Dans une tribune publiée dimanche 8 janvier dans le Monde, une cinquantaine de personnalités, parmi lesquelles Yann Arthus-Bertrand, Véronique Sanson, ou encore Claude Lelouch attaquent violemment la chasse à courre. Antoine Gallon, directeur de la communication de la société de vénerie, répond à ces détracteurs. Entretien.
Chassons : Comment est-ce que vous percevez cette tribune ?
Antoine Gallon. Ce sont encore et toujours les mêmes arguments infondés qui sont mis en avant. Nous avons démontré à maintes reprises que ces arguments étaient faux. Ils reprochent au monde la chasse de tuer. On est dans une société où l’on ne veut plus mourir. Nos opposants parlent sans arrêt de l’épuisement. Dans un pays où on a les 35 heures et la retraite à 60 ans, c’est une notion dont on ne veut plus entendre parler. Quand on chasse à courre nos chiens et nos chevaux sont autant fatigués que l’animal que l’on poursuit.
Chassons : Les signataires affirment que la chasse à courre sème le chaos dans les villages, les gares etc. Que répondez-vous ?
AG. Il y a 18000 chasses à cours par an. Nos détracteurs prétendent avoir recensé 43 incidents la saison dernière ; la plupart sont biaisés. Il est également vrai qu’un cerf s’est réfugié dans une gare il y a deux ans. D’ailleurs, un procès est en cours.
Chassons : Ils évoquent la chasse à courre sans tuer d’animaux pratiqués dans d’autres pays européens. Serait-ce une possibilité en France ?
AG. Arrêtons la chasse à tir et passons au ball-trap, c’est la même chose. Soyons sérieux, ça n’a aucun intérêt. Ce qui nous intéresse dans la vénerie c’est voir la confrontation entre la ruse de l’animal et nos chiens.
Chassons : Est-ce que cela montre la déconnection entre le monde citadin et rural ?
AG. La plupart des signataires de la tribune du Monde sont de parfaits inconnus. Il y a quelques personnages connus comme Laurent Baffie, Guillaume Meurice etc qui sont des “bobos France Inter”. Pas une de ces personnes n’a assisté à une chasse à courre. Cela montre qu’ils ne connaissent pas le sujet dont ils parlent.
Chassons : Les anti-chasse à courre ont des relais médiatiques et politiques. Comment la vénerie compte-t-elle se défendre ?
AG. Nous sommes dans une société de l’émotion accentuée par les réseaux sociaux. Les gens ne se documentent plus sur tel ou tel sujet mais répondent par l’émotion. Face à ce phénomène, nous faisons confiance à nos parlementaires. Ces gens-là sont proches du terrain et sont mesurés dans leur propos, hormis quelques populistes comme Aymeric Caron. La chasse à courre ne plaira pas à la terre entière, mais nos politiques sont là pour trouver le juste milieu comme les propositions faites par Bérangère Couillard sur la chasse qui sont exemplaires. La question de l’alcool à la chasse, je ne comprenais pas que ça soit encore autorisé. L’objectif de la société de Vénerie est de rencontrer les différents élus afin de les sensibiliser à notre passion.