. Par mimétisme et par instinct, il va rester en meute », souligne le jeune homme.

Une préparation physique digne d’un marathonien

Lorsque la date d’ouverture de la chasse va approcher, les éleveurs canins vont augmenter la longueur des balades. L’objectif étant de préparer physiquement les chiens et d’améliorer leur endurance. « C’est comme un sportif qui se prépare au marathon. On fait 2 à 3 km par jour en ce moment. Ce sera ensuite une dizaine puis une vingtaine », explique Daphné Fougea. Le jour J, les chiens seront capables de tenir cinq heures de chasse.

Chaque chien mange environ 1 kg de viande par jour

Pour nourrir sa centaine de chiens, l’abbaye du val des Choues récupère gratuitement des invendus de supermarchés et de boucheries situés à Châtillon-sur-Seine et à Dijon. « C’est du donnant donnant car cela leur évite de payer l’équarrissage et la destruction. De notre côté, on fait des économies puisque chaque chien mange environ 1 kg de viande par jour. Faites donc le calcul par chien sur 365 jours ! », indique Daphné Fougea. Est-ce que chaque chien mange à sa faim ? « Bien sûr, répond Antoine Nottré. La preuve, il n’y a qu’à les regarder pour voir qu’ils sont en bonne santé. »

Le chef de meute reste l’homme

Chaque chien a un nom et Antoine Nottré les reconnaît tous : Remplaçant , Saint-Phal , Justice , Rédacteur , etc. « C’est comme un professeur avec ses élèves. Il faut un peu de temps mais on finit par y arriver. » En revanche, les éleveurs évitent qu’une chef ne se détache de la meute. « Il y a différents caractères au sein de la meute mais aucun ne domine vraiment le groupe. C’est toujours l’homme qu’ils écoutent », assure Antoine Nottré. Daphné Fougea complète : « Il faut savoir que c’est une race très gentille avec les humains. On invite même les visiteurs de l’abbaye à les caresser à travers le grillage. Ils adorent ça. C’est vraiment un moment convivial pour tout le monde ».

Il faut savoir que c’est une race très gentille avec les humains. On invite même les visiteurs de l’abbaye à les caresser à travers le grillage.

Daphné Fougea

Jusqu’à la fin des vacances, tous les jours à 16 heures, assistez au repas des chiens

Le repas des chiens, ou “soupe” des chiens dans le vocabulaire de la chasse, est un moment phare de la visite de l’abbaye du val des Choues. Il est servi chaque jour à 16 heures jusqu’à la fin des vacances. La personne qui les nourrit leur demande d’observer le silence et d’attendre l’ordre « soupe » pour manger. Ce silence permet d’ordonner la meute afin que les rations soient bien réparties entre chacun. Cela permet aussi d’apprendre le respect et l’écoute aux jeunes chiens.

« C’est souvent le moment où les visiteurs nous posent des questions sur les chiens ou la chasse à courre. On leur parle de notre passion et on leur rappelle aussi que tout le monde peut assister à l’une de nos chasses. C’est ouvert à tous, qu’on soit pour ou contre la chasse », confie Antoine Nottré.

L’abbaye du val des Choues est ouverte à la visite tous les jours, de 10 à 18 heures, jusqu’à la fin du mois d’août. Retrouvez les infos pratiques et les tarifs sur le site Internet de l’abbaye.

Repères – Un peu d’histoire

L’abbaye fondée en 1184

Fondée en 1184, l’abbaye du val des Choues était le chef d’ordre des Valdesclusiens, un ordre indépendant. Sous Louis XIV, elle est devenue un monastère trappiste. À la Révolution, l’abbaye a été quasiment entièrement détruite, puis abandonnée.

La famille Monot la rachète en 1963

En 1963, Pierre Monot, le père de Michel Monot, repère cette propriété abandonnée, l’achète et la rénove pour y installer un équipage de chasse à courre. D’autres créations suivront grâce à Inès et Michel Monot, notamment un musée de la chasse en 1987 et un jardin à la française en 1990. En 2017, un musée-opéra de la vénerie ouvre ses portes avec l’aide financière de l’État et de la Fondation de France.

Tournée vers le mariage

Aujourd’hui, l’abbaye se développe dans le secteur des mariages. En 2021, une nouvelle salle de réception a été créée , en plus des chambres d’hôtes. « C’est rare de trouver dans le nord de la Côte-d’Or une salle de cette taille », faisait remarquer Tristan Monot, fils des propriétaires de l’abbaye, qui en reprend progressivement la gestion avec sa compagne Daphné Fougea.

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